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Dieu comme objet d'expérience sensible.

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June
Silentio
Nabuchodonosor
7 participants

descriptionDieu comme objet d'expérience sensible. - Page 5 EmptyRe: Dieu comme objet d'expérience sensible.

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Liber a écrit:
Kant a été très clair là-dessus, il a eu une phrase célèbre dans sa seconde préface à la Critique de la Raison Pure : "J'ai voulu abolir le savoir pour promouvoir la foi", ce qui veut dire qu'il a voulu une fois pour toutes mettre fin aux ambitions de la métaphysique traditionnelle pour "promouvoir la foi", en Dieu évidemment, cela va sans dire. Consolider la morale et la foi, tels étaient les buts de Kant, qu'il pensait avoir à peu près remplis à la fin de sa vie, ainsi qu'il le précise dans cette même préface. Pourquoi mettre la chose en soi hors de portée de l'entendement ? Parce qu'une fois définitivement mise à l'abri de toute attaque des athées, la foi et la morale étaient sauves pour toujours. Ce que Kant n'avait pas prévu, c'est que l'attaque, initiée par Schopenhauer puis accomplie par Nietzsche et favorisée par l'essor des sciences historiques, porterait non sur des questions de métaphysique, mais sur les préjugés moraux, autrement dit sur l'héritage chrétien.

Sauf que pour Kant "promouvoir la foi" n'a rien à voir avec une foi en un Dieu révélé et transcendant auquel l'homme, dans la religion, doit simplement se soumettre : c'est sur ce point que j'ai remarqué un amalgame. Kant exprime une foi certes, mais une foi dans la raison de l'Homme, une foi en une humanité libre et "autonome" et non simplement soumise à la volonté d'un dieu transcendant. Si dans la conclusion (impératif catégorique) on retrouve une similitude avec le message chrétien (amour respect du prochain), la démarche est totalement différente au niveau des moyens d'y parvenir : application d'une loi universelle résultant d'une histoire concrète de l'humanité.
Il s'agit d'une ascèse, dont le but est de calmer la souffrance que cause la volonté. En termes bouddhistes, on parlerait de désirs.

On parle aussi beaucoup de "désirs" dans la philosophie occidentale... pas très clair comme explication... :|

descriptionDieu comme objet d'expérience sensible. - Page 5 EmptyRe: Dieu comme objet d'expérience sensible.

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Janus a écrit:
Sauf que pour Kant "promouvoir la foi" n'a rien à voir avec une foi en un Dieu révélé et transcendant auquel l'homme, dans la religion,  doit simplement se soumettre : c'est sur ce point que j'ai remarqué un amalgame. Kant exprime une foi certes, mais une foi dans la raison de l'Homme,  une foi en une humanité libre et "autonome" et non simplement soumise à la volonté d'un dieu transcendant. Si dans la conclusion (impératif catégorique) on retrouve une similitude avec le message chrétien (amour respect du prochain), la démarche est totalement différente au niveau des moyens d'y parvenir : application d'une loi universelle résultant d'une histoire concrète de l'humanité.

Je ne vois rien de tout cela dans le texte de Kant :
Je ne saurais donc admettre Dieu, la liberté et l'immortalité selon le besoin qu'en a ma raison dans son usage pratique nécessaire, sans repousser en même temps les prétentions de la raison pure à des vues transcendantes, car, pour atteindre à ces vues, il lui faut se servir de principes qui ne s'étendent en réalité qu'à des objets de l'expérience possible et qui, si on les applique à une chose qui ne peut être objet d'une expérience, la transforment réellement et toujours en phénomène, et déclarent ainsi impossible toute extension pratique de la raison pure. J'ai donc dû supprimer le savoir pour lui substituer la croyance. Le dogmatisme de la métaphysique, ce préjugé qui consiste à vouloir avancer dans cette science sans commencer par une critique de la raison pure, voilà la véritable source de toute cette incrédulité qui s'oppose à la morale, et qui elle-même est toujours très dogmatique.

Vous voyez que Kant lie incrédulité et morale ! Incroyable n'est-ce pas ? Pas pour moi, qui ai toujours lu Kant comme il fallait le lire, c'est-à-dire dans le texte. Je vous conseille d'en faire autant.

Et Kant de poursuivre :
Kant a écrit:
Si donc il n'est pas impossible de léguer à la postérité une métaphysique systématique construite sur le plan de la critique de la raison pure, ce n'est pas un présent de peu de valeur à lui faire; soit que l'on songe simplement à la culture que la raison peut recevoir en général en entrant dans les voies certaines de la science, au lieu de tâtonner dans le vide et de se livrer à de vaines divagations comme elle le fait en l'absence de la critique; soit qu'on cherche un meilleur emploi du temps pour une jeunesse avide de savoir, que le dogmatisme ordinaire encourage de si bonne heure et si fortement à raisonner à perte de vue sur des choses où elle n'entend rien et où elle n'entendra jamais rien, non plus que personne au monde, ou à négliger l'étude des sciences solides pour courir à la recherche de pensées et d'opinions nouvelles; soit surtout qu'on tienne compte de l'inappréciable avantage d'en finir une bonne fois avec toutes les objections dirigées contre la moralité et la religion, en suivant la méthode de Socrate, c'est-à-dire en démontrant clairement l'ignorance des adversaires.

Kant défend sans ambiguïté la religion (chrétienne et protestante), une religion clairement liée à la morale, en aucune façon cette espèce de religion de l'Homme, une sorte d'humanisme délavé, que vous vous imaginez tout seul et qui ne se trouve pas chez lui.

Il s'agit d'une ascèse, dont le but est de calmer la souffrance que cause la volonté. En termes bouddhistes, on parlerait de désirs.

On parle aussi beaucoup de "désirs" dans la philosophie occidentale.... pas très clair comme explication ....  :|

Il n'y a pas beaucoup de philosophies en Occident qui enseignent l'extinction du désir. Épicure peut-être, mais il n'est pas aussi catégorique, et bien sûr, Schopenhauer. Je vous prie également de développer vos arguments, vous êtes ici sur un forum de philosophie. Il ne vous suffira pas de dire à chaque fois "pas très clair comme explication", il existe des tas de forums pour ce genre de réponses. Me fais-je bien comprendre ?
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