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La théorie sur la conscience de Dehaene en question

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descriptionLa théorie sur la conscience de Dehaene en question - Page 66 EmptyRe: La théorie sur la conscience de Dehaene en question

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Zeugme a écrit:
salutation à vous clément dousset,


quant vous écrivez : "Vous évoquez le caractère non-scientifique de ma démarche. Sans doute l’est-elle. Et tel aussi est mon discours. J’ai suivi avec une distance amusée les polémiques qui ont éclaté ici sur le caractère scientifique, scientiste ou philosophique des discours des uns ou des autres. Le mien entend être clair, argumenté et pertinent. Et c’est tout." n'y a-t-il pas une distanciation entre l'ambition de commencer à expliquer ce qu'est la conscience et la modalité de votre expression qui selon vous n'est pas scientifique ni philosophique ? 


je sais que vous avez dû déjà vous exprimer sur cette particularité de votre recherche, mais par l'application à entreprendre de communiquer une recherche, l'on est naturellement conduit à choisir un mode d'évaluation que les autres personnes peuvent aussi comprendre, de ce point de vue : "L'hypothèse moduliste lie une modulation locale du champ magnétique, celui qui est interne à un organisme susceptible d'être conscient à un ressenti phénoménal" résout-il toute la question de la perception sensito-affective ? 


bien d'autres courants de pensées se sont aussi intéressés à la localisation de la singularité des éléments qualitatifs de la vie, et cela dans des époques et des cultures très diverses, mais si elles établir que la conscience est toujours au sommet d'une pyramide de contacts diversifiés du corps vivant humain avec "la cosmos", elle lui octroi aussi dans cette diversité, une forme d'autonomie préférentielle (que le choix par exemple explicite) dans son évolution, ce que je ne retrouve pas dans votre explication allant plutôt vers un déterminisme vitaliste fort...(voir école vitaliste de Montpellier de Théophile de Bordeu et de Paul-Joseph Barthez et les applications de Franz Anton Mesmer héritier de Paracelse et de Jean-Baptiste Van Helmont)

                                                          
                                                                                      


Bonjour Zeugme,




Pour être bien clair, la distanciation dont je parle est celle vis-à-vis de polémiques que l’on trouve ici sur les caractéristiques d’une démarche et d’un type de discours. Mais, pour le reste, je pars d’un ouvrage se présentant comme un essai scientifique : « Le code la conscience » qui développe une hypothèse, celle de l’espace de travail global. Cette hypothèse prétend rendre compte d’un fonctionnement particulier du cerveau qui engendrerait les contenus de conscience. Dans la mesure où Dehaene justifie ses vues par un ensemble de constatations et d’expériences, on peut dire qu’il entend donner à son hypothèse la valeur d’une explication scientifique. Si moi ou d’autres critiquons cette hypothèse, on se place forcément soit sur un plan philosophique, soit sur un plan scientifique.







On se placerait directement sur un plan scientifique si l’on disait que les expériences auxquelles il fait allusion ne sont pas concluantes, ou sont insuffisantes, voire carrément manquantes. On se place sur un plan philosophique si l’on dit que l’objet de sa recherche, « la conscience » est mal cerné ou mal conçu et que les preuves expérimentales qu’il donne se rapportent à un aspect de cet objet qui n’en est pas essentiellement constitutif. Il est évident que, dans la première partie de mon article en exergue, j’évoque l’aspect scientifique du traité en en soulignant le caractère substantiel. Dans la seconde partie c’est sur un plan philosophique que je me situe pour souligner le manque de pertinence d’une démarche ignorant tout l’aspect affectif interne à la conscience et donc la réalité de la conscience elle-même.







Il est vrai que, dans ce forum, je ne me contente pas de critiquer (au sens 1 de Robert : analyser, examiner un ouvrage pour en faire ressortir les qualités et les défauts ) le Code de la conscience, j’émets une hypothèse sur le mécanisme biochimique et microphysique qui engendrerait la substance psychique à la base de la conscience. À partir du moment où je l’émets, mon hypothèse est bien sûre candidate à devenir une explication scientifique. Il suffirait d’en montrer de façon incontestable la validité.







