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Le regret comme point de départ de la philosophie

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JimmyB
Zingaro
Liber
Silentio
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juliendeb
10 participants

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Kvothe a écrit:
L’étonnement de trop courte durée ? C'est Aristote lui-même qui reconnaît que "s'étonner" est le moteur de la réflexion philosophique. L'étonnement conduit à l'étonnement, c'est un cercle vertueux. Aucun thème philosophique n'est "autarcique", le questionnement porte en lui d'autres interrogations.

Aristote se leurrait. Comme vous le dites si bien l'étonnement conduit à l’étonnement... et non à la philosophie. Ce qui nous étonne c'est le danger (l'étonnement n'est ni plus ni moins qu'une frayeur momentanée), et ce qui nous pousse à philosopher c'est que maintenant que nous avons conscience de ce "nouveau danger", nous ne pouvons plus vivre comme ne le faisions auparavant. Et comme je vous sais enclin à sous-entendre le négatif sous toute une catégorie d’expressions, je vous préciserai qu'il n'est de plus grand plaisir que celui que nous éprouvons lorsque nous nous retrouvons confrontés au danger, et ce pour la bonne raison que depuis la nuit des temps l'origine du plaisir c'est justement surmonter le danger qui se présente à nous. Le moteur de la philosophie c'est cette angoisse ancestrale qui est inhérente à la vie, l'unique plaisir (et l'unique déplaisir par la même occasion) du philosophe c'est de s'y trouver confronté, il désire la surmonter, en triompher, c'est là la vertu du philosophe, ce par quoi il grandit.

Vu l'heure tardive vous me pardonnerez de ne pas aborder pour le moment notre contentieux sur l’expérience et l’erreur qui selon moi lui est inhérente, nous remettrons ça à un peu plus tard si le plaisir vous en chante.

Bonne nuit.

descriptionLe regret comme point de départ de la philosophie - Page 6 EmptyRe: Le regret comme point de départ de la philosophie

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Ajoutez donc Platon à votre liste des philosophes qui se fourvoient.

L’étymologie même de l'étonnement discrédite votre propos : être frappé de la foudre. L'étonnement est une prise de conscience, pas seulement un trouble passager face à l'inhabituel. Si j'ai utilisé cette formule : l'étonnement mène à l'étonnement, il faut prendre la suite du propos pour en comprendre le sens. L'étonnement n'est pas de courte durée mais s'inscrit dans la durée, mais il porte aussi en lui toute une série d'autres interrogations. L'étonnement initial prolongé, en quelque sorte.

Le danger comme moteur du plaisir ? Vous extrapolez. Mais je sens que vous n'avez pas saisi mon intervention sur l’expérience. Contrairement à ce que vous pensez, je ne suis pas prompt à sous-entendre le négatif, bien au contraire. L’expérience ne m'apparaît pas comme "négative", mais comme une source de connaissances.

Puisque l'heure le permet, j'attends votre réponse.

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A JimmyB,

Que la philosophie se fonde sur la raison, ça c'est vous qui le pensez ! Je vous rappelle qu'il y a au moins deux sortes d'écoles : celle qui pense que la philosophie se base sur la raison, et celle qui pense qu'elle se base sur l'expérience. L'une et l'autre sont d'ailleurs autant fréquentées.
Et je tiens à re-préciser que je ne pense personnellement pas grand-chose sur la question, mais c'est une question qui m'intéresse et que je souhaite vraiment développer. En quoi pensez-vous qu'une discipline qui se fonde sur la raison, si elle a comme point de départ le regret, est contradictoire ? Qu'est-ce qui empêche la cohabitation de la raison et du regret ?

JimmyB a écrit:
La philosophie est donc un art selon vous ?
Je ne comprends pas l'intérêt de cette question ici, ni le rapport avec l'ensemble de ce que vous avez dit avant. Pourriez-vous développer votre question ?

Et pour la gouverne de Baal : on pourrait très bien vous rétorquer qu'il n'y a rien de plus vrai que l'expérience, tandis qu'il n'y a rien de plus artificiel que les produits de la raison. La raison produit, l'expérience reçoit ce qui est déjà. En quoi est-ce que ce qui n'est pas encore, mais qui est produit, aurait plus de vérité que ce qui est déjà là ? Pourquoi ne pas admettre que cette équation, vérité = réalité, puisse être vraie ? Or par quoi nous est connue la réalité ? Par l'expérience ou par la raison ?

Kvothe,

Je suis d'accord avec vous : "le négatif n'a pas l'exclusivité du questionnement". D'ailleurs, les poètes, comme les philosophes, comme les peintres, comme les musiciens - car chacun de ces arts questionne - se sont souvent inspirés aussi de sentiments "positifs" : l'amour, l'espoir, l'amitié, l'admiration, etc. Il me semble que l'on a parlé d'étonnement. C'est Aristote qui dit que l'étonnement est à la base de toute recherche scientifique - qui prétend chercher aussi la vérité, le Graal de la philosophie. Mais l'étonnement est-il un sentiment, une émotion ?
Si cela est le cas, alors nous pouvons dire que les sentiments, les émotions, sont en effet la base de tout ce qui peut être écrit. Car en effet, tous les poètes se servent de leurs sentiments pour mettre leur verve en action. Et si l'étonnement est un sentiment, alors tous les philosophes - mais aussi les scientifiques, et tous ceux qui développent une questionnement sur le monde et l'homme - qui recherchent la vérité (mettons le cas Nietzsche à part), se basent sur leurs sentiments (le regret en faisant partie). Le regret, comme dit auparavant, est une voie parmi tant d'autres. Mais y a-t-il d'autres voies que l'émotion, ou le sentiment ?

Dernière édition par juliendeb le Ven 31 Aoû 2012 - 16:38, édité 2 fois

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Vous avez parlé de littérature et de poésie en faisant le lien avec la philosophie. Donc la philosophie est-elle un art ? C'est simple comme question.
Ensuite la raison et l'expérience ne sont pas opposées. Lisez Bacon à ce sujet, entre autres. Ou Hume, ou Berkeley. Lisez de la philosophie en somme.

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JimmyB a écrit:
Vous avez parlé de littérature et de poésie en faisant le lien avec la philosophie. Donc la philosophie est-elle un art ? C'est simple comme question.
Ensuite la raison et l'expérience ne sont pas opposées. Lisez Bacon à ce sujet entre autres. Ou Hume, ou Berkeley. Lisez de la philosophie en somme.
Juliendeb faisait référence à l'opposition entre l'école rationaliste (Descartes, Leibniz, etc.) et l'école empiriste (Locke, Hume, etc.). Je ne pense pas qu'il voulait opposer raison et expérience. Et comme vous le précisez, chez Bacon par exemple, l'expérience n'exclut pas le raisonnement. Toutefois, Bacon penche tout de même vers l'expérience car pour lui le raisonnement, bien qu'il soit un moyen de connaître (avec l'autorité et l'expérience), ne peut distinguer le sophisme de la démonstration. Et le seul moyen alors pour le raisonnement de distinguer entre les deux, c'est de vérifier ses conclusions par "les œuvres certificatrices de l'expérience".

Dernière édition par Desassossego le Ven 31 Aoû 2012 - 15:43, édité 1 fois
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