Euterpe a écrit:Malgré l'immense qualité de l'édition établie par Colli et Montinari, et malgré le poids de l'argumentaire contre les tenants de la VP, la VP existe. Ce n'est pas un faux. Pour qu'il y en eût un, il eût fallu avoir un "vrai". L'œuvre n'a jamais existé (Nietzsche n'est pas l'auteur d'une œuvre intitulée VP).
La sœur de Nietzsche explique très clairement la genèse de ce livre dans la préface. J'ai donc été surpris d'apprendre sur un ancien forum qu'il existait une polémique sur la Volonté de puissance. Mais nulle part vous ne pouvez lire dans leur intégralité les Fragments posthumes en un seul volume. Il existe des recueils d'extraits de la pensée de Nietzsche, sur l'Éternel retour par exemple. Il eût peut-être fallu intituler le livre simplement "Pensées", comme celui de Pascal. Il est vrai que la tentation a existé pour la sœur de Nietzsche, à un moment où la prose de son frère commençait à rapporter gros, de faire sensation en publiant un livre inédit du philosophe.
Montinari devrait accorder plus de confiance aux lecteurs, qui ont les autres œuvres, peuvent comparer, etc.
Il ne l'a pas fait pour mettre en avant son propre travail de philologue. Certes, il a eu du mérite, avec son confrère, de mettre au propre tous ces manuscrits quasi illisibles, néanmoins, rien n'est proposé pour en donner une lecture agréable et accessible financièrement à l'immense majorité des lecteurs, ce qu'apporte la Volonté de puissance.
Vangelis a écrit:Comme le font remarquer Colli et Montinari, l'édition Würzbach, donc la Tel si je ne me trompe pas, comporte des notes écrites par Nietzsche mais qui ne sont pas de lui et ne sont pas signalées.
Où se trouve donc l'intérêt si l'on se sait plus attribuer quoi à qui ?
N'exagérons rien, il s'agit de quelques passages de Tolstoï, qu'on retrouve aussi dans l'édition Colli/Montinari. Cette fois, ils sont signalés, certes, mais quel est l'intérêt de les avoir reproduits (il y a aussi des passages recopiés de Baudelaire) ? Je trouve qu'on accuse à tort la sœur de Nietzsche, qui a malgré tout (même si elle a détruit quelques lettres compromettantes) eu le mérite de s'occuper de son frère et d'avoir conservé des papiers dont personne ne se préoccupait (à part l'ami Overbeck). Sans elle, les manuscrits de Nietzsche existeraient-ils encore ?
Voici les fac-similés des papiers de Nietzsche.