Savoir si l’hypothèse moduliste résout toute la question de « la perception sensito-affective » est une interrogation à laquelle je ne m’aventurerai pas à apporter de réponse a priori. Je me contenterai seulement d’examiner les objections que l’on pourrait faire à une telle conception.







Je ne pense pas que mon explication de la genèse de la conscience puisse s’intégrer à la théorie que l’on appelle vitaliste. Celle-ci considère que la vie et seulement la vie est une nécessité logique incluse dans l’évolution de la matière. Moi je pense que c’est l’apparition de la conscience sensible qui est incluse dans les lois de la matière. Vous me direz que c’est la même chose. Pas forcément. Non que je pense que la conscience pourrait apparaître hors d’organismes vivants. Non même que je pense que l’évolution du vivant aurait pu ne jamais faire apparaître la conscience. Je pense seulement que les deux processus générateurs sont de nature différente. L’apparition de la conscience dépendrait de la coexistence et des rapports particuliers qu’entretiennent les forces fondamentales (gravitationnelle, magnétique, nucléaire faible, nucléaire forte ), ce qui ne serait pas a priori une condition de l’apparition de la vie. Je me refuse à croire que la vie végétale même dans ses développements les plus poussés puisse laisser place à l’émergence de la conscience sensible. Mais je n’entrerai pas plus avant dans ces considérations. L’objet qui me préoccupe est déjà si vaste…







Il existe quantité d’hypothèses sur l’apparition de la conscience sensible et donc sur les phénomènes qui la rendent possible. Préciser mon hypothèse et envisager les voies par lesquelles on peut trouver le moyen de la justifier est une tâche suffisamment lourde et je ne voudrais pas qu’on m’en veuille de négliger des hypothèses différentes. Elles ont d’ailleurs pour la plupart nombre de défenseurs.







Si les forums sont en général un lieu de confrontation, ils peuvent être aussi bien un lieu d’entraide. Je l’ai dit à plusieurs reprises, je cherche avant tout la collaboration de ceux qui ont trouvé quelque intérêt à mes vues au moins en ce qu’elles s’opposent à la conception erronée de Dehaene soutenue par tout ce qui est institutionnel dans ce pays. Je suis abonné à la liste de publications de l’institut Nicot. Il m’en arrive plus de 3000 par semaines, pour la plupart rédigées en anglais. Peut-être y en a-t-il à chaque fois quelques unes qu’il me faudrait connaître pour préciser, voire corriger mes vues. Toute assistance me serait bienvenue.







Plusieurs de mes messages insistent sur le caractère simple et limité de mes hypothèses. Il y a une richesse évidemment considérable de l’expérience consciente, de ses virtualités aussi dont je ne prétends pas, dont je n’ai jamais prétendu expliquer la genèse. Ce sont les aspects les plus frustes, les plus élémentaires de la conscience qui sont le sujet premier de mes préoccupations. Comprendre le psychisme du nématode est le seul but que j’estime à ma portée. Rien ne s’oppose cependant à ce qu’en faisant cela, je m’approche de la compréhension de votre conscience et de la mienne...

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descriptionLa théorie sur la conscience de Dehaene en question - Page 66 EmptyRe: La théorie sur la conscience de Dehaene en question

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bonjour  clément dousset en philosophie réaliste l'on distingue intellectuellement, sans séparer nécessairement car les contraires ne sont pas des opposés, et la critique(κριτική)  est très proche de la recherche de critères(κριτήριο) de distinctions qui peuvent admettre plusieurs niveaux d'intelligibilités quand à l'origine de l'information, et de son d'interprétation...






