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Multivers, quantisme et relativisme

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Lorsque la nouvelle mécanique quantique fut découverte, les physiciens classiques, ce qui incluait tout le monde sauf Heisenberg, Schrödinger et Born, dirent « écoutez, votre théorie n'est bonne à rien puisque vous ne pouvez pas répondre à des questions comme : quelle est la position exacte de la particule ? Par quel trou passe-t-elle ? Et quelques autres. » La réponse de Heisenberg fut : « Je n'ai pas besoin de répondre à de telles questions parce que vous ne pouvez pas les poser expérimentalement. Nous n'avons pas à nous les poser. » (Mécanique quantique, tome VII)
 
Une phrase qu’un de mes professeurs prononça un jour et qui m’a profondément interrogé : la philosophie ne se pose que des questions auxquelles elle peut répondre. En y réfléchissant, cette formulation avait-elle pour but de tracer une ligne de partage franche et nette entre métaphysique et philosophie ?  Si on considère au départ le point de vue pseudo-historiciste selon lequel qu’elles seraient prétendument disjointes… Leibniz se demanda un jour : « pourquoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien ? ». Bien plus tardBergson bataillera pour faire admettre que la question du Néant absolu, l’idée même de l’existence du Néant n’existe pas.  Et donc que cette question n’a pas lieu d’être posée. 
Les questions du réalisme naïf, celle de l’objectivité et de leurs problématiques associées sont parfaitement irrelevant en Mécanique quantique, comme le suppose implicitement ou explicitement Heisenberg avec sa déclaration. 
Pourquoi ce mystère ? Est-ce que l’objet en physique quantique existe lorsque nous ne l’observons pas, ou bien n’existe-t-il pas ? S’il existe c’est sur quel mode ? 
Nous sommes quasiment sûr que lorsque nous tournons la tête, l’arbre que nous avons vu l’instant d’avant sera toujours là lorsque nous nous retournerons. À moins évidemment qu’entre-temps la foudre ne lui soit tombée dessus...) La théorie de la décohérence quantique explique fort bien ce phénomène, soit d’où provient cette séparation radicale entre monde micro et macroscopique : une dichotomie tellement radicale que l’on finit par se demander si les lois qui régissent le monde quantique sont bien des lois. Les physiciens répondent habituellement à cela en disant que la mécanique quantique est déterministe (hamiltonien et équation de Schrödinger suffisent à régler la question de la fonction d’onde) lorsqu’il n’y a pas d’observateur. Et que par ailleurs la physique classique comporte une part d’indéterminisme. 
 
De par notre éducation, nous acceptons la thèse du réalisme naïf parce que on nous l’a fait admettre depuis longtemps, sans doute depuis le berceau. Schéma cognitif fondamental car lié indissolublement à la Raison, comme on l’apprendra plus tard au cours de notre scolarité… Martelé et répété autant de fois qu’il faudra, nous l’assimilerons. Tout ce qui peut ou paraît remettre en question ce dogme sera considérée d’emblée comme suspect :  fantasme, hallucination ou simple dérive autorisée comme la licence poétique. 
Mais au fait combien de fantômes, d’apparitions, d’OVNI, ou de phénomènes de télékinésie et autres ont été signalés depuis la disparition des sorcières ?
 
