Les trois tomes de l'Histoire de la sexualité où Foucault se penche sur les différents modes de subjectivation, c'est-à-dire d'expériences par lesquelles on se constitue et on se considère soi-même comme sujet (dans la relation au plaisir, au pouvoir et à la vérité, le sujet étant le résultat de pratiques de soi au carrefour de ces "instances"), mais surtout pour ce qui vous intéresse le cours au Collège de France de l'année 1982, L'Herméneutique du sujet (que vous pourrez prolonger par les deux derniers cours et mettre en relation au présent en revenant aux cours dédiés à la biopolitique et au libéralisme) où il étudie les notions de souci de soi, de culture de soi et de gouvernement de soi.
J'ai oublié de préciser que ce qui mène du souci de soi antique au connais-toi toi-même tel qu'on l'interprète dans sa version psychologisante (c'est du christianisme que naît ce préjugé, apparemment), c'est qu'il ne concerne plus avec les stoïciens la seule politique mais la vie entière sous ses aspects les plus quotidiens. Et c'est cette ascèse qui prépare ou plutôt facilite la suite.
En ce qui concerne le christianisme, la source du pouvoir (Dieu) et l'autorité (un directeur de conscience) demeurent toujours transcendants, mais c'est par l'interpellation constante qu'elles exercent sur soi que le sujet appelé à obéir (sur le mode de l'assujettissement) en vient à devoir se connaître lui-même, car il doit confesser ses péchés (il s'agit de l'aveu), et donc interpréter ses pensées et désirs indéfiniment pour les dire et les maîtriser selon des normes à intérioriser. Et on est toujours coupable a priori de ne jamais "coller" au modèle à imiter, ce qui ne fait que creuser cette prétendue intériorité qui serait le propre de la nature humaine. (Vous voyez que par toutes ces considérations, Foucault hérite de Nietzsche.)
J'ai oublié de préciser que ce qui mène du souci de soi antique au connais-toi toi-même tel qu'on l'interprète dans sa version psychologisante (c'est du christianisme que naît ce préjugé, apparemment), c'est qu'il ne concerne plus avec les stoïciens la seule politique mais la vie entière sous ses aspects les plus quotidiens. Et c'est cette ascèse qui prépare ou plutôt facilite la suite.
En ce qui concerne le christianisme, la source du pouvoir (Dieu) et l'autorité (un directeur de conscience) demeurent toujours transcendants, mais c'est par l'interpellation constante qu'elles exercent sur soi que le sujet appelé à obéir (sur le mode de l'assujettissement) en vient à devoir se connaître lui-même, car il doit confesser ses péchés (il s'agit de l'aveu), et donc interpréter ses pensées et désirs indéfiniment pour les dire et les maîtriser selon des normes à intérioriser. Et on est toujours coupable a priori de ne jamais "coller" au modèle à imiter, ce qui ne fait que creuser cette prétendue intériorité qui serait le propre de la nature humaine. (Vous voyez que par toutes ces considérations, Foucault hérite de Nietzsche.)