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L'intuition sensible chez Kant : connaissance ou saisie directe ?

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5 participants

descriptionL'intuition sensible chez Kant : connaissance ou saisie directe ? - Page 6 EmptyLe présent

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Bonsoir,

Aliochaverkiev a écrit:
à écrit : « Vous allez au-delà de Kant en intégrant  le sentiment dans votre appréhension du présent. Vous donnez une extension puisée dans le sentiment à une étude kantienne qui se veut réduite à l'objectivité, à la froideur de l'objectivité. ».



Je suis d'accord, je retire mes citations poétiques et reviens à la question de Goldo qui pose encore problème sur deux points.

  1. Les choses en soi étant inaccessibles, l'objet est donné en représentation. Au cœur du concept de représentation il y a la notion de présent, d'un présent insaisissable, qui structure ce concept, l'organise, impliquant les retours, les re-présentations et par ce biais la création d'un pseudo présent, avec une pseudo durée, en pointillés, qualifiée plus haut de stroboscopique.
    Mais si le présent ne dure pas, l'objet donné (le « présent »), lui, dure. Pour preuve : il est re-présentable. La saisie directe de Goldo pourrait bien se situer là, au moment (au sens de kant) où l'objet prend une permanence, devient substance, susceptible de supporter les accidents d'une existence (selon la première analogie de l'expérience).
    Est-ce simplement jouer sur les mots que dire que l'objet qui nous est donné dans l'intuition sensible est un « présent » ?
  2. Le second point concerne les deux niveaux de synthèse


Dernière édition par Vangelis le Jeu 7 Sep 2017 - 10:46, édité 1 fois (Raison : Mise en forme)

descriptionL'intuition sensible chez Kant : connaissance ou saisie directe ? - Page 6 Emptydeux niveaux de synthèse

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Le second point concerne les deux niveaux de synthèse, dont on ne sait pas clairement s'ils sont tous deux nécessaires, s'ils s'impliquent ou non, réciproquement. Il semble que pour Aliochaverkiev tout objet donné dans une intuition sensible soit aussitôt (simultanément et nécessairement) soumis aux catégories de l'entendement.Aliochaverkiev a écrit :  « au fond nous ne savons rien de ce qu'est le phénomène, puisque toute représentation implique déjà l'intervention de l'entendement. Je ne vais pas rentrer dans ce débat. En effet nous ne pouvons pas même imaginer ce qu'est la sensation, la matière du phénomène, puisque cette matière même, mise en forme dans les formes pures de l'intuition est immédiatement saisie, je dis bien saisie par l'entendement ». Chez Kant c'est moins net, c'est même hésitant. C'est important pour la réponse à faire à Goldo.Kant a écrit : « P148 &13 Des principes d'une déduction en général. De la déduction des concepts purs de l'entendement. « Les catégories de l'entendement au contraire ( du temps et de l'espace, ppn), ne nous représentent aucunement les conditions sous lesquelles les objets sont donnés dans l'intuition ; conséquemment des objets peuvent sans doute nous apparaître, sans qu'ils aient nécessairement besoin de se rapporter à des fonctions de l'entendement et sans que celui-ci par conséquent en contienne les conditions a priori ».« ...des phénomènes peuvent très bien être donnés sans le secours de l'entendement ».« Il est clair en effet que les objets de l'intuition sensible doivent être conformes aux conditions formelles de la sensibilité résidant a priori dans l'esprit, puisqu'autrement ils ne seraient pas pour nous des objets ; mais on n'aperçoit pas aussi aisément pourquoi ils doivent en outre être conformes aux conditions dont l'entendement a besoin pour l'unité synthétique de la pensée ».P149« ...l'intuition n'a nul besoin des fonctions de la pensée ».


Qui a raison ?

Bien cordialement.

Dernière édition par Vangelis le Jeu 7 Sep 2017 - 10:47, édité 1 fois (Raison : Mise en forme.)

descriptionL'intuition sensible chez Kant : connaissance ou saisie directe ? - Page 6 EmptyRe: L'intuition sensible chez Kant : connaissance ou saisie directe ?

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Machaon,

Avant de vous répondre plus précisément, je suis allé lire le développement de Goldo (ce que je n'avais pas fait de manière approfondie).
Il emploie le mot intuition dans son sens actuel de connaissance directe, sans raisonnement (sans conscience d'un raisonnement).
Mais Kant n'emploie pas le mot intuition dans ce sens-là. 
Il emploie bien le mot intuition dans notre capacité à recevoir des sensations (la matière de l'intuition) puis à les mettre en forme (l'espace et le temps) encore que le mot que j'emploie "puis" est faux car il ne peut y avoir de sensations que mises en forme. Il y a simultanéité.
Il faut donc retenir le sens  de "saisie" directe et non le sens de connaissance directe pour le mot intuition (encore que je n'ai pas lu quelque part que Kant employait ce mot : "saisie").
Je réponds à vos questions ultérieurement.

