Il ne parle pratiquement que de philosophie. Or, je l'avais achetée dans l'espoir de découvrir un homme derrière ses écrits.
Je comprends. Mais est-ce qu'au moins les idées exposées sont intéressantes ?
Il ne parle pratiquement que de philosophie. Or, je l'avais achetée dans l'espoir de découvrir un homme derrière ses écrits.
aristippe de cyrène a écrit:Je comprends. Mais est-ce que au moins les idées exposées sont intéressantes ?
Liber a écrit:Je ne suis pas insensible à sa rigueur et à sa force intellectuelles. Devenir génial après la cinquantaine, c'est stupéfiant. Plus sérieusement, intégrer à la démarche philosophique la question des conditions de possibilité comme question fondatrice, c'est une entreprise à laquelle on doit beaucoup. Les "généalogistes" qui suivront, s'opposant à Kant et même le retournant, penseront à partir de là.Je n'ai jamais accroché à la philosophie kantienne, ses questionnements ne sont pas les miens.
Liber a écrit:Je ne crois pas qu'on puisse vraiment parler de morale chez Kant. On le voit bien par exemple en lisant sa réponse à Benjamin Constant. Il conçoit une morale inconditionnelle, qui interdit toute casuistique, toute tergiversation, toute exception, parce que, comme telle, c'est une morale formelle, qui n'édicte rien, aucun acte précis. Les impératifs catégoriques ne sont pas des commandements, ni des lois. Kant refuse un quelconque rapprochement avec une philosophie du droit. Ses questions morales ne sont pas des questions juridiques. En effet, il se débarrasse de tous les mobiles des actions humaines. Bref, sa morale n'en est pas une parce que ce n'est pas une morale pratique ; c'est une raison pure pratique inconditionnelle, qui ne discute pas et avec laquelle on ne peut pas discuter. D'où ce côté inhumain, à l'opposé de la nature humaine, que ne supportait pas Nietzsche. A force de ne s'adresser qu'à l'humanité en chaque homme aussi bien qu'en elle-même, la personne kantienne, outre qu'elle porte bien son nom (il n'y a personne, aucune personne privée), s'interdit à elle-même d'être elle-même (un particulier, un individu), s'interdit une quelconque nature (un quelconque être ainsi), n'étant que la représentante de l'humanité. Pour Nietzsche (et pas seulement), c'est un enfer.Je ne crois ni aux Lumières, ni à la morale, ni à Dieu, ce qui me place plutôt du côté des philosophes sceptiques, Schopenhauer par exemple.
Je ne crois pas qu'on puisse vraiment parler de morale chez Kant.
aristippe de cyrène a écrit:Il est vrai que ça reste une étiquette, mais j'ai toujours entendu que Kant était LE philosophe de la morale... Comme je l'ai dit, ce n'est qu'une étiquette pour le dire "en gros" mais tout de même, ceux qui disent cela se trompent-t-ils ?