Pour la conscience si il y a donc plusieurs voies d'accès, pour proposer une lecture qui soit cohérente à : l'expérience commune vue en sociologie, à l'expérience singulière vue en philosophie, théologie et psychologie, à une vision opérante "biochimique et microphysique"  comme vous le désignez vous même, assorti d'un contexte physicaliste, donc vue en physique quand vous dites :"j’émets une hypothèse sur le mécanismece mot impliquant une reproductivité à l'identique selon un modèle de régulation et de gestion de l'information, laisse toute une partie évolutive la conscience qui pourrait admettre que selon les espèces végétales et animales, chacune ai une modalité de conscience effective par l'usage qu'elles ont de leurs milieux de vie respectifs, et ainsi remettrait en cause ce que vous dites plus loin : "Je me refuse à croire que la vie végétale même dans ses développements les plus poussés puisse laisser place à l’émergence de la conscience sensible. Mais je n’entrerai pas plus avant dans ces considérations. L’objet qui me préoccupe est déjà si vaste…" pourtant si vous assortissez la notion de conscience, à la communication en état de modification de fonctions vitales (communication micro bactérienne et sécrétions chimiques des réseaux radiculaires fins des arbres d'une même forêt), ou par l'adaptabilité de toute une espèce à une contrainte chrono-génétique comme le fleurissement et la production de caryopses pour les bambous(déclanchement mondial simultané quindécennal, quinquagennal) ou par les osmoses inter-espèces par lesquels chacune "profite" (chêne-truffe) de l'autre sans la détruire, ou plus rare encore, la réduction et la production de récepteurs climatiques pour des plantes qui vivent dans des milieux arides et "anticipent" les pluies plusieurs jours à l'avance, vous devez convenir que la vie biologique végétale a beaucoup de ressources d'adaptativité réactive et active aux informations, et n'est ce pas là une proto définition de la conscience ? 





Pour un biologiste, ce qui pose souvent problème c'est l'émergence du choix sélectif, affectif, ou conditionnel et surtout de la limite entre les trois, pour établir un niveau minimal de conscience ou un niveau structurel de modification du champs de la conscience sensible, mais ce problème n'en ai peut-être pas un si l'on part d'un autre point évolutif de "l'état de conscience" à partir de "l'acte de conscience" c'est donc que la question des quales ou qualia n'en est pas une comme j'ai essayé de vous le dire dans mon post précédent, à savoir qu'il n'y aurait pas "une conscience" comme "état biochimique ou microphysique" mais uniquement comme temporalité de l'acte vital d'être conscient...


cette voie de la temporation (vue comme "maturation" donc évolution interne d'une entité ayant sa fin en elle même "entéléchie") pour la conscience pose une nouvelle voie d'explicitation qui ouvrirait à ce que vous dites en conclusion  :"Ce sont les aspects les plus frustes, les plus élémentaires de la conscience qui sont le sujet premier de mes préoccupations. Comprendre le psychisme du nématode est le seul but que j’estime à ma portée. Rien ne s’oppose cependant à ce qu’en faisant cela, je m’approche de la compréhension de votre conscience et de la mienne..." pour le moment ma recherche porte sur une évaluation de la conscience selon l'individuation et la transductivité de l'information à partir de la matière inorganique, dans le vivant singulier et collectif (soit par espèce ou socialement),et donc rechercher si il existe un type de codage de l'information matérielle qui soit particulier à chaque répartition de la matière dans le cosmos, selon diverses degrés d'organisation...




car là où le sujet que vous avez proposé à partir du livre de S.Dehaene recoupe l'interrogation du philosophe, c'est d'évaluer si la conscience humaine est aussi un codage de l'information selon des apports de sensibles externes et internes (sensibles propres ou communs), et si ce codage peut-être reproduit dans une unité informatique ou justement l'évolution ne peut pas être comparable à un corps (minéral (1), végétal, animal ou humain) en son milieu de vie...



1) une des réflexions ancienne est de savoir si les cristaux ne sont pas les premières formes de conscientisation d'un milieu dans un corps évolutif... 



bien à vous...

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Comprendre le psychisme du nématode est le seul but que j’estime à ma portée. 
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What is it like to be a nematode ?

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Zeugme a écrit:
 en philosophie réaliste l'on distingue intellectuellement, sans séparer nécessairement car les contraires ne sont pas des opposés, et la critique(κριτική)  est très proche de la recherche de critères(κριτήριο) de distinctions qui peuvent admettre plusieurs niveaux d'intelligibilités quand à l'origine de l'information, et de son d'interprétation...






