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Corriger les idées reçues ?

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Geisterwelt
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jem
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Georges Réveillac
11 participants

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Kvothe a écrit:
Je vous rejoins dans votre exposé sur la rareté. Cela s’apparente à L. Walras et sa théorie sur les biens (la valeur est relative à l'utilité subjective et non au travail nécessaire à sa réalisation).  

Pour Walras que je n'ai pas lu, je suis ravi de dire comme lui, preuve que les grands Esprits libres se rencontrent sans besoin de se rencontrer.  :D
Pourtant je trouve cet exemple "mal choisi" (et je m'excuse de le formuler si abruptement). L'eau est un enjeu géopolitique majeur. La conquête et la sauvegarde de certains points d'eau sont essentiels (je pense notamment au plateau du Golan dans le conflit israéo-palestinien, ou aux barrages turcs), et ce depuis toujours : en basse Mésopotamie les cités de Lagash et Umma se battaient déjà pour le contrôle du Tigre. L'eau est une denrée rare, et indispensable (on peut se passer d'or mais difficilement d'eau).
Quant aux procédés tels que la dé-salinisation, ils sont affreusement coûteux, comme la construction de grand travaux d’acheminement de l'eau, donc peu accessibles. Si les stocks restent stables, la demande explose, et c'est bien là le véritable problème.

J'ai pourtant évoqué cet exemple en précisant que c'est le stock total sur la planète qui est abondant. Vous parlez de sa répartition inégale géographiquement dans le monde, c'est un autre sujet. Mais en même temps, ce sont pourtant  bien des régions arides qui ont pu être irriguées au fil des siècles par le travail humain. L'expression "travail de romain" en dit long. Et c'est ensuite que ces zones sont devenues plus riches. Vous inversez cause et conséquence : il faut travailler d'abord,  investir son intelligence ainsi que ses muscles, et on est payé de retour ensuite, du bénéfice de cet investissement. Vous au contraire, invoquez la pauvreté pour dire qu'ils n'ont pas les moyens de se procurer cette richesse qu'est l'eau. :roll:
De plus vous parlez de "stocks stables" (offre) et de demande qui explose : vous trouvez qu'il manque globalement d'eau quand les fleuves débordent suite aux inondations ? Ce n'est là qu'un problème d'inégale répartition des climats et des pluies sur la planète. Faudrait donc faire sur ce plan là un procès à la Nature.
J'ai besoin d'un éclaircissement : l'idée ne peut-elle pas venir d'un savoir (inné ou acquis, peu importe) et donc être fondée sur quelque chose ?

C'était une description "théorique" de l'Idée en général, mais cela peut aussi bien se concevoir ainsi pour toute nouvelle idée particulière qui se présentera concrètement à l'esprit, chaque nouvelle idée s'étant elle-même nourrie de son contraire et des acquis fixés par des savoirs précédents. Acquis qui d'ailleurs peut aussi inter-agir avec l'inné (paraît-il d'après de récentes découvertes scientifiques).

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Janus a écrit:
interagir avec l'inné
J'ai tendance à penser que le "cerveau" et la "pensée" sont deux choses radicalement différentes, que la pensée est plus réelle que le cerveau qui lui, est étudié d'une manière fort impersonnelle, puisque scientifique. Quel est cet innéisme que vous entendez ? De quelles découvertes scientifiques parlez-vous ? J'ai beaucoup de mal avec la distinction "inné - acquis", ce n'est point que je ne la comprenne pas, mais je la trouve illusoire et dépassée.

Partage : Une critique de la chose en soi

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Geisterwelt a écrit:
Janus a écrit:
interagir avec l'inné


J'ai tendance à penser que le "cerveau" et la "pensée" sont deux choses radicalement différentes, que la pensée est plus réelle que le cerveau qui lui, est étudié d'une manière fort impersonnelle, puisque scientifique. Quel est cet innéisme que vous entendez ? De quelles découvertes scientifiques parlez-vous ? J'ai beaucoup de mal avec la distinction "inné - acquis", ce n'est point que je ne la comprenne pas, mais je la trouve illusoire et dépassée.

Comment la pensée (ou esprit) pourrait-elle être radicalement et totalement "séparée" du cerveau, qui en est le support "physique" et matériel ? La science observe la réalité physique des phénomènes et en déduit des lois "universelles" par définition objectives, et justement d'autant plus (véri)fiables qu'elles sont neutres et "impersonnelles". La pensée émane d'un sujet qui se représente cette réalité, mais au moyen d'un imaginaire (qui peut receler des "illusions") et qui est par définition empreint de subjectivité, bien qu'étant à la fois sujet d'observations scientifiques et objectives.
En tout cas comprendre ce mode de "connexion" entre "corps" et "esprit", autrement dit comprendre d'où émane la "conscience", c'est bien la question majeure qui est sous-jacente à nombre de spéculations philosophiques ou métaphysiques humaines depuis bien des siècles.

Quant à la connexion entre inné et acquis, cela ne saurait être une question dépassée vu son importance capitale, même s'il peut être illusoire que de penser pouvoir l'élucider un jour. Et pour ce qui est de cette découverte scientifique, c'était l'objet d'un reportage récent sur Arté, qui montrait sur la base de découvertes récentes au niveau des chromosomes, génétique, ADN, etc... qu'ils étaient parvenus à établir que l'acquis pouvait interférer sur l'inné. Il était question d'un élément sur les chromosomes jouant le rôle d'un "chef d'orchestre". Mais je n'ai rien trouvé sur le Net, je ne pourrais donc vous en dire plus.