Puisqu’on parle d’une superposition d’états en Mécanique quantique, ne devrait-on pas substituer à la relation sujet-objet chère à Kant ce terme d’intersubjectivité cher à l’épistémologue Bernard d’Espagnat ? Tout dans l’univers ne serait-il que relations ou produit de relations ? Et sans ces dernières rien n’existerait d’après lui ? À tout prendre, le point de vue de d’Espagnat ne fait que déplacer le problème : introduire une nuance sémantique et conceptuelle comme l’intersubjectivité — déjà introduite il y a longtemps par Kant — pour éviter de trancher entre le flou et le certain… Il ne s’agit pas de ne pas ébranler trop vite ni trop profondément nos certitudes. Et remettre en question cette belle assurance conférée par nos sens et notre cerveau… Sinon quoi ? Admettre le point de vue d’Everett avec son hypothèse des mondes parallèles ? Elle sauverait bien l’idée d’un en-soi de l’objet : sa permanence semblerait ainsi assurée par une sorte d’inversion de thèse. 
L’inversion de la relation qui lierait un contenant comme l’univers et son contenu… 
Selon ce physicien, ce n’est plus l’idée commune d’un objet censé appartenir au monde réel — considéré comme un Tout — qui tiendrait lieu de vérité : dans la conception d’Everett le réel, c’est l’affaire de tel monde qui détiendrait/contiendrait tel objet mais à tel instant… alors que dans notre univers, l’état d’un objet tel une particule non observée est donné pour flou car superposé à d’autres états. Everett à la suite d’Heisenberg précisera naturellement que cela restera ainsi tant qu’on ne l’aura ni observé ni mesuré.  Mais dans sa conception, l’objet n’est ni scindé ni partagé en une superposition d’états d’une quelconque manière :  la vision quantique a certes inscrit l’état virtuel de la particule dans un monde unique et singulier à l’aide d’un tas d’équations. Toutes vérifiées et confirmées comme il se doit et l’endroit où cet « état de superpositions » a lieu, c’est bien dans notre monde. L’indéterminisme quantique a été confirmé par les équations et corroboré depuis maintes et maintes fois : personne ne se risquerait le droit de s’adjuger une remise en cause. 
Mais selon Everett, si l’objet se partage en de multiples copies toutes « virtuellement » différentes dans notre monde, elles existeraient « effectivement » bien chacune dans le monde parallèle qui leur serait à chacune assigné. Assigné par qui, assigné par quoi ? Everett ne répondra pas… L’objet quantique retrouverait un peu de cette « réalité » qu’il n’a pas ici : il serait là, dans un univers parallèle « pour de vrai », expression commune et paraphrasant les enfants lorsqu’ils jouent ensemble. Ce n’est plus l’objet quantique qui possède des instances, ces différents états dits superposés, mais notre univers lui-même qui serait superposé à d’autres selon Everett. Cette thèse rejoint la théorie de l’existence de de multivers dont — hypothèse tout à fait incertaine ! — la singularité centrale des trous noirs constituerait un point de passage ou de transition. Bien sûr, tout cela fait beaucoup de suppositions mais quand on est face à un mystère pareil et depuis aussi longtemps…
Notre monde selon cette théorie des multivers ne serait qu’une instance parmi un grand nombre de mondes, une infinité peut-être qui sait… Ces mystérieux objets, définis comme “quantiques” dans notre monde acquerraient par conséquent le statut de « réels » mais dans un autre monde que le nôtre, leur monde bien à eux ! Et voilà comment grâce à Everett et d’autres, on sauve le réalisme face à ces multiples interrogations toujours sans réponse depuis l’invention de la mécanique quantique.  Conservons donc cette appellation d’instance pour le moment, tel ce fameux chat de Schrödinger qui en possédait au moins deux : à la fois mort dans notre monde mais vivant dans un autre. 
Si l’on désire conserver l’idée leibnizienne de compossibilité et d’harmonie préétablie, ce point de vue des mondes parallèles change cependant radicalement notre position, une fois encore. Il nous décentrerait une fois de plus : il y eut d’abord l’héliocentrisme de Galilée puis l’Évolution… et finalement l’inconscient, lequel fait toujours controverse. Et voilà que maintenant surgit cette hypothèse de multivers, pluralité d’univers multiples, ce que l’hypothèse de dimensions cachées et non déployées au moment du Big Bang dans la théorie des cordes entérinerait… Mais toujours sans preuves malheureusement et cela reste décidément une hypothèse. Une de plus… 
Si l’on suit cette dernière théorie, les questions du temps et de la causalité se posent du coup tout à fait autrement : par un effet sans doute pervers de dissémination via ces univers multiples, l’axiome d’existence des multivers entrainerait une certaine déperdition, une décrédibilisation voire une annihilation totale d’un thème majeur de la philosophie déterministe. L’introduction d’un certain relativisme dans les questions du temps et de la causalité ? Cela entrainerait inévitablement dans le même sillage d’autres mises en question non moins essentielles, comme celles du libre arbitre et de la volonté. On peut penser à l’usage qu’en a fait Borges dans ses nouvelles mais il s’agit bien là de fictions non d’hypothèses scientifiques.