Pour la conscience si il y a donc plusieurs voies d'accès, pour proposer une lecture qui soit cohérente à : l'expérience commune vue en sociologie, à l'expérience singulière vue en philosophie, théologie et psychologie, à une vision opérante "biochimique et microphysique"  comme vous le désignez vous même, assorti d'un contexte physicaliste, donc vue en physique quand vous dites :"j’émets une hypothèse sur le mécanismece mot impliquant une reproductivité à l'identique selon un modèle de régulation et de gestion de l'information, laisse toute une partie évolutive la conscience qui pourrait admettre que selon les espèces végétales et animales, chacune ai une modalité de conscience effective par l'usage qu'elles ont de leurs milieux de vie respectifs, et ainsi remettrait en cause ce que vous dites plus loin : "Je me refuse à croire que la vie végétale même dans ses développements les plus poussés puisse laisser place à l’émergence de la conscience sensible. Mais je n’entrerai pas plus avant dans ces considérations. L’objet qui me préoccupe est déjà si vaste…" pourtant si vous assortissez la notion de conscience, à la communication en état de modification de fonctions vitales (communication micro bactérienne et sécrétions chimiques des réseaux radiculaires fins des arbres d'une même forêt), ou par l'adaptabilité de toute une espèce à une contrainte chrono-génétique comme le fleurissement et la production de caryopses pour les bambous(déclanchement mondial simultané quindécennal, quinquagennal) ou par les osmoses inter-espèces par lesquels chacune "profite" (chêne-truffe) de l'autre sans la détruire, ou plus rare encore, la réduction et la production de récepteurs climatiques pour des plantes qui vivent dans des milieux arides et "anticipent" les pluies plusieurs jours à l'avance, vous devez convenir que la vie biologique végétale a beaucoup de ressources d'adaptativité réactive et active aux informations, et n'est ce pas là une proto définition de la conscience ? 




Pour un biologiste, ce qui pose souvent problème c'est l'émergence du choix sélectif, affectif, ou conditionnel et surtout de la limite entre les trois, pour établir un niveau minimal de conscience ou un niveau structurel de modification du champs de la conscience sensible, mais ce problème n'en ai peut-être pas un si l'on part d'un autre point évolutif de "l'état de conscience" à partir de "l'acte de conscience" c'est donc que la question des quales ou qualia n'en est pas une comme j'ai essayé de vous le dire dans mon post précédent, à savoir qu'il n'y aurait pas "une conscience" comme "état biochimique ou microphysique" mais uniquement comme temporalité de l'acte vital d'être conscient...


cette voie de la temporation (vue comme "maturation" donc évolution interne d'une entité ayant sa fin en elle même "entéléchie") pour la conscience pose une nouvelle voie d'explicitation qui ouvrirait à ce que vous dites en conclusion  :"Ce sont les aspects les plus frustes, les plus élémentaires de la conscience qui sont le sujet premier de mes préoccupations. Comprendre le psychisme du nématode est le seul but que j’estime à ma portée. Rien ne s’oppose cependant à ce qu’en faisant cela, je m’approche de la compréhension de votre conscience et de la mienne..." pour le moment ma recherche porte sur une évaluation de la conscience selon l'individuation et la transductivité de l'information à partir de la matière inorganique, dans le vivant singulier et collectif (soit par espèce ou socialement),et donc rechercher si il existe un type de codage de l'information matérielle qui soit particulier à chaque répartition de la matière dans le cosmos, selon diverses degrés d'organisation...




car là où le sujet que vous avez proposé à partir du livre de S.Dehaene recoupe l'interrogation du philosophe, c'est d'évaluer si la conscience humaine est aussi un codage de l'information selon des apports de sensibles externes et internes (sensibles propres ou communs), et si ce codage peut-être reproduit dans une unité informatique ou justement l'évolution ne peut pas être comparable à un corps (minéral (1), végétal, animal ou humain) en son milieu de vie...



1) une des réflexions ancienne est de savoir si les cristaux ne sont pas les premières formes de conscientisation d'un milieu dans un corps évolutif... 





Bonjour Zeugme




A PhiloGL qui posait comme vous la question de la conscience des plantes, j’écrivais le 29 juillet 2019 :




« Dans le chapitre 3 du Code de la conscience, Dehaene s’interroge. « A quoi sert la conscience ? », donne-t-il pour titre à ce chapitre. Et il montre que les processus de traitement de l’information sensorielle peuvent être assez poussés, entraîner des comportements, des conduites révélant la « connaissance » d’une information particulière sans qu’il y ait jamais, à aucun moment, un contenu conscient, un quale reflétant cette information. Dehaene, pas plus que moi, ne nie l’immense travail de l’évolution, la mise en place de tous ces processeurs qui vont analyser les données sensorielles. Mais lui comme moi convenons que tous ces processeurs effectuent leur travail inconsciemment, que ce travail, en lui-même, ne suffit pas à engendrer de la conscience, cette réalité qu’on appelle un quale. Il existe maintenant des robots qui non seulement enregistrent des images mais les analysent et effectuent des tâches en fonction des analyses qu’ils ont faites. . Mais ni Dehaene ni moi ne pensons qu’à un moment ces robots sont conscients et donc qu’il existe en eux des quales. »




