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Qu'est-ce que le libéralisme ?

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JimmyB
Intemporelle
epommate
Liber
8 participants

descriptionQu'est-ce que le libéralisme ? - Page 6 EmptyRe: Qu'est-ce que le libéralisme ?

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Je devine mais expliquez votre idée.

descriptionQu'est-ce que le libéralisme ? - Page 6 EmptyRe: Qu'est-ce que le libéralisme ?

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Liber a écrit:
gio a écrit:
Lorsqu'il y a entente entre les professionnels, le corporatisme (donc l'État) n'est jamais loin. Cela veut dire qu'il y a un manque de concurrence.

Etonnant que vous disiez cela, car l'État est justement là pour éviter ce genre de dérives, que ce soit les lois anti-trust aux USA ou les amendes pour ententes commerciales entre concurrents (Commission de Bruxelles).
J'en avais parlé dans un autre fil, Hayek explique tout ça très bien. L'État ne peut pas résoudre ce genre de problèmes : l'État, qu'on le veuille ou pas, c'est du corporatisme. On ne se protège pas du corporatisme avec du corporatisme.

Dernière édition par Euterpe le Jeu 27 Juil 2017 - 16:25, édité 1 fois

descriptionQu'est-ce que le libéralisme ? - Page 6 EmptyRe: Qu'est-ce que le libéralisme ?

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Euterpe a écrit:
J'en avais parlé dans un autre fil, Hayek explique tout ça très bien. L'État ne peut pas résoudre ce genre de problèmes : l'État, qu'on le veuille ou pas, c'est du corporatisme. On ne se protège pas du corporatisme avec du corporatisme.

Hobbes dit déjà quelque chose comme ça dans sa définition et sa critique de la démocratie, à savoir que nous serons menés à suivre ceux qui nous dirigent en notre propre nom et qui, en fait, par habileté rhétorique, et ce de manière pernicieuse, ne font que mener le cours des choses dans le sens de leurs propres intérêts. On peut donc supposer que les hommes politiques sont obligés, par conséquent, de faire coïncider leurs intérêts avec ceux qui peuvent leur apporter quelque soutien à leur pouvoir. Mais en même temps ils créent l'offre politique au détriment du peuple soi-disant souverain.

Hobbes, The Elements Of Law, Part II, Chapter 21 a écrit:
5. In all democracies, though the right of sovereignty be in the assembly, which is virtually the whole body; yet the use thereof is always in one, or a few particular men. For in such great assemblies as those must be, whereinto every man may enter at his pleasure, there is no means any ways to deliberate and give counsel what to do, but by long and set orations; whereby to every man there is more or less hope given, to incline and sway the assembly to their own ends. In a multitude of speakers therefore, where always, either one is eminent alone, or a few being equal amongst themselves, are eminent above the rest, that one or few must of necessity sway the whole; insomuch, that a democracy, in effect, is no more than an aristocracy of orators, interrupted sometimes with the temporary monarchy of one orator.


J'en profite pour signaler qu'il est bien curieux de faire de Hobbes un libéral. Malgré tous les fondements du libéralisme qu'il pose et inaugure, il demeure en fin de compte un partisan de l'État, du pouvoir souverain absolu et de la monarchie. On est loin de la démocratie (représentative ou non) ou du régime mixte de Montesquieu.

descriptionQu'est-ce que le libéralisme ? - Page 6 EmptyRe: Qu'est-ce que le libéralisme ?

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Silentio a écrit:
J'en profite pour signaler qu'il est bien curieux de faire de Hobbes un libéral.
Un fondement, disons. Manent l'explique particulièrement bien dans son Histoire intellectuelle du libéralisme. Hobbes est une source du libéralisme, et même la principale, parce que le fondement choisi est le motif de la peur (état de nature, etc., je n'ai pas envie de reprendre ce que j'avais dit dans le topic initié par Kthun où j'avais tancé Baschus). C'est là que Manent est intéressant, libéral à rebours et sarcastique.