Bien sûr ces théories d’univers multiples paraissent à première vue de la pure spéculation : plus propices apparemment à la SF qu’aux sciences exactes. Il n’empêche que des physiciens américains comme Alan Guth via l’énergie sombre ou Everett via la superposition d’états ont bâti chacun des théories personnelles qui sont considérées comme scientifiques : ne manque plus qu’une confirmation empirique. Comment l’obtenir ? Dilemme majeur… Cette problématique exponentielle des multivers renvoie au fait que dans sa pratique, la physique tend de plus en plus à se mathématiser en s’éloignant toujours davantage du terrain expérimental, son terreau d’origine sur lequel Popper a bâti toute sa théorie épistémologique… Plus l’expérimentation et les moyens techniques se perfectionnent et s’améliorent, plus on découvre des choses de plus en plus bizarres et inexplicables. Comme récemment dans cette troublante expérience à l’université de Jérusalem où il a été démontré que l’intrication quantique persistait même si un des 2 photos disparaissait…
Un des postulats et outils fondamentaux de la physique est que si nous ne pouvons revenir dans le passé — même si Einstein a admis qu’il existait une possibilité grâce aux trous de ver —, la physique peut-elle très bien y parvenir : il suffit pour cela simplement d’inverser le signe du temps dans les équations. Nous pouvons remonter jusqu’au mur de Planck dans le processus de création de l’univers. Mais avant ce mur non, et les physiciens attendent beaucoup de la gravitation quantique à boucles, laquelle unifierait enfin Relativité et mécanique quantique.  Le rêve d’Einstein et de beaucoup d’autres, et qui peut-être permettrait de savoir ce qui se cache derrière ce fameux mur…
Lorsqu’on leur demande ce qui se passe au niveau de la singularité d’un trou noir soit en son centre, les scientifiques répondent de la même façon : la courbure de l’espace-temps devenant quasiment nulle d’après les modèles, cela entraîne que des grandeurs jusqu’ici finies deviennent infinies… et justement le problème est que l’infini n’existe pas en sciences physiques !  Avec une nuance cependant, c’est qu’il n’existe pas tant qu’on ne l’aura pas observé. 
Au moment d’atteindre la singularité du trou noir et aussi lorsque qu’on tente de remonter le temps avant le mur de Planck, la réponse scientifique est que la théorie, et même toutes les théories s’arrêtent : toutes ces grandeurs communément utilisées en physique devenant infinies, il faut trouver autre chose comme une variable cachée. Ou alors sortir radicalement du domaine de la physique car la physique ne s’intéresse qu’à ce qui est observable et mesurable. Revenons sur cette question : pourquoi pouvons-nous estimer qu’une théorie où l’on renverse le signe du temps nous renseignerait forcément et justement sur ce qui s’est passé avant ? De quel droit ?
Il faut se référer à Popper pour obtenir une forme de réponse laquelle est juridique. Tant que nous ne verrons pas une pomme tomber en haut vers le ciel et non vers le centre de la Terre, la loi de la gravitation découverte par Newton restera vraie : les masses s’attireront toujours en raison inverse du carré de la distance qui les sépare. Einstein bouleversera la physique en introduisant le paradigme révolutionnaire de courbure et d’espace-temps, supplantant celui de masse newtonienne soumise à des forces. Mais sans invalider sa théorie qui est toujours utilisée et même abondamment… Théorie indispensable puisqu’entre autres l’alunissage d’Armstrong en 69 ne s’est quasiment fait qu’à partir des lois de Newton. Sans avoir besoin d’introduire ou de recourir à la Relativité…
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Le falsisficationnisme et/ou vérificationnisme, des critères déterminants pour distinguer les "vraies" sciences des fausses ? 
Ces fameuses pseudo-sciences — suivant la terminologie en vigueur — font l’objet d’une inquisition et subissent régulièrement des comparutions devant des tribunaux, lesquelles sont généralement assorties de condamnations…  Pseudo-sciences ?  Cela permet de distinguer les faux charlatans des autres paraît-il… De vrais charlatans existeraient-ils donc alors ? Ce terme de pseudo-sciences ne serait-il somme toute que la partie émergente d’une stratégie « scientiste » ? Everything goes, dira Feyerabend : tout marche. Certains souligneraient peut-être que cette distinction formelle entre sciences et pseudos- est une prévarication qui renverrait par une sorte de non-dit à un domaine celui du politique, et donc concernerait autant le pouvoir et son usage que la science elle-même : en poussant ce raisonnement jusqu’à ses extrêmes,  le but serait de retirer hors du champ de l’investigation scientifique toute une série de faits  troublants mais pourtant avérés… Inexpliqués y compris par des scientifiques eux-mêmes. 
Une nouvelle élite tiendrait-elle à accaparer le pouvoir celui de la Vérité, mais cette fois au nom de la science et non plus de la religion ? On ne brûlera pas deux fois de suite Galilée proclamera-t-on ! Étudier des faits étranges et déroutants certes, et constatés plus ou moins empiriquement, oui répond-on généralement mais selon quel protocole ?  
Mis en pratique maintes et maintes fois depuis des siècles, les sourciers ont pu découvrir des sources d’eau souterraine avec une simple baguette. Les coupeurs de feu aussi ont réussi à faire disparaître des blessures graves chez les grands brûlés :  les hôpitaux ont recours parfois à eux en désespoir de cause, ces derniers obtenant parfois des résultats spectaculaires là où des médecins et chirurgiens n’en obtiennent pas ou plus. 
Freud a travaillé sur la transmission de pensée avant d’abandonner ce domaine et c’est Jung, plus empreint de mystique et d’intérêt pour les sciences occultes et l’orientalisme qui reprendra le flambeau. Fin de l’acte ? Un pont provisoire s’établira entre psychanalyse et physique quantique lorsque Pauli le physicien entreprendra une analyse avec Jung. Elle sera suivie d’une intense correspondance entre les 2 hommes qui donnera lieu à un livre fort rare.