Dernière édition par aliochaverkiev le Mer 30 Aoû 2017 - 12:21, édité 1 fois

descriptionL'intuition sensible chez Kant : connaissance ou saisie directe ? - Page 6 EmptyRe: L'intuition sensible chez Kant : connaissance ou saisie directe ?

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Machaon, je poursuis. Vous écrivez : "Les choses en soi étant inaccessibles l'objet est donné en représentation".
Suivons Kant pas à pas. Ce n'est pas simple.
Kant fait une distinction entre sensibilité et intuition.
La sensibilité semble être un concept organique, physique.

Ce qui est donné en premier c'est la sensation. La sensation est de l'ordre physique. La sensation est donnée, ce qui signifie qu'elle est provoquée par quelque chose qui nous est extérieure.
Dans l'intuition la sensation correspond à la matière (du phénomène), laquelle matière est mise en forme par les formes pures de l'intuition.

Tout démarre donc de la sensation, puis tout est intellectualisé dans la matière et les formes pures de l'intuition (le phénomène). Bien sûr Kant comme tant de commentateurs ne s'appliquent pas la rigueur absolue que s'appliquent les mathématiciens. Il passera volontiers à des expressions du type "formes pures de la sensibilité", faisant fusion entre sensibilité et intuition.

Mais gardons notre forme d'esprit et avançons.

La sensation est provoquée par la rencontre de deux "réalités", deux "étants" dirions-nous. La lumière et la rétine (l'œil). Il en résulte du côté du corps une sensation. Cette sensation, du côté de notre corps, est une modification d'un état physique dont nous prenons connaissance, inconsciemment à ce stade-là, et là introduisons le concept de "cerveau" comme le font les neurosciences, et mettons un signe égal entre nous et cerveau, nous = cerveau, pour éviter de limiter toute connaissance à la conscience.

D'où le problème de la chose en soi : si, ce dont nous avons une expérience directe c'est la modification d'un état physique, alors ce n'est pas de la chose en soi (qui provoque cette modification) dont nous avons l'expérience. Mais si ce n'est pas l'expérience vécue qui nous donne accès à la chose qui provoque la sensation, laquelle expérience vécue ne nous donne que des connaissances sur la modificiation de nos états physiques, comment parvenons-nous à la connaissance de la chose qui provoque la sensation ? Cela signifie que la chose en soi est inconnaissable au sens connaître tel que nous l'entendons quand il s'agit d'un objet de l'expérience. Lequel objet de l'expérience c'est la modification de nos états physiques que du temps de Kant on décrivait ainsi : apparition en soi d'une "réalité" dite phénomène. 

Là je commentais vos premiers mots : la chose en soi est inaccessible. Je poursuis ultérieurement.

descriptionL'intuition sensible chez Kant : connaissance ou saisie directe ? - Page 6 EmptyRe: L'intuition sensible chez Kant : connaissance ou saisie directe ?

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Je continue la réflexion.

"L'objet est donné en représentation" écrivez-vous.

Kant écrit :
" C'est donc par la médiation de la sensibilité que des objets nous sont donnés et c'est elle seule qui nous fournit des intutitions " CRP, GF, page 117.
Plus loin : "L'effet produit par un objet sur la capacité de représentation est une sensation".
Donc nous avons un objet qui produit un effet : la sensation. Quel est cet objet qui produit la sensation ? Je ne vois que l'objet en soi. Ce ne peut pas être un objet qui se trouverait en notre esprit, en notre intuition, ni même en notre sensibilité sinon nous tombons dans le plus pur idéalisme ce que justement Kant veut éviter. Si c'est l'objet extérieur tel que je le perçois alors cela signifie que la représentation mentale de l'objet est identique à l'objet extérieur, que celui-ci se révèle tel qu'il est à moi. Nous sommes dans l'empirisme. Ce que Kant veut aussi éviter.

Ce qui est donc donné c'est la sensation. Puis avec Kant nous passons de l'ordre physiologique à l'ordre mental (activité cérébrale), nous passons de la sensation à la matière, nous passons de la sensibilité à l'intuition. L'impression subie engendre l'activité mentale.
Apparaît alors le phénomène.
Ce phénomène est un objet indéterminé (CRP page 117).

Apparaît alors un autre objet, le phénomène, qui est indéterminé. Est-ce une représentation ? en forçant sur le sens des mots pourquoi pas puisque le phénomène est déjà le fait d'une activité mentale. Nous avons alors un objet-représentation indéterminé. Mais un objet ou une représentation indéterminés, disons un fait mental inconscient c'est quoi ?

Rivelaygue, leçons de métaphysique allemande, page 83 : "Kant dit de la chose sensible que c'est l'objet indéterminé d'une intuition empirique, pourquoi indéterminée ? Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'en fait la détermination de la chose n'apparaitra qu'à travers l'entendement."

Le phénomène ne peut donc pas être défini. " On comprend que pour Husserl l'Esthétique transcendantale soit à refaire, puisque, de fait, la chose de la perception n' y est pas définie." [Rivelaygue]

Du coup "l'objet est donné en représention", à ce niveau-là, c'est une assertion dont on ne peut pas débattre puisqu'il n y a encore ni objet ni représentation déterminés.
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