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La théorie sur la conscience de Dehaene en question

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11 participants

descriptionLa théorie sur la conscience de Dehaene en question - Page 25 EmptyRe: La théorie sur la conscience de Dehaene en question

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Ce n'est pas parce que le préfixe méta apparaît dans un mot que ce mot peut être remplacé par le mot "métaphysique".  Les informaticiens parlent de métadonnées (données qui décrivent des données), et les métadonnées ce n'est pas de la métaphysique sous prétexte de présence du préfixe méta.

J'avais écrit :
"méta-organique" et "méta-physique" sont lexicalement apparentés

Lexicalement et non pas morphologiquement. J'ai précisé cela pour éviter, justement, le genre de remarque que vous faites. Que x soit lexicalement apparenté à y signifie que et appartiennent au même champ lexical. Définition donnée par Pierre Guiraud dans l'Encyclopaedia Universalis :
on réserve souvent l'appellation champ lexical pour désigner un ensemble de termes lexicaux entretenant entre eux certaines relations sémantiques. Il peut s'agir de relations de synonymie (comme « bicyclette » et « vélo », ou « casser », « briser » et « rompre »), de relations d'antonymie (comme « grand » et « petit », ou « construire » et « détruire »), ou plus largement de caractéristiques sémantiques qui permettent de regrouper les mots considérés sous un même intitulé générique (comme « table », « lit », « chaise », « armoire », regroupés dans la famille des meubles).


Ainsi, si "clavecin" est morphologiquement apparenté à "clavicule" (préfixe clav- de clavis "clé" en latin), ce terme est lexicalement apparenté à "piano-forte". Et il est morphologiquement et lexicalement apparenté à "clavicorde". Ce qui aussi est le cas pour "méta-organique" et "méta-physique". D'où l'utilité de la précision invitant le lecteur à focaliser son attention sur le fait que les deux termes connotent l'idée commune d'un domaine de spéculation qui se situe au-delà du physique ou de l'organique. Il suffisait de lire. Comme quoi la lecture est loin d'être ce mécanisme neurologique à quoi les neuro-sciences le réduisent !

personnellement, je préfère dire "réalité fonctionnelle supra-organique". Je trouve que ce mot "métaphysique" est un piège. On l'a mis à toutes les sauces : métaphysique de l'amour, métaphysique des mœurs, métaphysique des tubes...

Premièrement, en quoi l'étendue extensionnelle d'un terme est-elle une preuve de la pertinence ou non de son usage ? Comme le disait Wittgenstein, "meaning is use". Il en va de même pour "science" : de ce qu'il existe une science de l'infiniment grand, une de l'infiniment petit et une autre de l'infiniment moyen conclura-t-on que "le mot science est un piège" ? Deuxièmement, vous pouvez remplacer "métaphysique" par ce que vous voulez. Mais tant que vous restez dans le même champ lexical, quel problème résolvez-vous ? Vous avez manifestement une conception magique du langage que vous partagez avec tous ceux qui sont obsédés par le néologisme : en quoi l'appellation "technicienne de caisse" en remplacement de "caissière", celle d'"union européenne" en lieu et place de "communauté économique européenne" sont-ils plus éclairants pour ceux qui les emploient ? A moins que, connaissant la vacuité de ce genre de substitution, vous soyez un adepte de la manipulation rhétorique des foules chère à Platon, à Orwell ou à Klemperer.

Si vous disposez du texte où ce mot apparaît pour la première fois (chez Aristote ?), vous seriez aimable de le placer ici


Permettez-moi de m'effacer derrière l'article de Ferdinand Alquié dans l'Encyclopaedia Universalis :
À la physique, qui étudie la nature, on oppose souvent la métaphysique. Celle-ci est définie soit comme la science des réalités qui ne tombent pas sous le sens, des êtres immatériels et invisibles (ainsi l'âme et Dieu), soit comme la connaissance de ce que les choses sont en elles-mêmes, par opposition aux apparences qu'elles présentent. Dans les deux cas, la métaphysique porte sur ce qui est au-delà de la nature, de la ϕ́υσις, ou, si l'on préfère, du monde tel qu'il nous est donné, et tel que les sciences positives le conçoivent et l'étudient. [...] La notion de métaphysique, comme science de l'au-delà de la nature, résulte, à l'origine, d'une sorte de contresens sur le mot grec μετ̀α. L'ouvrage d'Aristote que nous appelons la Métaphysique a été nommé ainsi parce que, dans l'édition qu'en donna Andronicos de Rhodes, il faisait suite à la physique. Les livres qui le constituaient furent donc désignés par les mots : τ̀α μετ̀α τ̀α ϕυσικα. Plus tard, l'expression « métaphysique » signifia ce qui se trouve au-delà de la nature, bien que μετ̀α, qui veut dire après, ne puisse correctement recevoir le sens de : au-delà.

