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Critique de la raison pure

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descriptionCritique de la raison pure - Page 47 EmptyRe: Critique de la raison pure

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La possibilité de toute intuition relativement à la sensibilité consiste en ce que le divers de l'intuition est soumis aux formes a priori de l'espace et du temps. Cette même possibilité, relativement à l'entendement, consiste en ce que le divers de l’intuition  est soumis aux conditions de l’unité originairement synthétique de l’aperception.
Dans le premier cas ce divers nous est donné, dans le second cas les représentations sont liées dans une conscience.

Page 201 :


"L'entendement est le pouvoir des connaissances. Celles-ci consistent dans la relation déterminée de représentations données à un objet; mais l'objet est ce que dans le concept de quoi le divers d'une intuition donnée se trouve réunie".

Cette réunion requiert l'unité de la conscience.

"L'unité de la conscience est cela seul qui constitue la relation des représentations à un objet, donc leur validité objective : c'est ainsi qu'elles deviennent des connaissances".

descriptionCritique de la raison pure - Page 47 EmptyRe: Critique de la raison pure

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Je vais reprendre ici l'analyse des pages 197 à 205. Le problème tient à ce que la lecture de Kant, mot à mot, finit par devenir impossible. L'auteur fait sans cesse des allers-retours sur des notions dont il ne parle jamais de manière totalement identique. Du coup il est nécessaire de lire des passages entiers puis de les refondre dans une synthèse pour en tirer une structure intelligible. Je comprends mieux Luc Ferry quand il a écrit qu'il lui a fallu 5 ans pour lire la Critique, et encore il n'est pas sûr d'avoir vraiment tout élucidé de ce texte. Selon lui seules 3 ou 4 personnes en France auraient lu la Critique de fond en comble !!!
Il pourrait donc paraître  vain de continuer une telle étude. Pourtant je vois ce que Kant m'apporte. A force de le lire, j'ai fini par me mettre dans la tête que , par exemple, l'espace et le temps n'existent pas comme objets. Certes beaucoup de penseurs et de scientifiques vont sourire et dire "nous savons depuis longtemps que l'espace et le temps ne sont pas des objets" mais quand j'observe ensuite leur comportement, non plus dans le débat d'idées, mais dans l'action, leur action sociale, professionnelle, sociale etc; je me rends compte qu'ils continuent de parler de l'espace et du temps comme étant des objets ! Ainsi, malgré ce qu'ils en disent ils n'ont pas du tout réussi à intérioriser ce fait que l'espace et le temps ne sont pas des objets. J'en veux pour preuve les manuels scolaires, où ces grands esprits ne se rendent pas compte qu'utiliser des locutions de ce type :"L'écoulement du temps" en physique est navrant. Car comment alors expliquer à mes élèves que le temps n'est pas un objet si ces grands esprits parlent sans cesse du temps comme d'un objet ? Sans d'ailleurs jamais être capables, dans aucun manuel, à définir ce qu'est le temps !  Car pour le définir il faudrait qu'ils concèdent, enfin ! que l'espace et le temps ne sont pas des objets. Il y a là un manque de rigueur dont je me demande s'il n'est pas propre à notre pays.

descriptionCritique de la raison pure - Page 47 EmptyRe: Critique de la raison pure

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Je reprends l'étude de la page 197 à 205.

Le "je pense" doit nécessairement pouvoir accompagner toutes mes représentations. Cette représentation [je pense] est un acte de la spontanéité. Cette représentation Kant l'appelle l'aperception pure ou encore l'aperception originaire, elle est la conscience de soi. Cette représentation est une et identique et accompagne toutes les autres. L'unité de cette représentation est l'unité transcendantale de la conscience de soi [pour désigner la possibilité de la connaissance a priori qui en procède]. Le seul fait que je parle des représentations comme étant mes représentations présuppose cette conscience de soi.

C'est seulement parce que je peux saisir le divers des représentations en une conscience que je les nomme toutes mes représentations.


Le divers de l'intuition, soumis aux conditions formelles de l'espace et du temps est donné. Mais ce divers de l'intuition est aussi soumis aux conditions de l'unité originairement synthétique de l'aperception, ce qui signifie que ce divers des représentations doit être lié dans une conscience de soi.

L'objet est ce en quoi le divers d'une intuition donnée se trouve réuni. Si nous appelons connaissance la réunion des représentations en un objet, alors l'entendement qui opère cette réunion est le pouvoir des connaissances. Cette réunion des  représentations requiert l'unité de la conscience. C'est cette unité qui constitue la relation des représentations à un objet et qui engendre la connaissance objective.

Il faut donc d'abord poser le principe de l'unité synthétique originaire de l'aperception.  Cette unité est une condition objective de toute connaissance. Toute intuition doit lui être soumise afin qu'elle devienne pour moi un objet.

Ensuite Kant pose l'unité transcendantale de l'aperception [l'unité du je pense] par laquelle le divers de l'intuition est réuni en un concept de l'objet.

