@ tierri :
Vos explications et votre métaphore de la montagne sont très parlantes et très claires... seulement, comme je vous l'ai déjà fait remarquer, elles sont hélas en décalage total avec la réalité.
Vous auriez par exemple beaucoup de difficulté à ranger la religion romaine (celle à laquelle nous devons justement le mot "religion") dans l'une de vos trois catégories. Leurs dieux, les "numen", ne sont ni des esprits de la nature, ni des émotions humaines personnifiées, ni des représentants d'une quelconque vérité spirituelle supérieure. Ils sont uniquement des entités "fonctionnelles". Ils ne sont ni à craindre, ni à aimer, ni à suivre. Seulement à adorer.
Je vous encourage aussi à vous renseigner sur les religions animistes. Avez-vous déjà entendu parler du "trickster" ? Il s'agit d'une figure qui se retrouve dans pour ainsi dire toutes les mythologies, principalement dans celle d'Amérique du Nord. De nombreux anthropologues et psychologues se sont penchés sur ce personnage énigmatique. Jung l'assimile à son archétype psychologique de l'enfant intérieur. Il est sûrement le dieu qui se rapproche le plus de vos "dieux-émotion". Pourtant, c'est chez les animistes qu'il est le plus présent.
Pensez-vous vraiment que les animistes se contentent de génies sylvestres et de croquemitaines nocturnes ? C'est ce que les anthropologues colonialistes voulaient nous faire croire... mais c'est loin d'être exact. Malheureusement, cette idée est restée profondément ancrée dans les esprits... le vôtre, notamment.
Prenons les Grecs, peuple polythéiste et "mythologique" par excellence. Et bien figurez-vous qu'ils n'ont pas plus de divinités "émotionnelles" que la plupart des religions "primitives", et qu'ils n'ont pas non plus moins de divinités "naturelles" que ces dernières... dois-je rappeler que les mythes grecs regorgent de nymphes et divinités chtoniennes ?
Comme vous le voyez, vos deux premières catégories se confondent totalement dès que l'on s'y penche sérieusement, et il n'y a strictement aucune raison de les distinguer... d'autant plus que certains peuples censés s'y trouver sont totalement incompatibles avec les idées que vous décrivez. Les Romains, par exemple.
Parlons maintenant de votre troisième catégorie, qui contient à la fois bouddhisme et christianisme. Vous aviez dit d'elle : "Les religions monothéistes : l'homme cherche une vérité universelle basée sur la morale."
Tout d'abord, vous comprendrez que le mot monothéisme n'est guère approprié pour désigner le bouddhisme...
Ensuite, vous comprendrez aussi que si vous affranchissez ainsi cette catégorie du rapport avec le divin qu'elle est censée entretenir (indispensable si vous comptez y ranger christianisme et bouddhisme côte à côte), vous n'aurez plus aucune raison de ne pas y faire entrer toute la philosophie antique (qui était en symbiose avec le polythéisme ambiant). Arrivé là, vous serez bien en peine de justifier l'absence de très nombreux philosophes modernes de votre "troisième catégorie"... bref, tentez de définir clairement cette dernière, et soit vous laisserez de côté de nombreuses religions (bouddhisme, taoïsme, etc.), soit elle se diluera tellement qu'elle n'aura plus aucune raison d'être.
Je comprends votre point de vue, et celui-ci était d'ailleurs mien il y a quelques années... mais je n'ai cessé de lire depuis, et j'ai compris qu'il n'était dû qu'à ma méconnaissance du sujet. Il n'y a pas d'évolution unilatérale des religions, et les animismes ne sont pas plus primitifs que le christianisme... d'ailleurs, l'idée d'une telle évolution est totalement absurde ! Et quiconque la soutient devra m'expliquer au moins la chose suivante : pourquoi les religions n'évoluent-elles (en se rapprochant du "monothéisme & compagnie", donc) pas du tout au même rythme que les idées, les techniques et les sciences (qui sont elles synchronisées) ?
