Gnomon a écrit:c'est bien parce que l'être humain est prévisible, donc déterminé dans ses choix, que les techniques de marketing atteignent si souvent leur cible : activer l'acte de vente.
Tout a fait ! Les publicités jouent sur des mécanismes humains ! Quand on voit les publicités, on a l'impression de lire la troisième partie de l'Éthique !
Gnomon a écrit:Mais votre conclusion en appelle d'autres qui ont de quoi laisser perplexe. Si nous ne choisissons jamais, c'est que nous ne sommes jamais responsables et encore moins libres.
En effet. Ce sont des questions fondamentales que vous posez là !
Pour ce qui est de la liberté tout d'abord, elle est inexistante si l'on assimile la liberté au libre arbitre, comme je l'ai expliqué. Mais il y a une liberté qui n'a pas de rapport au choix (cf. les messages plus haut).
Quant à la responsabilité, c'est en effet une question fondamentale et problématique ! Chez Spinoza, les choses se compliquent énormément, car, peut-être ne le savez-vous pas, il n'y a pas de morale chez lui. Cependant, il répond tout de même de manière indirecte à la question du jugement et de la responsabilité. Tout homme qui vit en écoutant la raison ne peut commettre de crime ; celui qui n'écoute pas la raison est ce que Spinoza appelle "une petite force d'âme", et s'il commet un crime, il doit être condamné, pas tant parce qu'il aurait choisi de commettre son crime, mais parce qu'il faut avant tout protéger la société.
Cela reste encore assez obscur, et il est vrai que penser ce problème avec Spinoza est une entreprise ardue, si bien que concernant le déterminisme et la loi morale, il me semble plus judicieux d'aller voir chez Kant, qui répond au problème très clairement ! Si vous le voulez, je pourrais tenter de vous expliquer ce que Kant dit à ce propos, mais si je connais assez bien Spinoza, ma connaissance sur Kant est assez limitée... Mais les modérateurs me corrigeront si besoin.