jean ghislain a écrit:Philippe Jovi a écrit:jean ghislain a écrit:Contradiction en les termes : est nécessaire, précisément, ce qui ne peut être autrement (définition). Comment aller contre "ce qui ne peut être autrement" ?Etre libre , c'est aller contre la nécessité
Je pensais à la liberté du point de vue de Nietzsche ou Gide. Dans le premier cas, "il faut avoir du chaos en soi pour faire naître une étoile dansante" (la liberté réside dans ce chaos qui va contre les lois de la nécessité et qui prend le contre-pied de ce qui peut être établi par la nécessité). Quant à Gide, je pensais à "l'acte gratuit" qui est une sorte d'acte auquel personne ne s'attend, ni même soi-même. C'est dans ces deux définitions que la liberté va contre la nécessité (mais je sais qu'il me faut déformer la simple logique pour être compris).
Sinon, pour ce qui est de Freud c'est loin d'être un philosophe de la liberté, je pense, car tout semble chez lui construit pour freiner la liberté de chacun, en culpabilisant au possible la conscience (même si je pense que chacun doit être responsable de ses actes, néanmoins pas dans le sens que lui donne Freud par cette instance morale d'autrui intériorisée qu'est le surmoi, car avec Freud on tombe dans le pathologique bien souvent et on a du mal à trouver du sain dans ses raisonnements).
En effet je trouve aussi qu'il n'y avait pas contradiction dans cette phrase (Être libre, c'est aller contre la nécessité), et pas seulement du point de vue de ces auteurs là : en philosophie on entend par "nécessité" ce qui est dicté par une loi extérieure à sa propre volonté, comme les lois de la physique par exemple qui gouvernent les phénomènes et qui ne laissent donc aucune liberté à l'homme, contrairement aux lois morales ou éthiques. Cela rejoint d'ailleurs la notion de déterminisme.
Quant à Freud, sa démarche n'a rien à voir avec une recherche philosophique de liberté, cela me semble évident, d'autant plus qu'au départ il est médecin neurologue et recherche avant tout des moyens de soulager la douleur mentale de ses patients, par une recherche au niveau de la source psychique de leur mal être, mais toujours en partant de l'observation des symptômes, et en tirant des conclusions on ne peut plus "critiques" et objectives, sans aucun dogmatisme. Je fais remarquer au passage qu'il est le premier à se révolter contre la sévérité de ce fameux surmoi qu'il accuse lui-même de provoquer tous ces "malaises", sachant qu'il n'a aucune sympathie pour la religion qu'il qualifie lui aussi, mais à sa façon, d'"opium du peuple". Alors son souci n'est vraiment pas de culpabiliser les "consciences" mais tout au contraire de dévoiler les ressorts du sentiment de culpabilité.