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Faut-il croire au destin ou se sentir libre ?

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5 participants

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J'ai précisé l'absurdité d'une essence qui au bout du compte se trouve achevée mais pour autrui.
Le dépassement réside dans le retour à dieu de cette essence accomplie, pas de dépasser Sartre sur son propre terrain (L'athéisme).

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Vangelis a écrit:
Il ne parle de l'essence que pour poser la pleine et entière responsabilité humaine et laisser entrevoir une finalité au projet.
C'est ce que je subodorais sans être sûr de pouvoir parler de responsabilité. Vraiment intéressant. Au fond, c'est précisément parce que nous sommes jetés dans un pur être-là (cf. absurde et hasard), étant nous-mêmes de purs être-là, que nous sommes responsables de notre essence au futur qui, comme telle, exclut toute fatalité. La liberté (responsabilité) sartrienne est implacable. A la limite, il n'y a et ne peut y avoir que de la liberté. Pour le dire grossièrement, nous sommes dans la mouscaille (hasard, absurde, indétermination radicale), donc nous sommes dans la mouscaille (libres).

Vangelis a écrit:
Mais cette finalité est à chaque instant à partir du moment où l'être est plongé dans l'existence.
Nous sommes d'emblée engagés, qu'on le veuille ou non, que ça nous plaise ou non ; comme on dit, nous sommes embarqués, nous sommes toujours déjà en situation : notre essence a beau n'être qu'au futur, elle a toujours déjà commencé d'advenir, puisqu'elle nous incombe. Il faut donc se débrouiller de et avec sa liberté, son lot d'existence. Autrement dit, faire comme si nous n'étions pas responsables signifierait manquer à ce que nous sommes, puisque nous manquerions à notre actualisation sans cesse renouvelée (d'où votre remarque : « en quelque sorte le futur modifie le passé à chaque fois que l'étant lui surajoute de l'existence »). Est-ce bien ainsi qu'on peut entendre ce que vous dites ?

Vangelis a écrit:
Mais est-ce aussi la fin de l'essence ? Je pense que Sartre ne garde ce terme que pour deux raisons. La première pour signifié que l'homme n'est rien au départ et qu'il est de sa responsabilité de devenir ce qu'il veut. La seconde pour se garder un chemin vers une morale. Si l'essence est de chaque instant, on peut juger l'action de l'instant et le projet. Mais il peut y avoir aussi rédemption par ce futur déterminant, et le projet initialement "condamnable" peut devenir l'étape d'un projet plus louable ou encore une erreur de parcours dans ce projet (sans mauvaise foi). Enfin, le sujet peut abandonner son projet. Nous sommes dans le renversement des valeurs.
Est-ce à dire que, d'une certaine manière, puisque nous sommes toujours déjà en train d'échafauder notre essence, il y a une morale sartrienne possible dans la mesure où, quel que soit le moment de l'existence d'un homme, on peut le juger en fonction d'une forme de prévisibilité propre à l'actualisation provisoire de son existence, sachant que l'actualisation, toujours changeante, impose une souplesse de jugement à celui qui juge (toute morale préétablie lui est interdite), mais aussi la possibilité permanente, pour celui qui existe, de se réformer, de se corriger, de réorienter son histoire ?

Vangelis a écrit:
La quête du pour-soi (et donc la notre), en tant que projet constitutif de notre mode d'être, c'est-à-dire purement structurel et non pas visant tel projet ou tel autre, est de toujours vouloir fixer son être dans un en-soi, ce qui est impossible. Ce serait peut-être une plénitude pour certains mais d'un ennui sans fin pour les autres, voire la négation même de l'existence. Or l'absurdité survient quand l'étant n'est plus car son passé, et donc son essence a posteriori, est un en-soi… pour autrui ! C'est l'empreinte prise. Prise dans le sens où le ciment peut être pris et donc constitué dans sa fin, dans son projet. Mais pas pour l'étant lui-même car ce sont les autres qui vont alors s'en emparer et juger sur pièce, d'où l'absurdité.
Je ne trouve pas que cela soit si absurde. Si je ne puis être que ce que j'ai été, ma mort est aussi un achèvement, celui-là même qui permet à autrui de se saisir de ce que je fus comme d'un en-soi. C'est tragique pour certains, peut-être, mais ils ne peuvent juger la chose ainsi qu'en tant qu'ils ne sont pas encore morts. Ce qui m'interpelle ici, plutôt que l'absurde, c'est de constater que Sartre ne s'est jamais intéressé à la figure du héros tragique, à la poésie, épique ou romantique, à Nietzsche (est-ce pour ça que Liber me demande si ce que je dis est nietzschéen ?). Je trouve même que c'est suspect.


Dernière édition par Euterpe le Ven 12 Aoû 2016 - 2:48, édité 2 fois

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Roquentin peut faire figure (d'anti)héros tragique trouvant son maigre salut dans la musique et l'écriture.

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Silentio a écrit:
Roquentin peut faire figure (d'anti)héros tragique trouvant son maigre salut dans la musique et l'écriture.
Ça me semble très insuffisant. Il devrait y avoir du destin chez Sartre. Je n'en trouve pas.

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C'est vrai que même dans les Mouches il n'hésite pas à écrire : "Le secret douloureux des dieux et des rois, c'est que les hommes sont libres".
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