descriptionMultivers, quantisme et relativisme EmptyRe: Multivers, quantisme et relativisme

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Que faut-il conclure de tout cela, pour comprendre votre pensée ? D'abord, quelle est l'importance des développements dans les domaines de la physique quantique et de l'astrophysique pour nos vies ? Quand vous respirez, vous inhalez de l'oxygène qui est l'"accepteur final des électrons" dans les mitochondries de chacune de vos cellules pour la production d'énergie dont elles ont besoin pour maintenir leur structure. Essayez de retenir votre respiration, ce n'est pas en pensant au chat mi-mort, mi-vivant ou ni mort, ni vivant, que vous allez pouvoir survivre. Je veux dire que notre réalité est biologique et que ces lectures de physique vulgarisée ne sont rien d'autre qu'une occasion de rêver comme quand on regarde un film de science-fiction. Je n'y vois aucune source de réflexion philosophique. Ensuite, vous êtes parvenu à encore introduire le mot "scientisme" dans la discussion. Cela devient une manie. Où voulez-vous en venir ? Vous semblez être attiré par le paranormal. Encore une occasion de rêver, cette fois comme lorsqu'on regarde un film du genre "fantastique", et toujours aucun sujet philosophique. Qu'il y ait eu une "intense correspondance" entre Pauli et Jung devrait nous impressionner ? A ce compte-là, je devrais aussi être impressionné par la foule de pèlerins qui vont chaque année à Lourdes. Or cela ne m'impressionne pas. Si vous continuez à critiquer le scientisme en prenant le chemin d'un pseudo-scientisme, il faut vite corriger le tir et que la notion de scientisme soit traitée plus clairement.
Cordialement.

descriptionMultivers, quantisme et relativisme EmptyRe: Multivers, quantisme et relativisme

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Le falsificationisme et/ou vérificationisme, des critères déterminants pour distinguer les "vraies" sciences des fausses ? 
Ces fameuses pseudo-sciences -suivant la terminologie en vigueur- font l’objet d’une inquisition et subissent régulièrement des comparutions devant des tribunaux, lesquelles sont généralement assorties de condamnations…  Pseudo-sciences ?  [...] Ce terme de pseudo-sciences ne serait-il somme toute que la partie émergente d’une stratégie « scientiste »  ?


