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La théorie sur la conscience de Dehaene en question

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PhiPhilo
BOUDOU
Zingaro
Cardinal
Vangelis
Azyb
shub22
11 participants

descriptionLa théorie sur la conscience de Dehaene en question - Page 59 EmptyRe: La théorie sur la conscience de Dehaene en question

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Il semble que Merleau-Ponty, par exemple, n'a pas la même façon de voir à propos de "sensation pure". Il serait utile de faire une revue critique de la question.


C'est déjà fait. Cf. https://www.philosophie-portail.com/t3892-sur-la-distinction-problematique-entre-sensation-et-perception.

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après avoir lu votre échange de paroles, je repars et m'en excuse d'un post plus ancien de Boudou, car il me semble que si l'on place le langage comme capacité de réactivité ou d'interactivité des intelligences, cela peut définitivement trancher en faveur de PhiPhilo lorsqu'il écrit : Du coup, ce qui donne accès à l'intelligence humaine, c'est-à-dire à la faculté proprement humaine de mettre en relation (en latin inter-legere)[j'ajoute personnellement : lire de l'intérieur et la machine n'as pas d'intérieur juste une accumulation d'extériorités]  c'est l'unité indissoluble de la sensibilité et du langage (raison pour laquelle un ordinateur ne saurait être dit "intelligent" puisqu'il n'a ni langage ni sensibilité).



donc à la suite de votre première phrase Boudou: " Quand je dis que les philosophes, les logiciens, les mathématiciens apportent tous une contribution indispensable aux sciences expérimentales, je suppose évidemment aussi l’inverse  (cf. la révolution copernicienne par exemple). " je mettrais un bémol car de vouloir mettre une réversibilité systémique entre des efforts distincts d'intelligibilités, risque fort de faire entrer toute l'évolution de la pensée dans un cursus irréversible de prendre fait et cause et de limiter voir rendre impossible une critique mutuelle sur une méthodologie particulière ou sur une prise de positon d'éthique sociétale par exemple...

si contribuer est toujours un effort coopératif qui exige que chacun connaisse le travail et l'intention/motivation de son vis à vis, il est évident que cette contribution n'est pas indispensable puisqu'elle est parfois rendue impossible...


pour preuve, et par votre deuxième phrase  : "En matière de bio-mimétisme, la neurobiochimie et la biochimie des émotions méritent d'être étudiées." une contribution en philosophie dirait que le lien irréfragable entre l'émotion et le sentiment, qui pourrait nous servir de "révélateur" dans la recherche de nouveaux sentiments dans un contexte technoscientifique, interroge donc aussi la capacité évolutive de la psyché humaine qui a toujours lié la sensation à ses besoins et les sentiments aux envies...
 
l'émotion étant à mis chemin du besoin et de l'envie, elle l'est donc aussi de la sensation et du sentiment ou plus précisément elle est l'enfant commun de la sensation et du sentiment quand le besoin ou l'envie sont en contact avec ce qu'ils recherchent...
 
puisqu'il semble évident que la sensation physiologique, provenant d'une réceptivité d'informations issues d'un contact avec telle ou telle réalité, (le feu, un visage , un corps qui souffre etc.), se trouve être un besoin d'émotion par le contact et par là on peut dire que l'esprit par le corps s'informe sensiblement du réel...
 
alors que le sentiment réclamant un temps plus long pour se former, provient d'une relation/présence continue d'informations avec certaines réalités (ses parents, l'ennemi, son pays etc.) se trouve donc être une envie d'émotion par le contact et par là on peut dire que l'esprit par le corps informe le réel (les autres) de sa présence...
 
l'affect négative causé par certaines disruptions sociétales par exemple (pollutions, guerre, insécurité etc.), ou d'une relation instable avec d'autres personnes, ou d'un questionnement insoluble sur soi même, peut être en effet cause du resurgissement d'un potentiel de contrôle de l'émotionnel, mais tout comme l'affect positif, seules les vertus peuvent en venir à bout…

les programmes informatiques ne sont pas vertueux car ils n'ont pas d'autres finalités que la réitération de leur fonctionnalité, ils sont donc uniquement des localisations d'une automatisation et plus du tout la présence d'une autonomie comme pour le vivant... 

Dernière édition par Zeugme le Dim 7 Fév 2021 - 9:37, édité 2 fois

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PhiPhilo :
C'est déjà fait. Cf. https://www.philosophie-portail.com/t3892-sur-la-distinction-problematique-entre-sensation-et-perception.

Je vous remercie vivement pour ce fil de discussion qui mérite d'être lu à la lumière des précédents sur ce même sujet que vous traitez brillamment. Je médite cela et reviens vers vous.

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la machine n'as pas d'intérieur juste une accumulation d'extériorités


C'est tout à fait exact. Deleuze et Guattari, dans Capitalisme et Schizophrénie évoquent les dégâts psychiques qu'engendre notre culture lorsqu'elle traite nos organes comme des machines, autrement dit lorsqu'on conçoit (exactement à la manière de Dehaene ou de Dousset pour la conscience) nos fonctions vitales comme des fonctions mécaniques. On se souvient que Durkheim, dans de la Division du Travail Social distingue deux sortes de relations de division sociale du travail : celle qui conduit à une solidarité mécanique et celle qui produit de la solidarité organique. La métaphore est très parlante : dans certaines circonstances, les agents sociaux sont interchangeables, exactement comme des pièces mécaniques, dans d'autres, au contraire, chaque agent social est dépositaire d'une spécificité irremplaçable, un peu comme les organes d'un corps biologique. Car le propre de la vie, c'est, effectivement, de produire une certaine forme d'intériorité qui fait que le tout (le corps) n'est pas, telle une machine, une accumulation de pièces et/ou de fonctions interchangeables. L'un des philosophes les plus perspicaces à l'égard de cette notion d'intériorité a été Wittgenstein qui rejette le lieu commun de l'intériorité psychique : "que se passe-t-il exactement dans sa tête ? Cette question n’a pas de réponse à part des déclarations concernant sa pression sanguine, son pouls, etc"(Wittgenstein, Leçons sur la Philosophie de la Psychologie). En disant cela, il dit deux choses, en fait : 1) il n'existe pas d'intériorité psychique au sens d'une certaine tradition philosophique idéaliste et/ou spiritualiste pour laquelle le corps représente l'extérieur et l'âme ou l'esprit l'intérieur mais 2) il y a bien, cependant une intériorité biologique consistant en l'accomplissement d'un certain nombre de fonctions vitales qui, n'en déplaise aux scientistes de tous poils, ne sont pas des fonctions mécaniques puisqu'elles participent toutes de ce que Varela appelle l'auto-poïèse, c'est-à-dire l'auto-construction et l'auto-défense de l'organisme (en gros, ADN plus système immunitaire). Bref, comme vous le dites, la notion d'intériorité est bien un critère de distinction entre le biologique et le mécanique, et ce, au même titre que la sensibilité et l'intelligence.

PS : comme il est question, sur un autre fil de discussion, de ce qui distingue les philosophies des sagesses et les sagesses entre elles, je précise au passage que la notion d'intériorité est complètement absente de la sagesse chinoise (elle y est remplacée par celle de centralité, 中 zhōng) tandis qu'elle est extrêmement importante pour la sagesse indienne (notion d'ātman ou de soi absolu).

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excellent focus sur les enjeux de faire d'un glissement sémantique, un nouveau séquençage de la conscience du vivant par des notions extérieures à lui !

...voir aussi le sujet sur Origines de la philosophie(s) et mutations
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