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@ Geisterwelt,

Je ne fais pas du tout du travail l'essence de l'homme. Je dis simplement que la rareté est un pratico-inerte, consubstantiel au monde dans lequel nous vivons, et qui a demandé à l'homme de trouver une stratégie pour y remédier. Si l'on parle du nomadisme il n'est pas apparu par le goût du voyage, mais bien par choix face à un besoin. Je ne suis pas même moraliste, surtout pas. Si vous préférez le terme d'action à celui de travail, cela ne me dérange pas. Il n'empêche, et vous en conviendrez vous-même, que les hommes du paléolithique ne pouvaient pas ne rien faire, ou pour le moins ils le pouvaient mais le résultat n'aurait pas été heureux. Sinon de considérer que la vie ne vaut pas d'être vécue, mais c'est un autre débat.
Quant à l'abondance (comme de la rareté), on ne peut effectivement en parler sans l'accoler à un objectif. Et si vous ne le faites pas, cela présuppose des ressources sans limites. Je concède pourtant qu'il en existe, comme la créativité par exemple. Mais même en ce cas il y a toujours quelque chose à faire. La rareté dont vous parlez n'est pas qu'une vue de l'esprit de tout temps et en tous endroits, elle est intégrée au sein d'une économie et d'un monde constitué. Mais nous parlons des origines, et même si nous avons peu de matériaux à notre disposition pour connaître exactement la vie au paléolithique, il y a peu de chance pour que le nomadisme dont je parle plus haut soit l'expression d'une vue de l'esprit. Le premier objectif auquel nous pouvons y confronter l'abondance ou la rareté est celui de la survie, et la meilleure façon de répondre à cet objectif pour des chasseurs cueilleurs fut le nomadisme.
Puisque mon propos s'inscrivait dans les origines du conflit, hormis la confrontation purement ontologique entre des libertés, on peut aussi y adjoindre la rareté ne serait-ce que dans le sens où nous ne pouvons pas faire l'économie de ne rien faire.
Je considère que la rareté a commencé bien avant le travail institué, avec la disparité des climats et de la biodiversité, et aussi par le fait que tout ce qui est prélevé doit, soit être renouvelé et donc demander du temps, soit disparaître.

@Janus,
Ce dont vous parlez ressemble fort à l'épigénétique. Regardez avec ce terme si c'est bien de cela qu'il s'agit, mais j'en suis à peu près certain.

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Janus a écrit:
Pour Walras que je n'ai pas lu, je suis ravi de dire comme lui, preuve que les grands Esprits libres se rencontrent sans besoin de se rencontrer. :D

Vous m'êtes tout de même redevable d'une belle rencontre :)

Janus a écrit:
J'ai pourtant évoqué cet exemple en précisant que c'est le stock total sur la planète qui est abondant. Vous parlez de sa répartition inégale géographiquement dans le monde, c'est un autre sujet. Mais en même temps, ce sont pourtant  bien des régions arides qui ont pu être irriguées au fil des siècles par le travail humain. L'expression "travail de romain" en dit long. Et c'est ensuite que ces zones sont devenues plus riches. Vous inversez cause et conséquence : il faut travailler d'abord,  investir son intelligence ainsi que ses muscles, et on est payé de retour ensuite, du bénéfice de cet investissement. Vous au contraire, invoquez la pauvreté pour dire qu'ils n'ont pas les moyens de se procurer cette richesse qu'est l'eau. :roll:
De plus vous parlez de "stocks stables" (offre) et de demande qui explose : vous trouvez qu'il manque globalement d'eau quand les fleuves débordent
répartition des climats et des pluies sur la planète. Faudrait donc  faire sur ce plan là un procès à la Nature.

Ce sont les caractéristiques d'un bien qui le rendent rare (cf : l'Or), la quantité n'intervenant pas, hormis dans le jeu strictement économique de l'offre et de la demande qui requiert au préalable que la rareté soit effective. Pour autant la quantité disponible (inégalement répartie) couplée avec l'absolue nécessité de pouvoir s'en procurer font de l'eau un bien à part. L'inégale répartition importe justement pour comprendre que la rareté de l'eau est aujourd'hui, une valeur relative.

Concernant la richesse, deux idées doivent être présentées. D'une part la richesse n'interdit pas les conflits à propos de l'eau, même dans nos pays développés des guerres de l'eau existent : Andalousie-Catalogne, tourisme-agriculture. D'autre part, c'est moins le manque de financement, certains travaux d'irrigation ne sont pas "inabordables", que les tensions géostratégiques.
Les seuls grands travaux concernant l'eau viennent du Qatar, de la Turquie, du Brésil, et avant de l'Inde, c'est-à-dire des États en pleine expansion économique, dans un environnement géostratégique stable.

Sans omettre que seulement 2% de l'eau est douce (avec 0.75% de potable), avec un nombre croissant d'humains, le problème de la quantité finira bien par se poser dans un avenir proche, voyant croître les conflits liés à son exploitation.
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