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La vérité dépend-elle de nous ?

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Liber
Euterpe
8 participants

descriptionLa vérité dépend-elle de nous ? - Page 4 EmptyRe: La vérité dépend-elle de nous ?

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Ah ! Et bien vous voilà plus précis ! Vous parlez maintenant d'expérience du monde et de notre radicale solitude. Mais cela est-il encore de l'ordre de la vérité ?
Qui songerait à nier l'unicité de chaque "être au monde" ? Mais mon parcours, mes luttes, mes peines, cela ne fait pas "vérité", c'est ma chienne de vie, c'est tout. Pour en faire une vérité, c'est tout autre chose.

Maintenant, vous savez... ce que l'on croit avoir compris et vécu comme étant le seul à l'avoir fait... je me méfierais. Pour moi, c'est ma solitude d'être et certes, je suis seul avec mes pensées, mais bon... du point de vue de la Vérité ?! (je le fais exprès évidemment)

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friedrich crap a écrit:
Vous parlez maintenant d'expérience du monde et de notre radicale solitude. Mais cela est-il encore de l'ordre de la vérité ?
Euterpe a écrit:
on ne discute pas ce qui ne relève ni du faux ni du vrai : une expérience du monde ne se réfute pas, parce qu'il s'agit d'une expérience, et que c'est une expérience du monde
J'ai bien dit, en outre, plus haut, que l'emploi du mot "vérité" est un emploi par défaut, faute de mieux. Une expérience du monde, outre que c'est rare, cela est.

friedrich crap a écrit:
Qui songerait à nier l'unicité de chaque "être au monde" ? Mais mon parcours, mes luttes, mes peines, cela ne fait pas "vérité", c'est ma chienne de vie, c'est tout. Pour en faire une vérité, c'est tout autre chose.
Vous me permettrez de répondre, non sans un certain agacement (qui n'est pas de votre fait), qu'affirmer "l'unicité de chaque être au monde", c'est du flan et c'est méprisable, tant c'est fait pour ne pas dire ce que les hommes sont. C'est un de ces lieux communs qu'on doit au politiquement correct, un bonbon à sucer que les bien-pensants, hérauts de la bourgeoisie conquérante du XIXe siècle, nous ont fichu sur la langue, pour taire ce qui est. De plus, j'ai clairement distingué entre une condition humaine (la solitude radicale), et ce qui arrive, et qui est rarissime, à quelques uns... (solitude au carré ?)

friedrich crap a écrit:
Maintenant, vous savez... ce que l'on croit avoir compris et vécu comme étant le seul à l'avoir fait... je me méfierais.
Cette fois vous refroidissez. Je ne vous parle pas non plus de la légion de narcisses qui arpentent nos rues.

friedrich crap a écrit:
Pour moi, c'est ma solitude d'être et certes, je suis seul avec mes pensées, mais bon... du point de vue de la Vérité ?! (je le fais exprès évidemment)
Blague à part, je n'écris nulle part Vérité avec la majuscule, ni avec l'article défini. Mais je ne l'emploie pas non plus avec un article indéfini. Ni vérité absolue, ni vérité relative, ai-je bien précisé plus haut, mais solitude et vérité (pas vérité au nom de la solitude, ni solitude comme vérité).

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jean ghislain a écrit:
Il faut peut-être douter de tout comme le fait Descartes dans ses Méditations métaphysiques
Le doute cartésien est un doute méthodique et suppose un autre rapport à la vérité que celui dont je parle.

jean ghislain a écrit:
Je serais plutôt enclin à définir la vérité comme une recherche personnelle aboutissant à la remise en ordre du monde, à la juste mesure du monde dirais-je même.
Et puisque c'est l'homme qui mesure le monde, vous retrouveriez Protagoras. (Vous dites remise en ordre du monde. Vous vouliez dire mise en ordre, ou bien pensiez-vous à un ordre originel qu'on retrouverait en trouvant la vérité ? Si c'est le cas, j'imagine que vous ne vous situez pas sur un plan cosmogonique, mais sur un autre plan.)