Enfin, ayant entraperçu un débat entre Kthun et Intemporelle à propos du syndicalisme, auquel je ne peux malheureusement pas participé, je voulais vous dire, Kthun, que si la question vous intéresse, vous avez l'excellente étude publiée par Jean Maitron (chez Tel Gallimard).

Dernière édition par Euterpe le Jeu 27 Juil 2017 - 16:26, édité 1 fois

descriptionQu'est-ce que le libéralisme ? - Page 6 EmptyQu'est-ce que le libéralisme ?

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Euterpe a écrit:
Liber a écrit:
gio a écrit:
Lorsqu'il y a entente entre les professionnels, le corporatisme (donc l'État) n'est jamais loin. Cela veut dire qu'il y a un manque de concurrence.

Etonnant que vous disiez cela, car l'État est justement là pour éviter ce genre de dérives, que ce soit les lois anti-trust aux USA ou les amendes pour ententes commerciales entre concurrents (Commission de Bruxelles).
J'en avais parlé dans un autre fil, Hayek explique tout ça très bien. L'État ne peut pas résoudre ce genre de problèmes : l'État, qu'on le veuille ou pas, c'est du corporatisme. On ne se protège pas du corporatisme avec du corporatisme.

Pourtant, les lois anti-trust fonctionnent ! Si on avait laissé faire Rockefeller, il n'y aurait qu'une seule compagnie pétrolière aux USA :

En 1900, la Standard Oil contrôle plus de 90% du volume de pétrole raffiné aux USA.
En 1911, à la suite de la mise en application du Sherman Antitrust Act, la société fut fragmentée en une trentaine de firmes pour cause de monopole. Naissent ainsi les sociétés Exxon, Mobil, Chevron, American, Esso (soit SO pour Standard Oil).
Ce jugement est un tournant dans l'histoire économique des USA, et fonde une nouvelle doctrine dans la politique antitrust américaine appelée la règle de la raison (suite aux fameuses unreasonable restraints to trade mentionnée dans le Sherman Antitrust Act). Les besoins de bases juridiques plus solides conduisirent au passage du Clayton Antitrust Act en 1914, qui condamne explicitement des pratiques commerciales telles que la discrimination des prix, les relations commerciales exclusives, les acquisitions de concurrents ou encore les conseils d'administration incestueux.

http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Davison_Rockefeller

Je ne vois pas comment on pourrait éviter un Rockefeller autrement que par l'intervention de l'État (avec la collaboration de la justice), c'est-à-dire la force humaine la plus puissante qui soit. Comme dans la loi de la jungle, dans le marché, l'arbre le plus haut finit par étouffer tous les autres. L'État joue le rôle du bûcheron qui nettoie de temps en temps la forêt pour faire de la lumière aux autres arbres, évitant ainsi l'anarchie et au final, la tyrannie. Cela n'empêche nullement de créer des entreprises, au contraire. Rockefeller était anti-libéral au possible, il ressemblait à l'État dans son plus mauvais rôle, l'État totalitaire (et non autoritaire, car il faut une autorité toute-puissante pour réguler).

Silentio a écrit:
Euterpe a écrit:
J'en avais parlé dans un autre fil, Hayek explique tout ça très bien. L'État ne peut pas résoudre ce genre de problèmes : l'État, qu'on le veuille ou pas, c'est du corporatisme. On ne se protège pas du corporatisme avec du corporatisme.

Hobbes dit déjà quelque chose comme ça dans sa définition et sa critique de la démocratie, à savoir que nous serons menés à suivre ceux qui nous dirigent en notre propre nom et qui, en fait, par habileté rhétorique, et ce de manière pernicieuse, ne font que mener le cours des choses dans le sens de leurs propres intérêts. On peut donc supposer que les hommes politiques sont obligés, par conséquent, de faire coïncider leurs intérêts avec ceux qui peuvent leur apporter quelque soutien à leur pouvoir. Mais en même temps ils créent l'offre politique au détriment du peuple soi-disant souverain.

Il me semble que Tocqueville émet une critique du même ordre. La démocratie, dit-il en substance, pourrait nous conduire à une aristocratie pire que toutes celles déjà vues.
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