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Autour d'une pensée de l'existence

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descriptionAutour d'une pensée de l'existence - Page 18 EmptyRe: Autour d'une pensée de l'existence

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« Le réel est rationnel » Hegel. C’est-à-dire que la raison peut en rendre compte, mais nous pouvons renverser la proposition et la comprendre comme l’idée suivante : ce qui est rationnel est réel. Ce qui est pensable, constructible par notre raison accède à la réalité. Pour Hegel n’existe pas ce dont on ne pourrait pas rendre compte, ce qui échapperait partiellement ou totalement à la raison, à cette tentative de rendre compte des choses et de pouvoir en comprendre le principe. Hegel retrouve ici ce qui, chez les premiers penseurs de notre culture, était résumé sous le terme de chaos.

Le chaos désigne ce qui, par définition échappe à la pensée. Chez Hegel même la mort est rationnelle. La mort ne fait pas ouverture, ce n’est pas sur quoi la pensée bute, c’est ce qui sera intégré dans le système hégélien. C’est le système le plus achevé et le modèle le plus parfait illustrant l’idée même de système. Le système par définition est rationnel, il obéit aux exigences de la raison. Conséquemment tout système propose forcément une clôture. On ne peut parler de système que si nous pouvons fermer un ensemble sur lui-même, l’isolant de l’extérieur. Qui dit système dit nécessairement clôture du réel et donc de la pensée.

Essayer d’enfermer la pensée à l’intérieur d’un système, lui faire produire ses connaissances sous forme de système, une fois cette tâche terminée plus rien n’existe à penser et la pensée est vouée à redire, reproduire une nouvelle fois ce qu’elle a déjà reproduit. Il n’est pas exagéré de dire que tout système pour la pensée comporte peut-être la mort de celle-ci en germe à l’intérieur de lui-même. Le système va à un certain moment épuiser la pensée, la bloquer par ce phénomène de clôture. Évidemment le système comble nos mauvaises tendances dogmatiques, cela satisfait l’être intellectuel que je peux être. Donc rationalité implique clôture, risque de mort, d’asphyxie de la pensée. En outre c’est toute la question de la liberté qui se trouve résolue avant d’être posée.

Mais le vivant en tant que vivant pose un problème.

Au XIX ème siècle on a substitué aux sciences de la vie les sciences du vivant. Le participe présent (vivant) met l’accent sur l’ensemble des processus biochimiques qui définissent traditionnellement ce qu’on appelle la vie, alors que la vie est un ensemble d’effets que produisent ces processus, effets qui aussi transforment le milieu.

Par définition la vie est ouverture, changement permanent, évolution, adaptation, transformation, reproduction, tous ces termes qui gravitent autour du concept même de vivant. Tout ceci ne s’accommode pas du tout de cette idée de clôture ou de fermeture. 

L’ensemble des philosophies existentialistes méprisent le système, vilipendent le système. La philosophie qui continuerait de regarder du côté du système, à vouloir penser d’une façon systématique ne sera plus reconnue désormais comme une véritable philosophie.

A terme les philosophies de l’existence vont avoir à renouveler totalement l’approche de l’homme en partant du principe que ce n’est pas de l’Homme, être générique, que nous allons partir, mais de l’homme en tant qu’individu, chaque être humain en tant qu’humain avec son histoire, ses expériences, sa façon de se lancer  dans l’existence, de la fuir et de l’assumer tour à tour. On ne part pas de ces grandes théories abstraites, on ne repart pas de l’anthropologie kantienne mais on part de la vie telle qu’elle va s’offrir à chacune et chacun d‘entre nous. On considère que les expériences les plus modestes, les plus humbles de notre vie sont riches d’enseignement et c’est précisément celles-ci qu’il va falloir observer  dans un premier temps, sur lesquelles ensuite  il va falloir méditer  et analyser.  On reconnaitra ici la grande influence  de la phénoménologie, très prononcée chez Sartre et Heidegger (beaucoup moins chez Jaspers et Kierkegaard puisque le mouvement n’existait pas encore).

descriptionAutour d'une pensée de l'existence - Page 18 EmptyRe: Autour d'une pensée de l'existence

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(Suite et fin de l'introduction)

L’un des cris de guerre de cette nouvelle façon de philosopher qu’est la phénoménologie est : « il faut revenir aux choses mêmes » Husserl. Attention à cette phrase qui peut être très équivoque. Comment comprend-t-on cette phrase ? "Revenir aux choses mêmes" nous attire curieusement vers l’essence. C’est là que l’on mesure que nous sommes tous imprégnés de platonisme, d’ontologie, de métaphysique. On entend cette phrase comme : parvenir à l’essence des choses et nous pensons que la phénoménologie va nous proposer une saisine, une connaissance de cette essence. Non ! cela serait le contresens le plus grave. 

Dans phénoménologie nous avons le discours sur les phénomènes, science des phénomènes, c’est ce que veut dire étymologiquement le terme, et nous savons que phénomène, phénoménal en grec veut dire apparaitre. 

On ne comprend pas comment la science de phénomènes pourrait nous montrer ce que sont les choses, même entendues sous leurs essences. 

La phénoménologie est sceptique et pyrrhonienne, c’est-à-dire qu’elle renonce par définition à Platon, elle renonce à aller chercher au-delà des phénomènes une réalité autre, une essence. Elle prend acte que nous vivons dans un monde phénoménal où ce qui se montre à nous ne sont que des phénomènes. Il n’ y a rien derrière le phénomène. 

