Dans le fond, je trouve la question d'une culture jeune très intéressante. Et même si l'idée de cultures jeunes est plus que valable, il y a dans la jeunesse certaines caractéristiques qui lui sont propres et pourraient justement être à la base de cette culture.
Évidemment, cette idée de rébellion est au centre. Le jeune apprend à penser par lui-même et il découvre qu'il n'a pas à suivre le schéma tout tracé de la société adulte s'il ne le souhaite pas. Il se rend compte qu'il possède en réalité les mêmes armes que les adultes pour lutter dans la vie. Bien que l'éducation l'ait formé tel un conditionnement, il est désormais en âge de poser un regard critique sur le monde et d'en voir toutes les imperfections. Il y a aussi, chez les jeunes, une force incroyable de caractère qui veut de croire que tout est possible et de déployer une énergie considérable à s'affirmer. Le monde n'étant pas parfait, il est un véritable terrain de jeu pour qui souhaite faire bouger les choses à force d'idéaux et améliorer ce qui existe déjà mais qui ne convient pas.
Alors, oui, je crois que dans chacun des mouvements culturels jeunes (musique, art, littérature,...) il y a cet espoir de changer le monde ou, à défaut de le changer, d'essayer d'ouvrir les yeux des hommes afin qu'ils voient ce monde d'une manière différente. Vouloir choquer, impressionner, c'est aussi une forme de bataille contre l'habitude, les principes, les enjeux de la société actuelle. C'est en quelque sorte prouver que ce n'est pas à la société de modeler les hommes à sa guise mais aux hommes de créer la base même de la société. (Le combat de la jeunesse est en ce sens bien proche de celui de l'artiste. Ou serait-ce celui de l'artiste, qui se rapproche du combat de la jeunesse ?)
Et cette force qui permet d'y parvenir est toujours celle des premières jeunesses. Celle qui n'a pas encore été lassée, abîmée par des règles trop strictes et trop injustes qui un jour ou l'autre finissent par transformer l'"espoir de l'homme" en un souvenir lointain. C'est cette révolte, peut-être même celle de ne pas vouloir perdre leur espoir et de ne pas laisser la société les désillusionner, qui fait qu'un être humain va toujours plus loin le temps de sa brève jeunesse que durant les décennies de sa vie adulte. Les jeunes ont l'ambition d'aller loin, de ne pas laisser la société dicter leurs pas, de ne pas se laisser aigrir par le temps, d'affirmer leurs choix et leurs manières de penser. Alors pour moi, ces mouvements "jeunes" qui existent à la plupart des époques, qu'ils se retrouvent dans la musique comme dans l'art, sont bels et bien la démonstration de cette culture jeune.
En quelque sorte, ils sont les gardiens de la liberté pour peu qu'on ne muselle pas la jeunesse avant d'avoir écouté ce qu'elle avait à nous dire.
Je précise ceci en réponse au message de lesourire01:
C'est ce qui s'est passé dans le cas des jeunesses hitlériennes. Ils ont utilisé très tôt cette jeunesse et ont agi de sorte à ce que la révolte ne vienne pas de là. C'est facile de faire croire à un enfant (même adolescent ; ils ne sont pas à blâmer, même les adultes y ont cru) que le régime dans lequel il vit est le meilleur... lorsqu'il n'en connaît aucun autre. Est-ce que cela faisait réellement partie de la culture jeune ? Je ne pense pas, car aucun jeune n'en était à l'origine et d'aucun d'eux ne l'aurait souhaité.
Vangelis, j'aime beaucoup votre façon de formuler les choses.
Évidemment, cette idée de rébellion est au centre. Le jeune apprend à penser par lui-même et il découvre qu'il n'a pas à suivre le schéma tout tracé de la société adulte s'il ne le souhaite pas. Il se rend compte qu'il possède en réalité les mêmes armes que les adultes pour lutter dans la vie. Bien que l'éducation l'ait formé tel un conditionnement, il est désormais en âge de poser un regard critique sur le monde et d'en voir toutes les imperfections. Il y a aussi, chez les jeunes, une force incroyable de caractère qui veut de croire que tout est possible et de déployer une énergie considérable à s'affirmer. Le monde n'étant pas parfait, il est un véritable terrain de jeu pour qui souhaite faire bouger les choses à force d'idéaux et améliorer ce qui existe déjà mais qui ne convient pas.
Alors, oui, je crois que dans chacun des mouvements culturels jeunes (musique, art, littérature,...) il y a cet espoir de changer le monde ou, à défaut de le changer, d'essayer d'ouvrir les yeux des hommes afin qu'ils voient ce monde d'une manière différente. Vouloir choquer, impressionner, c'est aussi une forme de bataille contre l'habitude, les principes, les enjeux de la société actuelle. C'est en quelque sorte prouver que ce n'est pas à la société de modeler les hommes à sa guise mais aux hommes de créer la base même de la société. (Le combat de la jeunesse est en ce sens bien proche de celui de l'artiste. Ou serait-ce celui de l'artiste, qui se rapproche du combat de la jeunesse ?)