L’activité biochimique du génotype tout au long de l’existence du phénotype individuel et au-delà d’elle tout le long de l’existence de l’espèce avec sa variété particulière produit des résultats qui n’ont pas fini de nous stupéfier (on le voit malignement avec l’activité actuel d’un certain virus). Par ces corrections incessantes et redoutablement efficaces, elle passe même les performances que l’intelligence artificielle est en train d’atteindre. Mais cette intelligence, naturelle en quelque sorte puisqu’elle est en place dans la nature, se manifeste hors présence de la conscience.




À partir du moment où l’on conçoit celle-ci comme contemporaine de la présence dans un organisme de ce que j’appelle la substance psychique (plaisir, douleur, effort), on ne peut la voir ailleurs que là où elle est censée trouver le mécanisme qui peut la produire. Ce mécanisme qui, pour moi, est lié à l’oscillation des neurones et à la relation qui s’établit entre elle et le champ magnétique interne nécessite bien entendu la présence … de neurones, présence qui n’est pas plus attestée dans les plantes que dans les organismes monocellulaires.




Je n’ai jamais affirmé que le nématode Caenorhabditis Elegans (nématode C elegans) soit le premier être susceptible d’être doué de conscience. Mais je pense que celui-ci ne doit pas en être très éloigné. Je me permets de recopier ce que j’écrivais dans mon article : « Le générateur de conscience doit être un objet simple » (copié ici dans mon message du 28-11-18 à 7h 47) :




« Du physique au psychique : la voie possible d’une transmutation
Par quel biais se fait cette transformation d’énergie ? Voilà bien la question essentielle qui m’intéresse et qui me fait revenir vers le nématode avec une sourde émotion. Dans ce microgramme de matière translucide, le mystère de l’âme peut ne plus être obscur. En tout cas le raisonnement sur la cause d’une volte-face devient des plus simples. Quand l’anosmie du coureur pouvait mettre en cause telle zone du bulbe olfactif ou telle région du cortex supérieur et concerner ainsi des milliers de neurones, l’absence d’une seule paire de neurones suffit à empêcher notre ver de fuir la mauvaise substance. Pourvu de ces deux neurones AWB le nématode C. Elegans fuit la concentration de quinine. Si on détruit ces deux neurones par une intervention au laser, il ne la fuit plus.
Les deux neurones AWB ne se baladent pas dans le corps du nématode comme des électrons libres. Ils sont reliés à des détecteurs, à d’autres neurones chimiosensoriels, à des « bras musculaires » qui permettent le mouvement, ils sont intégrés à tout un réseau de connexions et les potentiels d’action libérés par leur activité dans le réseau peuvent apparaître comme la cause effective des mouvements de fuite du ver. A ce moment-là on fait l’impasse sur le malaise ressenti par l’animal ou on considère ce dernier ainsi que le font élégamment les connexionnistes comme une réalité émergente des processus bio-chimiques en œuvre.
En revanche, si on se place dans l’hypothèse moduliste que j’ai déjà présentée ailleurs (1), on admet que l’activité oscillatoire des neurones AWB produit une modulation du champ magnétique telle qu’elle provoque dans une structure de l’animal sensible à cette modulation un ressenti douloureux d’une intensité donnée. Et ce serait l’énergie de ce ressenti qui serait la cause de la fuite du nématode, sachant que, si l’activité des deux neurones qui provoquent ce ressenti n’existait pas, la fuite de l’animal n’aurait pas lieu.

