Merci de votre contribution à cet échange. Vous êtes manifestement épris d'un déterminisme radical en matière de comportement humain qui m'interpelle. Puis-je vous solliciter une autre fois pour tenter de conclure sur la question de l'intentionnalité des actes ?Ce que Ronin a écrit dans ses textes aujourd'hui laisse à penser qu'il attribue peu de place à l'intention, la motivation, dans le comportement humain. Or, l'une des notions de base en philosophie c'est justement l’intentionnalité de la conscience. Pensez-vous que l'être humain soit doté d'un "sens interne", qu'on pourrait tout aussi bien appeler "sens critique", et que les Anciens ont appelé "Logos", "Ratio" et que nous appelons aujourd'hui "Raison" ou encore "conscience" ? Ce sens interne, cette capacité à évaluer le monde extérieur dans sa réalité sensible et ses propres perceptions qui se manifestent sous forme de ressentis à l'origine d'états affectifs divers et variés, vous le sentez capable de maîtriser les productions de l'activité neuronale, hormonale, historique, sociale au point de se déclarer libre dans ses choix ? Il me semble que vous accordez plus d'importance dans la description du comportement humain aux stimuli sensibles qu'aux motivations personnelles. Ce qui me semble avoir des conséquences d'importance en termes de responsabilité et aussi de valeur.
Si j'avais voulu disputer avec vous sur ce sujet, avec donc bien l'idée d'apporter des arguments les plus tranchants possibles, c'est parce que le déterminisme du comportement ramène au thème de la valeur. Les deux sont liés et apparaissent d'emblée pour peu que l'intentionnalité des actes humains soit convenablement décrite. Si on ne sait jamais pourquoi on est aimé, autant dire que nous ne savons pas ce que nous faisons quand nous aimons ou sommes aimés. Ce qui me semble aussi affecter le sens de la valeur du sentiment amoureux.
Au plaisir de vous relire.