descriptionLa théorie sur la conscience de Dehaene en question - Page 25 EmptyRe: La théorie sur la conscience de Dehaene en question

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Phiphilo a écrit:
focaliser son attention sur le fait que les deux termes connotent l'idée commune d'un domaine de spéculation qui se situe au-delà du physique ou de l'organique

Justement, il ne faut surtout pas que le lecteur se focalise sur cette idée, qui est fausse.

Merci pour les extraits, qui me permettent de persister : la théorie des 3 mondes de Popper, ce n'est pas de la métaphysique, mais une théorie de l'information.

"A la physique qui étudie la nature..." --> la physique étudie la nature.

"Dans les deux cas, la métaphysique porte sur ce qui est au-delà de la nature..." --> l'auteur signalera que cette interprétation est erronée du fait d'un contresens car Aristote utilisait le mot "métaphysique" simplement comme moyen de classement de ses chapitres.

Le mot "méta-organique" est donc trompeur pour deux raisons : 1) ce que je préfère appeler "supra-organique" est encore dans le domaine de la nature, comme la physique, sauf que l'on se trouve dans un monde d'Informations. 2) "méta" compris comme "venant après" est inapproprié car la compréhension du monde supra-organique n'est pas libérée de la compréhension du monde organique et de ses aspects énergétiques. D'où le problème Energie-Information.

Encore merci. J'apporterai d'autres informations plus tard pour clarifier d'autres remarques que vous avez faites.

descriptionLa théorie sur la conscience de Dehaene en question - Page 25 EmptyRe: La théorie sur la conscience de Dehaene en question

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PhiloGL a écrit:
Justement, il ne faut surtout pas que le lecteur se focalise sur cette idée, qui est fausse.

Voilà bien le dogme fondateur du matérialisme scientiste éliminativiste. Et, en même temps, la preuve de son arrogante inconsistance. En effet, en tant que dogme, c'est une pétition de principe empiriquement invérifiable. Bref, ce que vous avancez sans autre forme de démonstration (car vous seriez bien en peine d'en fournir une) relève donc, typiquement et à votre corps défendant, de la métaphysique.

Merci pour les extraits, qui me permettent de persister : la théorie des 3 mondes de Popper, ce n'est pas de la métaphysique, mais une théorie de l'information.

Apparemment, vous avez raté un épisode de la série.
Alors, pour votre gouverne, je le re-poste :
Ces 3 mondes ne s'inscrivent pas dans le contexte de la science au sens des sciences de la nature. Ils relèvent d'un domaine qu'il faut dénommer autrement, disons la métaphysique". Aujourd'hui, m'étant intéressé à l'informatique après la biologie, [...] et ayant trouvé une affirmation péremptoire d'un biochimiste renommé qui m'a toujours plongé dans la perplexité : "l'information est une forme de l'énergie" (dans The molecular basis of biological energy transformations, Albert L. Lehninger), je me dis que la théorie des 3 mondes de Popper, ce n'est pas de la métaphysique mais une théorie de l'information, qu'il reste à développer dans le contexte des sciences de la nature. 


Vous vous dites ce que vous voulez, mais ce que soutient Popper dans la Connaissance Objective est, disons, un peu plus profond que vos allégations à l'emporte-pièce. Dire que
le monde est constitué d’au moins trois sous-mondes ontologiquement distincts ; ou, dirais-je, il y a trois mondes : le premier est le monde physique, ou le monde des états physiques ; le second est le monde mental, ou le monde des états mentaux ; et le troisième est le monde des intelligibles, ou des idées au sens objectif ; c’est le monde des objets de pensée possibles : le monde des théories en elles-mêmes et de leurs relations logiques ; des argumentations en elles-mêmes ; et des situations de problèmes en elles-mêmes

Venant de la part d'un épistémologue positiviste du XX° siècle, cela devrait vous faire réfléchir un peu. Notamment du point de vue de la logique de l'argumentation. Parce que, de deux choses l'une : ou bien il n'y a qu'un seul monde (le monde 1 ou monde physique), ou bien, s'il y en a plusieurs (2, ou 3 ou n) et tous les mondes non-physiques sont, par définition, méta-physiques, non ?


