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Considérations sur la philosophie contemporaine

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Zoroastre
Silentio
6 participants

descriptionConsidérations sur la philosophie contemporaine - Page 5 EmptyRe: Considérations sur la philosophie contemporaine

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Silentio a écrit:
La modernité, c'est la crise permanente.



Qu’entendez-vous par modernité ? L’homme désenchanté, adepte du positivisme et laïque ? Instinctivement j’aurais plutôt dis Renaissance, la modernité m’évoquant la période moderne.

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En un sens, la modernité peut très bien n'être pas une époque déterminée, mais un ethos (comme le dit Foucault), une attitude face au temps notamment. Ce qu'on a découvert en Grèce ou à la Révolution française, c'est l'historicité de la société. La modernité est consubstantielle de la philosophie, de la critique de la religion et des certitudes. Mais se traduit-elle toujours par la maladie (le romantisme, le nihilisme) ? Pas sûr, si l'on prend les sophistes, ou encore les épicuriens, et même Machiavel bien plus tard. Nous, nous sommes comme Hamlet : incapables de vouloir, hantés par le père que nous redoutons et dont nous ne pouvons nous passer, dans l'ombre duquel seulement nous existons, attendant de pouvoir obéir à une loi qui n'existe pas et à laquelle nous ne pouvons consentir (puisque nous savons que Dieu est mort).

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Leo Strauss, La philosophie politique et l'histoire, LGF, p. 212 a écrit:
La crise de la Modernité se révèle dans le fait, ou elle consiste dans le fait, que l'homme occidental moderne ne sait plus ce qu'il veut - qu'il ne croit plus qu'il peut savoir ce qui est bien et mal, ce qui est juste et injuste. Jusqu'à il y a un petit nombre de générations, on tenait généralement pour acquis que l'homme peut connaître ce qui est juste et injuste, ce qui est l'ordre social juste, ou bon, ou le meilleur - en un mot que la philosophie politique est possible et nécessaire.


p. 228-229 a écrit:
Ici une remarque générale sur la notion de Modernité semble appropriée. La Modernité fut entendue dès le commencement par opposition à l'Antiquité ; la Modernité pourrait donc inclure le monde médiéval. La différence entre d'un côté le moderne et le médiéval, et l'Antiquité de l'autre, fut réinterprétée autour de 1800 comme la différence entre le romantique et le classique. Au sens le plus étroit, le romantisme signifiait le mouvement de pensée et de sentiment dont Rousseau fut l'initiateur. Assurément, le romantisme est plus clairement moderne que le classicisme sous n'importe laquelle de ses formes. Peut-être le plus grand témoignage du conflit fertile entre la Modernité et l'Antiquité, compris comme le conflit entre le romantique et le classique, est-il le Faust de Gœthe. [...] Il est vrai que le bonté de Faust n'est pas identique à la bonté au sens de Rousseau. Alors que la bonté de Rousseau s'accompagne d'une abstention de l'action, d'un genre de repos, la bonté de Faust est une agitation, un effort infini, une insatisfaction devant tout ce qui est fini, terminé, complet, "classique". La signification de Faust pour la Modernité, pour la manière dont l'homme moderne se comprend lui-même en tant qu'homme moderne, a été convenablement aperçue par Spengler, qui a appelé l'homme moderne l'homme faustien. Nous pouvons dire que Spengler a remplacé "romantique" par "faustien" lorsqu'il a décrit le caractère de la modernité.

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Léo Strauss, La philosophie politique et l'histoire, LGF, p. 228-229 a écrit:
La Modernité fut entendue dès le commencement par opposition à l'Antiquité ; la Modernité pourrait donc inclure le monde médiéval.

Une remarque d’ordre historique, mais les expressions d’Antiquité tardive et de long Moyen-âge montrent la difficulté de borner chronologiquement les deux périodes.

Strauss critique justement l’historicisme, source de relativisme – ce qui lui apparaît comme la cause de cette crise de la culture (constat que nous sommes plusieurs à lui concéder). L’emploi du vocable crise est d‘ailleurs instructif. Elle n’est, par définition pas perpétuelle.  

Silentio a écrit:
La modernité est consubstantielle de la philosophie, (…) Pas sûr, si l'on prend les sophistes, ou encore les épicuriens, et même Machiavel bien plus tard. 



Léo Strauss, Histoire de la philosophie politique, p.322, P.U.F. a écrit:
Machiavel paraît avoir rompu avec tous les philosophes politiques antérieurs. Il existe de lourdes preuves à l’appui de cette opinion. Cependant, sa plus grande œuvre politique vise ostensiblement à provoquer la renaissance de l’ancienne République romaine ; loin d’être un novateur radical, Machiavel est le restaurateur de quelque chose d’ancien et d’oublié. 


Ou comment résumé toute l’ambiguïté de Machiavel.

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Desassocego a écrit:

Aldolo a écrit:
Le plan sur lequel les concepts s'ordonnent par contre, se doit effectivement d'être construit sur une base neutre, immanente : c'est la façon dont ils s'articulent qui formalise cette base et non je-ne-sais quelle vérité immuable ou transcendante qu'il n'y aurait pas à discuter. Si le plan d'agencement des concepts n'est pas neutre, c'est justement toute la logique de l'articulation des concepts entre eux qui se trouve totalement remise en question


[...] Comment faites-vous pour créer un "plan d'immanence" sur une base neutre. Car au-delà du sens de ces formules, que je trouve douteuses, je ne vois vraiment pas comment une philosophie peut se déployer ainsi. 

Je retourne votre question : comment pourrait-il en être autrement ?
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