J'emprunte la formule "passion pour la liberté" à La Boétie qui parlait de "passion native", étant donné que la liberté enchaînée se révolte toujours. En ce sens, elle est une passion qui implique effectivement d'être vécue avec toute la force de sa psyché.
Je vous rejoins dans le regard que vous posez sur la liberté, je la résumerai en disant qu'on n'oblige pas la liberté mais elle peut s'obliger en des circonstances particulières. Ce qui fonde sa dignité, selon moi. Et je vous suis aussi lorsque vous associez liberté et dignité. Si l'on y réfléchit bien, l'un n'existe pas sans l'autre et aliéner l'un c'est aliéner l'autre. Parler donc de liberté et de dignité, c'est parler de la même chose. Mais les rapports sociaux peuvent varier en fonction de la part que prend l'un sur l'autre. Insister sur sa liberté, c'est insister sur ses droits. Insister sur la dignité, c'est insister sur ses obligations envers autrui. Mais nous entrons ici dans le domaine de l'éthique qui ne se fait pas sans participation personnelle.
J'avais dans l'idée que Popper était classé dans la catégorie des penseurs libéraux. Ceci dit, je les lis autant que les autres. Tous n'ont pas dit d'inepties, sauf quand ils ratiocinent sur la notion de propriété. Vous êtes d'accord si j'affirme que le libéralisme et l'anarchisme ont été élevé au même lait, les Lumières, mais diffèrent uniquement sur la question de la propriété ?