PhiloGL a écrit:
Dans les deux cas, la métaphysique porte sur ce qui est au-delà de la nature..." --> l'auteur signalera que cette interprétation est erronée du fait d'un contresens car Aristote utilisait le mot "métaphysique" simplement comme moyen de classement de ses chapitres.

Non. Ferdinand Alquié ne dit pas que c'est l'interprétation du terme "métaphysique" comme désignant un domaine de spéculation qui dépasse les données de la nature qui est erronée mais son étymologie qui se base sur un glissement sémantique de la préposition grecque méta. Cela dit, une fois que l'on a mésinterprété méta en lui faisant signifier "au-delà" en lieu et place de "après" (signalons au passage que la même préposition grecque peut aussi être traduite par "avec" ou "parmi" !), l'emploi de "métaphysique" est néanmoins fixé. D'une manière générale, les mots n'ont pas de signification détachable de leur usage.

1) ce que je préfère appeler "supra-organique" est encore dans le domaine de la nature, comme la physique, sauf que l'on se trouve dans un monde d'Information.

Allons bon ! Non seulement il n'est plus question de "méta-organicité" mais il n'est plus question de "réalité fonctionnelle" non plus. Comment voulez-vous qu'on vous suive ? Par ailleurs
- que faut-il entendre par "supra" : au-dessus, avant, au-delà de, en plus de (ben oui, c'est ballot, mais supra a autant d'usages possibles que méta !) ?
- dans tous les cas, pourquoi l'information devrait-elle être "supra-organique" plutôt qu'intra-organique ?
- dire qu'il existe un "monde d'information", n'est-ce pas dire que ce "monde" est un monde 2 ou 3 ou n, peu importe ?

2) "méta" compris comme "venant après" est inapproprié car la compréhension du monde supra-organique n'est pas libérée de la compréhension du monde organique et de ses aspects énergétiques.

Eh non. C'est tout le contraire. Car, comme je l'ai déjà maintes fois souligné, la compréhension des conditions nécessaires de manifestation d'un phénomène ne saurait tenir lieu de la compréhension de ses conditions suffisantes, celles-ci venant donc bien après ou au-delà de celles-là. En d'autres termes, ce qui est supra-organique ou méta-organique ou extra-organique ou hyper-organique ou quoi-que-ce soit-organique s'explique en partie par la description organique et, en partie aussi, par ce que l'usage y ajoutera après-coup.

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Ça va comme ça. J'arrête avec vous. Je reste dans ce que vous prenez pour un délire scientiste et je vous laisse avec vos délires linguistiques, que vous prenez pour de la philosophie, et dans lesquels je ne veux plus m'engluer. Comme vous n'avez aucune expérience scientifique, vous ne pourrez jamais comprendre le bien-fondé de ce que je dis. Good bye. Silentio.

descriptionLa théorie sur la conscience de Dehaene en question - Page 25 EmptySuite d'une lecture transversale de la conscience comme lieu de métamorphose...

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Après cette passe d'armes nécessaire et éducative sur la délicate et peut-être même irréconciliable communication à partir de l'intelligibilité philosophique ouverte au sens et de l'intelligibilité scientifique performative dans la signification, j'essayerais de rebondir sur cette dernière phrase de PhiPhilo :
comme je l'ai déjà maintes fois souligné, la compréhension des conditions nécessaires de manifestation d'un phénomène ne saurait tenir lieu de la compréhension de ses conditions suffisantes, celles-ci venant donc bien après ou au-delà de celles-là. En d'autres termes, ce qui est supra-organique ou méta-organique ou extra-organique ou hyper-organique ou quoi-que-ce soit-organique s'explique en partie par la description organique et, en partie aussi, par ce que l'usage y ajoutera après-coup.


Du bon usage de l’usage du travail et de l’utilisation des machines

Ceci pour pouvoir réintégrer plus tard la place du travail scientifique issu de l'utilisation des machines complexes dans l'usage propre du savoir conscient des sociétés humaines...
 
Table des chapitres :

  1. Préliminaire :
  2. La dénaturation ?
  3. L’émancipation
  4. Alors pourquoi les machines ?
  5. La recherche de ce qu’est spécifiquement l’usage
  6. La collaboration

 
Spoiler :


À suivre...
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