Vos explications et votre métaphore de la montagne sont très parlantes et très claires... seulement, comme je vous l'ai déjà fait remarquer, elles sont hélas en décalage total avec la réalité.
Vous auriez par exemple beaucoup de difficulté à ranger la religion romaine (celle à laquelle nous devons justement le mot "religion") dans l'une de vos trois catégories. Leurs dieux, les "numen", ne sont ni des esprits de la nature, ni des émotions humaines personnifiées, ni des représentants d'une quelconque vérité spirituelle supérieure. Ils sont uniquement des entités "fonctionnelles". Ils ne sont ni à craindre, ni à aimer, ni à suivre. Seulement à adorer.
Je vous encourage aussi à vous renseigner sur les religions animistes. Avez-vous déjà entendu parler du "trickster" ? Il s'agit d'une figure qui se retrouve dans pour ainsi dire toutes les mythologies, principalement dans celle d'Amérique du Nord. De nombreux anthropologues et psychologues se sont penchés sur ce personnage énigmatique. Jung l'assimile à son archétype psychologique de l'enfant intérieur. Il est sûrement le dieu qui se rapproche le plus de vos "dieux-émotion". Pourtant, c'est chez les animistes qu'il est le plus présent.
Pensez-vous vraiment que les animistes se contentent de génies sylvestres et de croquemitaines nocturnes ? C'est ce que les anthropologues colonialistes voulaient nous faire croire... mais c'est loin d'être exact. Malheureusement, cette idée est restée profondément ancrée dans les esprits... le vôtre, notamment.
Prenons les Grecs, peuple polythéiste et "mythologique" par excellence. Et bien figurez-vous qu'ils n'ont pas plus de divinités "émotionnelles" que la plupart des religions "primitives", et qu'ils n'ont pas non plus moins de divinités "naturelles" que ces dernières... dois-je rappeler que les mythes grecs regorgent de nymphes et divinités chtoniennes ?
Comme vous le voyez, vos deux premières catégories se confondent totalement dès que l'on s'y penche sérieusement, et il n'y a strictement aucune raison de les distinguer... d'autant plus que certains peuples censés s'y trouver sont totalement incompatibles avec les idées que vous décrivez. Les Romains, par exemple.
Parlons maintenant de votre troisième catégorie, qui contient à la fois bouddhisme et christianisme. Vous aviez dit d'elle : "Les religions monothéistes : l'homme cherche une vérité universelle basée sur la morale."
Tout d'abord, vous comprendrez que le mot monothéisme n'est guère approprié pour désigner le bouddhisme...
Ensuite, vous comprendrez aussi que si vous affranchissez ainsi cette catégorie du rapport avec le divin qu'elle est censée entretenir (indispensable si vous comptez y ranger christianisme et bouddhisme côte à côte), vous n'aurez plus aucune raison de ne pas y faire entrer toute la philosophie antique (qui était en symbiose avec le polythéisme ambiant). Arrivé là, vous serez bien en peine de justifier l'absence de très nombreux philosophes modernes de votre "troisième catégorie"... bref, tentez de définir clairement cette dernière, et soit vous laisserez de côté de nombreuses religions (bouddhisme, taoïsme, etc.), soit elle se diluera tellement qu'elle n'aura plus aucune raison d'être.
Je comprends votre point de vue, et celui-ci était d'ailleurs mien il y a quelques années... mais je n'ai cessé de lire depuis, et j'ai compris qu'il n'était dû qu'à ma méconnaissance du sujet. Il n'y a pas d'évolution unilatérale des religions, et les animismes ne sont pas plus primitifs que le christianisme... d'ailleurs, l'idée d'une telle évolution est totalement absurde ! Et quiconque la soutient devra m'expliquer au moins la chose suivante : pourquoi les religions n'évoluent-elles (en se rapprochant du "monothéisme & compagnie", donc) pas du tout au même rythme que les idées, les techniques et les sciences (qui sont elles synchronisées) ?