S’il existe chez C Elegans une paire de neurones pour sentir les composés répulsifs, il en existe une autre pour sentir les composés attractifs, les deux neurones AWA. Les neurones AWA occupent une place différente dans le réseau sensorimoteur de celle des neurones AWB. Cette différence de la place de chaque paire permet d’admettre facilement que leur activité produise un effet différent, opposé en l’occurrence. Si l’on veut que cet effet comportemental opposé (attraction au lieu de fuite) s’accompagne d’un ressenti opposé dans le cadre de l’hypothèse moduliste, il faut nécessairement que les deux neurones « attractifs » ne déchargent pas de la même façon que les deux neurones « répulsifs » afin que la modulation du champ soit différente. »





Qu’il existe un ancêtre du C Elegans qu’on puisse considérer comme lui doué de conscience sensible bien qu’il soit moins riche en neurones, je le veux bien, mais pas sans paires AWA ni AWB !

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Répliquons à ce délire scientiste.


D'après une légende, sur le fondement historique de laquelle nous ne saurions nous prononcer, le Concile de Mâcon de 585 aurait débattu de l'attribution ou non de l'âme aux être humains de sexe féminin. En 1550-1551, l'objet de la controverse de Valladolid était l'attribution ou non de l'âme aux sauvages du Nouveau Monde. Plus près de nous, Alphonse de Lamartine, dans son poème Milly ou la Terre Natale, pose cette question : "objets inanimés, avez-vous donc une âme // qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?". Aujourd'hui, on n'est plus très loin d'attribuer l'âme aux smart computers ("ordinateurs intelligents") et aux smart phones ("téléphones intelligents"), voire aux smart cars ("voitures intelligentes"). On peut faire la même analyse avec la notion d'esprit. Ainsi, lorsque le pape Innocent X condamne cinq propositions prétendument hérétiques de l'Augustinus de Cornelius Jansen, il le fait au nom de l'esprit du texte incriminé et non de sa lettre. De même, si Montesquieu dit, en préface de son Esprit des Lois, ne point écrire "pour censurer ce qui est établi dans quelque pays que ce soit", c'est encore pour souligner qu'il ne s'intéresse pas aux corpus juridiques proprement dits mais bien à leur "esprit". De manière plus triviale, lorsqu'un champion déclare, pour justifier une contre-performance, qu'il avait le "physique" mais que le "mental" n'a pas suivi, il suppose clairement que, même en sport, le corps ne saurait tout expliquer. Enfin, en français, on dit souvent de quelqu'un qui manque d'esprit (ou qu'il n'est pas spirituel) que c'est une brute, sous-entendu, un corps brut, non raffiné. Ce qui est frappant, dans tous ces exemples, c'est que, si "x a un corps" semble évident pour tout le monde, en revanche, "x a une âme (ou un esprit, ou un mental, etc.)" ne va pas de soi. Cela semble devoir trouver confirmation dans l'affirmation d'un Jean-Pierre Changeux déclarant que "plusieurs présupposés idéologiques, qui sont monnaie courante dans les sciences de l’homme, doivent être déconstruits. Première opposition réductrice : la dualité corps-esprit [...] distinction archaïque fondée sur une ignorance délibérée des progrès de la connaissance scientifique"(Changeux, du Beau, du Vrai, du Bien : une Nouvelle Approche Neuronale). Voilà qui jetterait le discrédit sur la remarque "idéologique" du sociologue Émile Durkheim selon laquelle "partout, l'homme s'est conçu comme formé de deux êtres radicalement hétérogènes : le corps, d'un côté, l'âme de l'autre"(Durkheim, le Dualisme de la Nature Humaine et ses Conditions Sociales), autrement dit, selon laquelle le dualisme corps-esprit serait un grand invariant anthropologique. Le but de cet exposé est de montrer qu'ils ont tort tous les deux : Changeux parce que nous verrons que, s'agissant des corps vivants et, tout particulièrement, des corps humains, le dualisme corps-esprit est inéliminable (accessoirement : l'"idéologie" n'est pas du côté qu'on croit) ; Durkheim parce que la nécessité du dualisme corps-esprit n'a aucun fondement ontologique, en d'autres termes, parce que le "corps" et l'"âme" ne sont pas deux "êtres hétérogènes" mais deux notions corrélatives l'une de l'autre comme le sont, par exemple, le haut et le bas ou bien la droite et la gauche.

(à suivre ...)


Dernière édition par PhiPhilo le Mar 2 Mar 2021 - 8:22, édité 1 fois (Raison : Faute d'orthographe)
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