Que les scientistes utilisent ce terme de "pseudo-sciences" pour disqualifier toute entreprise intellectuelle non-scientifique (à moins que ce soit pour s'auto-suggérer qu'ils sont dans le camp du "bien") cela ne fait pas de doute. Pour autant, il est utilisé aussi par des scientifiques et des épistémologues qui sont positivistes sans être scientistes. Comme je l'explique dans Freud, Métapsychologie et Psychanalyse, le scientisme est la tendance à évaluer toute activité intellectuelle sur la base de sa plus ou moins grande proximité par rapport à la science entendue comme horizon indépassable de tout espoir de progrès humain, tandis que le positivisme est l'attitude consistant à maintenir une stricte démarcation entre science et non-science sans, pour cela, établir de hiérarchie entre ces deux domaines comme le fait le scientisme. En ce sens, si Comte, Freud et nombre de ces cognitivistes dont il est question dans un autre fil de discussion sont manifestement scientistes. En revanche Wittgenstein, Quine, Popper, Bouveresse et quelques autres sont positivistes sans être scientistes.


Cela permet de distinguer les faux charlatans des autres paraît-il… De vrais charlatans existeraient-ils donc alors ? 


C'est quoi, au juste, un "vrai charlatan" ? Un vrai-faux-scientifique ou bien un faux-vrai-scientifique ? Quant au "faux charlatan" ...

descriptionMultivers, quantisme et relativisme EmptyRe: Multivers, quantisme et relativisme

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PhiloGL a écrit:
Que faut-il conclure de tout cela, pour comprendre votre pensée ? 


Libre à vous de penser ce que vous voulez, d'estimer prioritaire la biologie à la physique et aux interrogations qu'elle pose sur la nature de notre univers, matière, etc.
C'est un forum et tout le monde a le droit de penser ce qu'il ou elle veut, d'estimer importante telle chose plutôt qu'une autre, etc.
Je ne vous critique pas pour vos centres d'intérêt, donc respectez les miens c'est tout.
Quant à savoir si c'est philosophique, c'est une bonne question : je me suis expliqué en disant que les récentes découvertes et extrapolations remettent en question des choses en philosophie. Peut-être avec un point d'interrogation car rien ne paraît tellement si sûr en physique comme ailleurs, car le paysage de la physique peut être bouleversé du jour au lendemain par une découverte... 
Mais pour vous peut-être que tout paraît sûr et vous ne tenez pas à réfléchir sur ces questions-là, remettre en doute des choses, ce que j'admets tout à fait... Ceci dit pour tenir compte de votre remarque peut-être serait-il souhaitable de déplacer ce sujet dans la section "épistémologie"
Par ailleurs si vous voulez des discours de spécialistes en physique vous en trouverez naturellement et facilement, comme entre Rovelli et Barrau dans l'avant-dernier numéro de la revue "Philosophie" dans un article avec le titre "le temps n'existe pas". 
Je peux les scanner et vous les faire parvenir en MP si vous désirez.


PhiPhilo a écrit:
C'est quoi, au juste, un "vrai charlatan" ? Un vrai-faux-scientifique ou bien un faux-vrai-scientifique ? Quant au "faux charlatan" ...


