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Variations autour de Nietzsche.

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descriptionVariations autour de Nietzsche. - Page 2 EmptyRe: Variations autour de Nietzsche.

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Vous avez raison, cela reste tout de même encore prégnant dans la dernière période bien que Nietzsche ait répudié sa conception romantique de Dionysos (l'Un originaire, l'Autre auquel on se soumet et pour qui on renonce à soi ; après tout pourquoi souffrir quand on peut retrouver l'Être que par ailleurs on est aussi ? Rejeter notre souffrance nous permet de nous nier et de célébrer le Dieu par et dans notre agonie ; se haïr est équivalent de l'amour de Dieu auquel il faut laisser place, son avènement viendra par notre mort !) et préféré assumer son pendant apollinien où la finitude et le travail sur soi ne sont plus des problèmes, ni la souffrance, parce qu'ils sont moteurs et transcendés continuellement. Ils permettent la maîtrise de soi et l'accroissement de vie dans l'affrontement d'un soi constitué et affiné dans l'opposition à autrui. Il faut devenir soi-même, l'Unique, être souverain, ce que seule la distance peut permettre (l'altérité est justement la condition de possibilité du Même). Par contre, je n'ai pas lu la Volonté de puissance.

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On peut retrouver les aphorismes soit dans l'édition Tel, soit dans celle des Fragments posthumes de Gallimard. Nietzsche y dit que l'idéal à suivre est celui de Dionysos déchiré en morceaux qui renaîtra éternellement de lui-même, parce qu'il est une promesse de vie, au contraire du Crucifié. Cette conception est bien différente de celle de Naissance de la tragédie. Il n'y a plus rien à voir avec une catharsis, wagnérienne ou schopenhauérienne. L'homme veut souffrir, il aime la souffrance, il la désire, il attend juste qu'on lui dise pourquoi. Au début, Nietzsche cherchait seulement à endormir la souffrance, il était tombé dans la narcose chrétienne sans s'en rendre compte.

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La problématique de la souffrance est en effet primordiale. Ce qui fait de la joie le souverain bien le plus précieux ; elle exerce un pouvoir d'adhésion au réel sans présenter aucune raison à cela. Mais on a trop souvent tendance à considérer que Dionysos est un dieu de débauche et de l'ivresse extatique justifiant toutes les passions. Or vous avez raison de rappeler le caractère tragique du dieu masqué, caractère que l'on retrouve au théâtre, l'art ayant la tâche de nous consoler de l'existence et de ses souffrances. Je suis content que vous parliez du dieu déchiré. Vous avez employé l'expression une fois seulement, il n'y a pas très longtemps. Mais auparavant je me sentais bien seul à rappeler cette vérité sur lui. Nietzsche assume clairement la souffrance, inhérente à la vie, il prend parti pour l'existence contre tous les absolus qui mèneraient vers des arrières-mondes funestes. Accepter la réalité revient à faire avec la souffrance, à ne pas condamner la vie à cause d'elle mais de la comprendre comme ce qui permet d'intensifier la vie. Ou même, tout simplement, il n'y aurait pas de vie et d'existence sans souffrance, elle nous anime et nous motive. Elle est la force pliée sur elle-même, qui s'éprouve, auto-affection de soi par soi, et elle nous fait vibrer au plus profond de nous-mêmes parce que tout ce que nous sommes nous ne le sommes qu'en étant divisés (la conscience comme rapport de soi à soi, l'identité en rapport à l'altérité, la présence au monde comme transcendance et temporalité, c'est-à-dire béance dans l'Un qu'il soit l'Être ou le Néant ou l'éternité). Souffrir c'est encore se sentir soi, jouir de soi, de sa présence à soi-même. La souffrance "justifie", elle est irréductible.

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La question de l'identité de Dionysos parcourt une grande partie de la pensée allemande (historiens, philologues et philosophes). Si ça vous intéresse, vous trouverez dans le topic dédié à Nietzsche ce livre d'Ernest Seillière, Apollon ou Dionysos. Étude critique sur Frédéric Nietzsche et l'utilitarisme impérialiste, Plon, Paris, 1905. De même, Walter F. Otto, dans son Dionysos, se réfère aux travaux d'E. Rohde et de Wilamowitz.

De Seillière, j'ai également trouvé cet article : « Le frère d'armes de Nietzsche. Erwin Rohde ».

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Faute de mieux, j'ai trouvé une version anglaise du Psyche d'Erwin Rohde, avec de très longs extraits : ici.
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