Janus a écrit:Ne perdons pas de vue qu’il s’agit ici de s’interroger sur la relation entre liberté (libre arbitre) et volonté.
Ce que montre justement Spinoza, et qui renverse le concept de liberté tel qu'on le voit depuis Saint-Augustin jusqu'à Descartes, c'est que la liberté n'est pas le libre arbitre. La preuve, Spinoza ne perd pas du tout de temps, et dès l’Éthique I, il nous dit que le libre arbitre n'existe pas, que ce n'est qu'une illusion, et que c'est justement la croyance en un libre arbitre qui enchaîne l'homme. Pourtant est-ce que Spinoza renonce à la liberté ? Certainement pas. Il va juste la chercher ailleurs que dans une prétendue libre-volonté. Il va la chercher au sein même de la nécessité. Nécessité comprise et acceptée, qui nous rend actifs, et non plus passifs.
Janus a écrit:chez lui, Dieu est dans la nature
Non. Dieu n'est pas dans la nature, Dieu est la nature. C'est subtil, mais il me semble important de corriger, car c'est bien parce que Dieu est la nature qu'il est grotesque de dire que Spinoza croit ou ne croit pas en Dieu. Spinoza n'est pas dans un rapport de croyance avec Dieu. D'ailleurs, rien que le fait de parler de "Dieu" chez Spinoza nous amène nécessairement sur la pente glissante de la transcendance. Or aucune transcendance dans ce que Spinoza nomme sous les mots de substance unique, infinie, éternelle, immanente.