Pour reprendre quelques idées de ce qui a été dit. Pour l’interdépendance mondiale, le fait que l’on « se marche presque dessus », ce n’est pas contradictoire avec l’égoïsme ambiant qui semble régner. C’est presque même évident, si je puis dire. Les hommes ont besoin d’exister par eux-mêmes, aussi ce besoin d’être, dans un monde où l’on tente de se rapprocher jusqu’à l’étouffement, s’exprime-t-il par la différence, la confrontation constante. Et là, on entre dans le domaine des idées reçues. Je m’explique : les idées reçues sont nécessaires car elles nous permettent d’appréhender le monde comme il a été avant nous, sans que nous ayons besoin de tout savoir dans le détail, les idées reçues nous permettent une catégorisation, rapide et bien souvent fausse, certes, mais l’homme éprouve le besoin de faire des cases. Seulement ces cases, plus elles sont nombreuses et plus on est obligé de les regrouper dans des cases plus grandes. Aujourd’hui le monde est immense et les hommes tellement proches que l’on est obligé de faire de plus grandes cases, ce qui est contradictoire avec l’individualisme exacerbé vers lequel nous poussent nos sociétés. Ces cases, si elles veulent exister en tant que telles, doivent se baser sur leurs différences, se démarquer par rapport aux autres pour qu’on ne les confonde pas. Aussi chaque mise en commun est elle en contradiction avec le principe d’individualité.
Cependant, la correction des idées reçues, c’est un travail que chaque individu doit faire lui-même. Car ces dernières sont essentielles à l’appréhension rapide du monde, mais libre à l’individu après d’approfondir sa connaissance du monde. L’important c’est de savoir qu’on en a, et que notre but est de les éliminer, cependant on ne peut pas les enlever toutes. On appréhende le monde avec des idées a priori, des idées préconçues, on comprend le monde en doutant, en vérifiant, en creusant.
La proximité des hommes, leur besoin d’exister, de faire des différences entre les cases, et donc la multiplication des cases poussent à la création et à l’augmentation des idées reçues, chaque case ayant les siennes.