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L'existence de la liberté

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Euterpe
Baschus
Silentio
Liber
Desassocega
jem
10 participants

descriptionL'existence de la liberté - Page 2 EmptyRe: L'existence de la liberté

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Le problème de la liberté est presque toujours mal posé ; la liberté est l'un des mots les plus maladroits de la pensée car rien n'est plus facile que de lui donner un sens vague. La liberté sans le mystère qui entoure ce concept est peu de chose. C'est peut-être parce que ce problème est flou, qu'il baigne dans une plaisante obscurité, qu'il est aussi fécond en philosophie ; et que les hommes préfèrent le flou et l'ombre à la clarté et à la limpidité, c'est ce que le goût commun ne cesse de montrer.

Valéry disait :
Liberté, c'est un de ces détestables mots qui ont plus de valeur que de sens ; qui chantent plus qu'ils ne parlent, qui demandent plus qu'ils ne répondent.

Les dialogues sur la liberté ressembleront toujours aux mauvaises dissertations de philosophie faisant l'énumération des différentes conceptions de la liberté tant qu'on ne fixe pas rigoureusement le problème auquel le concept de liberté doit répondre. Non seulement le mot de liberté contient une multiplicité de sens et de niveaux, mais en tant que concept, il répond à des problèmes différents, selon l'angle choisi pour l'aborder. Comparer la liberté de Descartes à la liberté de Nietzsche n'a aucun sens : c'est bon pour la rhétorique des dissertations de terminale, pour faire briller de la mauvaise dialectique. Que de fois la philosophie n'est que vaine discussion, vain échange de savoirs, vain partage de réflexions stériles : stériles, car leur concepts sont vagues comme sont flous les problèmes auxquels ces concepts correspondent : pas de consistance, du flasque, du mou ! Ah ! Vaincre l'Urdoxa : rude tâche...

Le livre de Schopenhauer sur la liberté de la volonté, déjà cité, est un modèle, trop peu connu d'ailleurs. S'inspirant de Kant, il prend le problème de la liberté métaphysique à sa racine, et avance avec la rigueur lumineuse et implacable qui le caractérise, et ceci d'abord parce qu'il a posé un problème sur un plan consistant, ayant des contours précis ; en l'occurrence, en cherchant à répondre à ce problème : puis-je être cause libre de mes actions ? Ou, autrement dit, puis-je créer, de mon propre chef, un enchaînement de causalité qui n'est pas soumis à la nécessaire et universelle causalité qui régit l'ensemble des choses ? Une fois le problème ainsi posé, la recherche peut avancer d'un pas sûr, et même d'une course triomphante lorsqu'on est un aussi grand philosophe que Schopenhauer ; mais la plupart du temps, on bavarde, on tourne en rond, et on clame en consensus : "vive la liberté !"

descriptionL'existence de la liberté - Page 2 EmptyRe: L'existence de la liberté

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Par consistance j'entends une existence physique, une application si vous voulez. Pour reprendre Baschus, si la liberté est un concept.
Je vous rejoins dans votre idée Aristippe, je me renseignerai sur l'essai que vous évoquez.

Voulez vous dire, Liber, que l'homme n'est plus esclave que de lui-même ? Je vous suis dans cette idée. Il est vrai qu'aujourd'hui on est bien plus enchaîné par ses préjugés et à ce que l'on veut bien nous faire croire. Nous établissons nos propres images du monde et ce que nous devons être pour le monde.

Silentio, je confonds peut-être un peu les deux c'est vrai, merci de me l'avoir fait remarquer. L'homme n'est-il pas sans cesse en confrontation avec des lois qu'il établit lui-même ? La conception de Spinoza ne serait-elle pas ce que l'on pourrait définir comme étant de l'égoïsme ? Puisque nous sommes sans cesse en train d'exprimer notre liberté à travers nos caprices et nos confrontations à autrui. Ne peut-on même pas dire que l'expression de notre égoïsme est la plus grande preuve de notre liberté ?

En effet Aristippe, Tocqueville a bien dit cela, même s'il me semblait qu'il énonçait cela à l'encontre de la démocratie, dénonçant peu à peu le déclin de l'intérêt des populations pour la politique. Mais votre parallèle est justifiable car les politiques, cherchant à faire le bien du plus grand nombre, ont conduit les populations à des dépendances qui causent par là même leur manque d'intérêt pour la discipline évoquée, pourtant importante dans un État.

Baschus, vous confirmez mon approche du concept. C'est-à-dire qu'il n'est pas clairement défini. Et donc la liberté n'est-elle pas une image  ?que l'on brandit comme étant un idéal à atteindre et qui n'aboutira pas, puisqu'illusoire ?

descriptionL'existence de la liberté - Page 2 EmptyRe: L'existence de la liberté

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je me renseignerai sur l'essai que vous évoquez.

Cela vous sera très instructif j'en suis sûr ! Cet essai est très complet et assez court. De plus Schopenhauer fait intervenir les philosophes qui avant lui se sont posé cette question, Kant, Spinoza et j'en passe.  ;)

Voulez-vous dire, Liber, que l'homme n'est plus esclave que de lui-même ? Je vous suis dans cette idée. Il est vrai qu'aujourd'hui on est bien plus enchaîné par ses préjugés et à ce que l'on veut bien nous faire croire.

Oui mais il faut savoir que c'est la société qui fait les préjugés, on peut donc aussi dire que nous sommes esclaves de la société dans laquelle nous vivons.

La conception de Spinoza ne serait-elle pas ce que l'on pourrait définir comme étant de l'égoïsme ?  

Pourquoi cela ?

descriptionL'existence de la liberté - Page 2 EmptyRe: L'existence de la liberté

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La liberté chez Spinoza est l'inverse de l'égoïsme. L'homme libre, c'est l'homme actif, l'homme débarrassé de la servitude des passions ; il ne pâtit pas, il agit. Or l'homme libre désire la même chose que ses semblables ; l'homme libre est sociable, il s'intéresse aux autres hommes, à la cité ; il augmente sa puissance à mesure qu'il s'accorde avec les autres hommes.

Lorsque la liberté n'est pas prise comme un concept en carton (c'est bien rare), elle peut être effective.

descriptionL'existence de la liberté - Page 2 EmptyRe: L'existence de la liberté

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L'homme libre, c'est l'homme actif,

Tout à fait... Spinoza nous encourage toujours à transformer nos passions en actions.

Or l'homme libre désire la même chose que ses semblables

Exactement, car l'homme libre est toujours guidé par sa raison.
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