PhiPhilo a écrit:
C'est Kant qui, le premier, a justement remarqué que, depuis la révolution introduite par Copernic et Galilée, l'ontologie est l'affaire, non plus de la métaphysique, mais de la science expérimentale [...] Un peu d'épistémologie à l'égard des enjeux et des limites de la modélisation mathématique dans les sciences modernes ne fait pas de mal !
Les « concepts archétypaux » [Pauli, L'influence des idées archétypales sur les théories scientifiques de Kepler [https://fr.scribd.com/document/217477245/Pauli-L-influence-des-idees-archetypales-sur-les-theories-scientifiques-de-Kepler, François Martin-Vallas, Quelques remarques à propos de la théorie des archétypes et de son épistémologie - https://www.cairn.info/revue-de-psychologie-analytique-2013-1-page-99.htm ] ainsi que le « for intérieur » sont à prendre en considération dans la cognition scientifique –particulièrement en matière de microphysique ou de cosmologie.
Razmig Keucheyan a écrit:
L'imagination constructiviste
https://www.cairn.info/revue-l-annee-sociologique-2008-2-page-409.htm
La distinction entre « science privée » et « science publique » que propose Holton est dérivée du concept de thêmata. Selon Holton, l’axe thématique est présent à toutes les étapes de l’élaboration des connaissances scientifiques. Pourtant, il disparaît dès lors que ces connaissances sont rendues publiques [Holton G., 1981, L’imagination scientifique, Paris, Gallimard ]. La science « officielle » – celle que l’on rencontre dans les publications et les congrès scientifiques – se limite presque exclusivement aux dimensions empirique et conceptuelle de la recherche. […] Selon Holton, la science moderne repose sur un nombre relativement restreint de thêmata, qui se présentent souvent sous la forme de couples antithétiques. Des exemples en sont le continu et le discontinu, l’évolution et l’involution, l’invariance et la variation, la simplicité et la complexité, le déterminisme et le probabilisme, ou encore le réductionnisme et le holisme (Holton, 1981, 30). Bien des controverses scientifiques s’expliquent par le fait que les antagonistes préconisent une approche de l’objet basée sur l’un ou l’autre des termes de ces alternatives. Ainsi, le débat entre Werner Heisenberg et Erwin Schrödinger de 1925-1926 concernant la nature des processus atomiques avait pour origine l’insistance du premier sur le caractère discontinu de ces processus et du second sur leur caractère continu [Bitbol M., 1996, Mécanique quantique, une introduction philosophique, Paris, Flammarion].
Voir également : Sabine Rabourdin, Les styles thématiques locaux : l’interprétation du réel par les physiciens selon leur culture : une étude comparative des physiciens indiens et français autour de l’interprétation de la mécanique quantique [https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01449954/document]