Le divers de l'intuition est donc soumis à l'unité originaire de la conscience à travers sa relation nécessaire au seul et unique : je pense.

Un jugement est la manière de rapporter des représentations données à l'unité objective de l'aperception. C'est la copule "est" qui réalise l'unité  objective. Elle désigne la relation de ces représentations à l'aperception originaire et leur unité nécessaire.

Prenons l'exemple : "les corps sont pesants". Dans l'intuition empirique les deux représentations [corps et pesants] ne se rapportent pas nécessairement l'une à l'autre, mais elles vont se rapporter l'une à l'autre grâce à l'unité nécessaire de l'aperception. Le jugement procède de ce rapport et lie ces deux représentations dans l'objet. Sans le jugement il n'y a  qu'association des représentations : "quand je porte un corps, je sens une impression de pesanteur", nous sommes alors dans la subjectivité du sujet, tandis que, dans le jugement, les deux représentations sont liées dans l'objet, dans l'indifférence totale de l'état du sujet. C'est ainsi que nous atteignons l'objectivité.

L'acte de l'entendement par lequel le divers des représentations données (intuition et concepts) est ramené sous l'aperception est la fonction logique des jugements. Ces fonctions du jugement sont les catégories.

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Synthèse pages 205 à 208.

Le divers donné à l'intuition précède la synthèse de l'entendement. Le pouvoir de celui-ci consiste dans l'acte [la pensée] de ramener à l'unité de l'aperception la synthèse du divers qu'il réalise au moyen des catégories.


Kant revient sur certaines précisions :

Page 206 :

"Se forger la pensée d'un objet et connaître un objet, ce n'est pas la même chose".
Un objet est pensé par l'entendement par le truchement de la catégorie, mais l'objet est constitué à partir du divers du donné de l'intuition sensible. Pour qu'il y ait connaissance il faut qu'il y ait un objet, lequel est constitué à partir du donné de l'intuition sensible.

Rappel de Kant.

L'intuition sensible est ou intuition pure (espace et temps) ou intuition empirique (sensation mise en forme dans l'espace et le temps).
Par l'intuition pure  (espace et temps) nous pouvons obtenir a priori des objets mathématiques  mais uniquement dans leur forme. Par conséquent les concepts mathématiques ne sont pas des connaissances. Ils ne deviennent parties prenantes de la connaissance que si des perceptions s'imbriquent dans ces formes mathématiques. De  même les concepts purs de l’entendement quand il sont appliqués  aux intuitions a priori (objets mathématiques) ne procurent des connaissances que si ces intuitions  peuvent être appliquées à des intuitions empiriques.

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Page 208 à page 214.

Note de Kant sur l'imagination : "L'imagination est le pouvoir de se représenter un objet dans l'intuition même sans sa présence".

L'imagination appartient à la sensibilité.

Quand l'imagination est spontanéité, Kant l'appelle imagination productrice. Il la distingue de l'imagination reproductrice dont la synthèse est soumise exclusivement à des lois empiriques, celles de l'association. Il qualifie l'imagination productrice d'imagination transcendantale alors que l'imagination reproductrice reste empirique.

La synthèse du divers de l'intuition sensible est appelée par Kant synthèse figurée, tandis que la synthèse du divers de l'intuition en général est appelée synthèse intellectuelle.

Kant revient sur son exposition de la forme du sens interne. Le sens interne nous présente tels que nous nous apparaissons de façon phénoménale et non tels que nous sommes (parallélisme avec le sens externe). Mais l'entendement par le pouvoir de l'imagination transcendantale peut exercer sur le sujet passif une action telle que le sens interne est affecté. C'est ainsi que nous pouvons déterminer le sens interne quant à sa forme (nous nous représentons un cercle quand nous pensons le cercle). Kant fait ce parallèle avec le sens externe :

Page 212 :

"Si nous convenons, à propos des choses extérieures  [chose en soi] que nous ne connaissons des objets que pour autant que nous soyons extérieurement affectés [les phénomènes] il nous faut aussi reconnaître à propos du sens interne que nous sommes affectés intérieurement par nous-mêmes c'est-à-dire qu'en ce qui concerne l’intuition interne, nous ne connaissons notre propre subjectivité que comme phénomène, mais non d'après ce qu'elle est en soi".

Notre propre subjectivité est donc en quelque sorte l'équivalent de la chose en soi pour le sens externe.

Qu'est-ce que donc la conscience de soi ?

"J'ai conscience de moi-même non pas tel que je m'apparais phénoménalement; ni  non plus tel que je suis en moi même". "J'ai seulement conscience du fait que je suis".


"Cette représentation est une pensée, non une intuition".


Une pensée n'est pas une connaissance tant qu'elle n'est pas liée à une intuition. Je ne peux pas avoir connaissance de moi tel que je suis mais tel que je m'apparais.

La conscience  de soi n'est donc pas connaissance de soi.

Page 214 :

"J'ai besoin pour la connaissance de moi-même non seulement de la conscience de moi-même mais aussi d'une intuition du divers présent en moi".
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