Nietzsche nous dit qu'il n'existe pas de fait mais seulement des interprétations. Ainsi, je ne dois pas m'attendre à obtenir des "vérités" de la lecture d'un texte de Nietzsche mais des "interprétations" qui - si j'ai la chance de les saisir - me seront utiles au sens de la vie, de la volonté de puissance.

Donc si j'exposais mon interprétation d'un de ses textes à Nietzsche lui-même, il pourrait me répondre : « Je me garde de commenter la véracité de tes propos mais si tu suis cette interprétation, tu accroîtras ta volonté de puissance », ou à l'inverse : « tu devrais réfléchir encore, cette interprétation là t'affaiblirait ».
Pour émettre ce jugement, qui n'est lui-même qu'une interprétation, Nietzsche se fonde sur une échelle de valeurs elle-même issue des forces, des pulsions en lui qui bâtissent chacune de ses propres interprétations de la réalité. Bien que ce jugement de sa part ne sorte en quelque sorte que de ses tripes, il m'a l'air tentant de penser que Nietzsche est certain de ce qui est utile ou nocif à la vie. En d'autres termes, Nietzsche semble connaître une échelle de valeurs - absolue -, un critère intangible de la pertinence des interprétations au sens de la volonté de puissance.
Ce critère de la puissance, s'il n'est lui-même qu'une interprétation parmi d'autres, comment Nietzsche sait-il qu'il est le "bon" critère, celui qui mène au surhomme ?

J'aimerais commencer par éclaircir cela.