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Euterpe, je suis à deux doigts d'abdiquer. Je crois deviner que, peut-être, vous avez cette chance, ce mérite (ou cette capacité) de faire partie de ces rares dont vous parlez et qui atteignent parfois l'orée de la vérité dans une recherche de solitaire (au carré). Sans vouloir vous offenser, si vous avez atteint une ou plusieurs de ces "vérités" qui vous sont accessibles, pouvez-vous au moins me dire si elles sont de l'ordre du dicible, et si oui, nous feriez-vous quelques dons de vos lumières ?

Je comprendrais naturellement, que cette vérité soit davantage de l'ordre de "la chair et de l'être" et qu'elle intègre petit à petit l'homme au fur et à mesure de ces expériences et du progrès de sa pensée ; qu'en quelque sorte, l'homme se fît en partie vérité dans ses actes, ses sentiments, sa pensée, son être au monde, au fur et à mesure de ces entre-chocs avec l'existence. Mais il me semble alors qu'il y a beaucoup de dicible dans tout cela.

Je pense aussi aux travaux méconnus du lyonnais François Cherpaz pour essayer de vous comprendre mais je vais commencer par lire les auteurs que vous avez cités.

Vous voyez que votre vérité m'échappe, ce n'est pas faute d'avoir essayé de m'en approcher.

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friedrich crap a écrit:
Je crois deviner que, peut-être, vous avez cette chance, ce mérite (ou cette capacité) de faire partie de ces rares dont vous parlez

Oh que non ! Ça se saurait.

friedrich crap a écrit:
Sans vouloir vous offenser, si vous avez atteint une ou plusieurs de ces "vérités" qui vous sont accessibles, pouvez-vous au moins me dire si elles sont de l'ordre du dicible, et si oui, nous feriez-vous quelques dons de vos lumières ?

Nous ne sommes pas dans un genre d'expérience qu'on prétend indicible. Les œuvres sont là, il n'est que de les lire. C'est peut-être cette question du dicible ou de l'indicible qui vous gêne. Il y a des philosophes qui ne sont pas seulement des intellectuels géniaux, ces philosophes pensent, et leur pensée est un événement, l'événement d'un homme et du monde, qui dévoile toute la condition humaine dans ce qu'elle a de plus vrai. Chez Platon, Pascal et Nietzsche, par exemple, ça saute aux yeux. Ces trois-là sont différents.

friedrich crap a écrit:
Je comprendrais naturellement, que cette vérité soit davantage de l'ordre de "la chair et de l'être" et qu'elle intègre petit à petit l'homme au fur et à mesure de ces expériences et du progrès de sa pensée ; qu'en quelque sorte, l'homme se fît en partie vérité dans ses actes, ses sentiments, sa pensée, son être au monde, au fur et à mesure de ces entre-chocs avec l'existence. Mais il me semble alors qu'il y a beaucoup de dicible dans tout cela.

Ce n'est pas seulement en ce sens-là que je parlais de singularité, qui n'est pas réductible à la seule originalité d'une expérience vécue. Ainsi la biographie de Nietzsche, au fond, est ennuyeuse, mais c'est parce que son expérience vécue est celle d'une pensée, qui dure un peu plus de quinze ans, et d'une intensité telle qu'on n'en rencontre jamais. Nietzsche pense tout le temps, et ça ne s'arrête jamais. Il s'est expliqué quelque part sur la nécessité où il était d'employer l'aphorisme, qui n'était pas seulement un choix littéraire ou stylistique. C'était le seul moyen de suivre le cours ininterrompu de sa pensée multiple. Pascal et Platon, de même, c'est la pensée qui s'abat sur quelqu'un. Qu'arrive-t-il à Platon, quand il rencontre Socrate ? Soit, il se convertit à la philosophie. Mais, malgré sa jeunesse, ce n'était pas un novice, et il ne suffit pas de dire qu'on se convertit à la philosophie parce qu'on trouve ça intéressant. Que lui arrive-t-il vraiment, à Platon, quand il s'embarque dans l'invention de la philosophie ? Et le surdoué Pascal ? On pourra trouver toutes les explications du monde : elles n'épuisent pas ce que c'est.

Dernière édition par Euterpe le Mer 27 Juil 2016 - 19:15, édité 1 fois
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