Et cette force qui permet d'y parvenir est toujours celle des premières jeunesses. Celle qui n'a pas encore été lassée, abîmée par des règles trop strictes et trop injustes qui un jour ou l'autre finissent par transformer l'"espoir de l'homme" en un souvenir lointain. C'est cette révolte, peut-être même celle de ne pas vouloir perdre leur espoir et de ne pas laisser la société les désillusionner, qui fait qu'un être humain va toujours plus loin le temps de sa brève jeunesse que durant les décennies de sa vie adulte. Les jeunes ont l'ambition d'aller loin, de ne pas laisser la société dicter leurs pas, de ne pas se laisser aigrir par le temps, d'affirmer leurs choix et leurs manières de penser. Alors pour moi, ces mouvements "jeunes" qui existent à la plupart des époques, qu'ils se retrouvent dans la musique comme dans l'art, sont bels et bien la démonstration de cette culture jeune.
En quelque sorte, ils sont les gardiens de la liberté pour peu qu'on ne muselle pas la jeunesse avant d'avoir écouté ce qu'elle avait à nous dire.
Je précise ceci en réponse au message de lesourire01:
lesourire01 a écrit:Monsieur Zingaro,
peut-on dire que les jeunesses hitlériennes font historiquement partie de la culture jeune ?
C'est ce qui s'est passé dans le cas des jeunesses hitlériennes. Ils ont utilisé très tôt cette jeunesse et ont agi de sorte à ce que la révolte ne vienne pas de là. C'est facile de faire croire à un enfant (même adolescent ; ils ne sont pas à blâmer, même les adultes y ont cru) que le régime dans lequel il vit est le meilleur... lorsqu'il n'en connaît aucun autre. Est-ce que cela faisait réellement partie de la culture jeune ? Je ne pense pas, car aucun jeune n'en était à l'origine et d'aucun d'eux ne l'aurait souhaité.
kind of blue a écrit:Le dernier point que je voulais mentionner était ces adultes qu'on retrouve dans ces mouvements "de jeunes". Je rejoins l'idée de kind of blue : être adulte n'a rien à voir avec l'âge bien défini. Je dirais même que c'est la société qui nous donne notre âge (en nous donnant des responsabilités, en nous montrant que "rêver c'est bien, consommer c'est mieux" et pour consommer il faut travailler etc.). Cependant, être jeune ou adulte est propre à la personne et certaines ne deviennent jamais vraiment adultes. Et je pense également qu'être adulte n'est pas opposable à la jeunesse dans la mesure où on peut être responsable sur bien des points et pour autant, se perdre dans des activités propres à celles que nous avions jeunes et grâce auxquelles nous nous sentions vivre.Zingaro a écrit:Je dirais plutôt que la culture (ici le métal) conserve son public tout en convertissant de nouveaux membres (des jeunes). Ainsi, c'est à la fois une culture "jeune" née dans les années 80 et une culture "jeune" d'aujourd'hui.kind of blue a écrit:En conclusion, un groupe ne se crée pas car les membres le veulent, mais car la société reconnaît cet ensemble de personne comme groupe.
Ainsi, dans le cas des cultures jeunes, il existe une revendication des jeunes de créer un groupe. Mais c'est la société qui décide de les reconnaître comme tels.
Après, est ce que la société reconnaît réellement cette culture? Je crois que oui. Aujourd'hui, le tag, grafitti (artistiques hein), le rap, le métal etc. sont assimilés aux jeunes et donc à une catégorie sociale avec sa propre culture.
C'est bien tranché. Mais l'argument de Méandre pose un sérieux problème. Les jeunes et ceux devenus adultes en évolution dans l'univers du métal y sont moins jeunes que "métaleux". Voire : ce qui devient métaleux cesse d'être jeune ?JimmyB a écrit:Bien d'accord avec vous. On ne peut finalement définir un socle commun qui serait une culture jeune pour la simple et bonne raison que les jeunes peuvent avoir des situations extrêmement différentes (âge, lieu, socialisation, etc.).Je dis juste qu'il me semble que le facteur jeune ne permet pas de désigner une culture homogène de même qu'il n'existe pas de culture adulte. A partir de là le sujet n'est pas la culture mais la pertinence de parler d'une culture jeune. La réponse est non. On peut parler de culture littéraire, gastronomique et ce en catégorisant par domaine, on peut classer par nationalité parce que ce sont des données objectives. L'âge n'en est pas un. Donc oui il existe plusieurs cultures ou plusieurs manières de la qualifier, de la catégoriser.
On peut cependant ici parler DES cultureS jeuneS du coup. Il serait intéressant de voir si un socle commun (même minime) peut permettre une classification de ces cultures.
Vangelis a écrit:Zingaro a écrit:[...] j'ai préféré vous faire voir qu'une culture jeune en train d'émerger (c'est un exemple) resterait invisible à un usage inadéquat des outils statistiques (inadéquat : c'est-à-dire qui chercherait une culture jeune déjà établie).
Voulez-vous dire que l'on s'évertuerait à chercher un arbre là où il n'y a qu'une graine ?
Ainsi pour vous la culture jeune serait la graine, et la culture tout court serait l'arbre. Et poursuivant, cela voudrait dire que rechercher une culture tout court dans la culture jeune n'aurait pas de sens pour vous. Jusque là ça se tient. Le seul problème c'est que l'on retrouve le mot culture dans les deux cas.
Alors de deux choses, soit la culture jeune n'est pas une culture, soit elle en est une, mais différente de la culture tout court.
Est-ce bien de cela dont vous voulez parler ?
Vangelis, j'aime beaucoup votre façon de formuler les choses.