Kvothe a écrit:Je vous rejoins dans votre exposé sur la rareté. Cela s’apparente à L. Walras et sa théorie sur les biens (la valeur est relative à l'utilité subjective et non au travail nécessaire à sa réalisation).
Pour Walras que je n'ai pas lu, je suis ravi de dire comme lui, preuve que les grands Esprits libres se rencontrent sans besoin de se rencontrer. :D
Pourtant je trouve cet exemple "mal choisi" (et je m'excuse de le formuler si abruptement). L'eau est un enjeu géopolitique majeur. La conquête et la sauvegarde de certains points d'eau sont essentiels (je pense notamment au plateau du Golan dans le conflit israéo-palestinien, ou aux barrages turcs), et ce depuis toujours : en basse Mésopotamie les cités de Lagash et Umma se battaient déjà pour le contrôle du Tigre. L'eau est une denrée rare, et indispensable (on peut se passer d'or mais difficilement d'eau).
Quant aux procédés tels que la dé-salinisation, ils sont affreusement coûteux, comme la construction de grand travaux d’acheminement de l'eau, donc peu accessibles. Si les stocks restent stables, la demande explose, et c'est bien là le véritable problème.
J'ai pourtant évoqué cet exemple en précisant que c'est le stock total sur la planète qui est abondant. Vous parlez de sa répartition inégale géographiquement dans le monde, c'est un autre sujet. Mais en même temps, ce sont pourtant bien des régions arides qui ont pu être irriguées au fil des siècles par le travail humain. L'expression "travail de romain" en dit long. Et c'est ensuite que ces zones sont devenues plus riches. Vous inversez cause et conséquence : il faut travailler d'abord, investir son intelligence ainsi que ses muscles, et on est payé de retour ensuite, du bénéfice de cet investissement. Vous au contraire, invoquez la pauvreté pour dire qu'ils n'ont pas les moyens de se procurer cette richesse qu'est l'eau. :roll:
De plus vous parlez de "stocks stables" (offre) et de demande qui explose : vous trouvez qu'il manque globalement d'eau quand les fleuves débordent suite aux inondations ? Ce n'est là qu'un problème d'inégale répartition des climats et des pluies sur la planète. Faudrait donc faire sur ce plan là un procès à la Nature.
J'ai besoin d'un éclaircissement : l'idée ne peut-elle pas venir d'un savoir (inné ou acquis, peu importe) et donc être fondée sur quelque chose ?
C'était une description "théorique" de l'Idée en général, mais cela peut aussi bien se concevoir ainsi pour toute nouvelle idée particulière qui se présentera concrètement à l'esprit, chaque nouvelle idée s'étant elle-même nourrie de son contraire et des acquis fixés par des savoirs précédents. Acquis qui d'ailleurs peut aussi inter-agir avec l'inné (paraît-il d'après de récentes découvertes scientifiques).