Justement c'est pour remettre en question cette frontière qui semble établie une fois pour toute et qui fait que sur certains sites de sciences, le ou la modératrice clôt certains sujets très sèchement en disant que "la psychanalyse n'étant pas une science, nous n'en parlerons pas et je clos le sujet". 
Même attitude pour la philosophie, ce qui clôt vraiment rapidement, bien trop la question du rapport entre sciences et philo. Et cela participe pour moi clairement d'une démarche scientiste, où au lieu d'avoir 2 catégories, sciences humaines et exactes qui se complèteraient et s'enrichiraient mutuellement comme ce fut le cas pendant longtemps, on a une hiérarchisation stricte, une ligne verticale où pour certains les sciences dites exactes sont au sommet et les sciences humaines tout en bas. Et qui terminologiquement deviennent respectivement sciences "dures" et "molles"
Pour cela j'ai beaucoup d'intérêt voire d'admiration pour quelqu'un comme Aurélien Barrau, à la fois enseignant-chercheur en astrophysique ET titulaire d'un doctorat en philosophie
Je crois que la question du charlatanisme mériterait une étude plus approfondie au travers de non pas ce que sont les vraies et les fausses sciences, cela nous le savons tous plus ou moins ou nous en avons une idée, mais qui décide et comment de cette ligne de partage, dans quel objectif... Et là on aborde un autre domaine, plus totalement identifié ou superposable dans sa problématique avec les sciences "telle-que"/
Le scientisme renvoie très clairement pour moi à une idéologie, présentée comme totalitaire ou une de ses variantes dans de nombreux films ou romans. C'est pour cela que je préfère le terme ou néologisme de "scientifisme" qui se rapprocherait davantage du positivisme sauf que, excusez-moi, mais le positivisme scientifique des Comte, Pasteur et de bien autres a pris du plomb dans l'aile "si je puis dire" le jour où les Allemands ont introduit le gaz moutarde lors de la guerre des tranchées en 14-18. Et du coup nous ainsi que d'autres, voyant cela, avons fait pareil... Ne parlons même pas d'Hiroshima bien sûr. Ni du reste.
Cordialement

descriptionMultivers, quantisme et relativisme EmptyRe: Multivers, quantisme et relativisme

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sur certains sites de sciences, le ou la modératrice clôt certains sujets très sèchement en disant que "la psychanalyse n'étant pas une science, nous n'en parlerons pas et je clos le sujet".


En même temps, le (la) modérateur (-trice) n'a pas tort : la psychanalyse n'est pas une science. Donc, sur un forum consacré aux sciences ... Après, comme j'ai essayé moi-même (après bien d'autres) de le montrer, ce n'est pas parce que la psychanalyse n'a aucune valeur scientifique qu'elle n'a aucune valeur tout court. Bien au contraire ! Comme le dit Wittgenstein, "à supposer que toutes les questions théoriques possibles soient résolues, les problèmes de notre vie demeurent encore intacts" (Wittgenstein, Tractatus, 6.52). En ce sens, c'est justement parce qu'elle n'est pas scientifique que la psychanalyse réussit là où, précisément, la science échoue. Le problème, en tout cas avec Freud, c'est qu'il a longtemps (et peut-être même toujours) été scientiste (voir mon article à ce sujet) dans le sens où il était lui-même persuadé que le seul moyen de valoriser les découvertes géniales qu'il avait faites, c'était de les prétendre scientifiques. Ce que, manifestement, elles ne sont pas (en tout cas, pas plus que les élucubrations actuelles des autoproclamées "neuro-sciences"). Mais, sauf à être de mauvaise foi (comme le sont tous les scientistes), nous avons à présent suffisamment de recul historique et épistémologique pour trier, dans la psychanalyse, ce qui est pertinent et ce qui est irrecevable.

Je crois que la question du charlatanisme mériterait une étude plus approfondie au travers de non pas ce que sont les vraies et les fausses sciences, cela nous le savons tous plus ou moins ou nous en avons une idée, mais qui décide et comment de cette ligne de partage, dans quel objectif... Et là on aborde un autre domaine, plus totalement identifié ou superposable dans sa problématique avec les sciences "telle-que"


Si vous vous intéressez à ce sujet, je vous conseille la lecture de l'ouvrage de Jacques Bouveresse intitulé Philosophie, Mythologie et Pseudo-science (dans lequel il est, entre autres, question de Freud). C'est un ouvrage passionnant et très facile à lire dont, malheureusement, la limite est qu'il n'y est jamais question de l'enjeu social et politique des "pseudo-sciences".
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