Revenir aux choses mêmes selon le propos de Husserl cela veut dire : revenons à ce que sont les choses pour nous, pour les consciences percevantes que nous sommes. Nous sommes donc voués à ne voir des choses que leur pure phénoménalité, la façon dont pour nous elles apparaissent. 

Etudions ces pures apparences. 

Il y a donc quelque chose de pyrrhonien. Dans l’antiquité, l’un des grands mouvements qui se développe parallèlement à l’épicurisme c’est le mouvement sceptique. Le mouvement sceptique qui installe le doute. Nous ne pouvons pas avoir d’autre position que celle du doute. Aucune vérité certaine ne peut nous être définitivement acquise, donc la seule attitude cohérente est de se maintenir dans le doute. 

Dans ce mouvement sceptique il y a Pyrrhon. Pyrrhon c’est le scepticisme absolu, total, porté à l’extrême de ses conclusions. Le pyrrhonisme est une sorte d’extrémisme, c’est une façon de tirer les conclusions des sceptiques en les poussant jusque dans la voie extrême. Pyrrhon montre que le doute est une façon de se tenir qu’il va falloir dépasser. Il va falloir apprendre à vivre dans la pure apparence. Dès que nous avons l’apparaitre, ne le comprenons pas en l'opposant à l’être. Beaucoup de dictons dans les langues « ne pas se fier aux apparences » nous signifient que l’apparence est une chose, mais qu’il existerait à côté, au-dessus, un monde plus vrai, plus réel. Ce monde nous avons pris coutume de l’appeler le monde de l’être depuis le début de la métaphysique. 

Pyrrhon va nous livrer un monde qu’il faut repenser comme n’étant qu’un monde d’apparence, coupé de la référence à l’être. Il y a tout le temps de l’apparence mais sans l’être derrière. D’une certaine façon les existentialistes sont pyrrhoniens. Ils récupèrent l’idée que nous devons penser les choses mêmes. Pensons le phénomène comme étant simplement un phénomène, sans s’adosser à autre chose et certainement pas à une essence. L’existence précède l’essence va nous demander de tout réinventer. C’est son côté révolutionnaire. 

Rejeter l’idée de système : les philosophies existentielles posent de revenir à ce que nous appellerions le vécu. Non pas la vie qui peut être un terme relativement abstrait , mais le vécu, l’existence particulière, individuelle de tout un chacun. 

Ici il nous faudra croiser : 

L’axe du temps 

Chacun est soumis au temps. Toutes les philosophies de l’existence méditeront sur le temps. La prise en compte du présent et surtout de l’instant, unité de temps, le présent. Mais dans l’instant il y instance, ce qui juge, ce qui appelle pour juger. Les philosophies existentielles vont s’enraciner dans notre présent, dans chacun de nos instants, pour nous ouvrir à ce sens : accueillir notre temps « carpe idem ». Mais aussi pour nous rendre bien conscients que cet instant, même si nous commençons à ne le comprendre que d’un point de vue strictement temporel, il nous faut le dépasser et lui donner quelque chose de l’ordre juridique. Chaque instant est quelque chose qui m’appelle. Comment répondre à cet appel ? C’est à moi d’en juger, à moi d’assumer toutes ces choses. 
L’axe du temps ne peut qu’ouvrir sur la mort. 



Réflexion sur la mort. 

Non pas de façon traditionnelle à laquelle la philosophie nous a habitués. Ce n’est pas la méditation du Phédon chez Platon, ni la mort selon les épicuriens et les stoïciens donc séparation à ce moment fatal des pensées. Ce n’est pas la ruse épicurienne : ne crains pas la mort « quand nous sommes la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c’est nous qui ne sommes pas » C’est vrai. Mais cela suffit-il à nous réconforter? 

Nous ne pouvons rien comprendre aux philosophies existentielles si nous ne posons pas aussi la question de la liberté. 

Il faudra entièrement repenser la liberté de l’homme. 

Enfin est-ce que l’existentialisme, comme le souhaitait Sartre, nous fait sortir de la métaphysique, ou est-ce que ce n’est pas une autre façon de prolonger la métaphysique ? 

Est-ce que cette rupture est vraiment consommée ? 




Fin de l’introduction.


La suite sera menée par Arcturus elle-même. Les questions sur l'introduction peuvent être posées maintenant.

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Bon, bon, bon... Si je comprends bien, pour Sartre (dont je viens de relire le roux roman et surtout parce qu'en définitive il s'agit bien de ses conceptions à lui), l'existence est en quelque sorte la condition première, sine qua non, qui permettra la construction libre, appuyée sur l'ouverture à un monde, d'un être et par lui des concepts, dont le concept d'essence. L'être serait donc cet assemblage produit par une liberté consciente, grâce à l'existence, prise comme origine ultime ? Ce que nous dit Sartre c'est que l'homme est d'abord une conscience, ensuite une construction libre au sein d'un espace contraignant donné par la conscience ?

Mais si tel est le cas, comment justifier la liberté ? Qu'est ce qui est libre sinon une essence ou une existence ? L'existence ne peut l'être puisqu'elle est contingente, et l'essence non plus puisqu'elle semble ne pas pouvoir avoir la liberté suffisante que pour exister préalablement à toute autre chose.

Dites, et je passe du coq à l'âne, je ne comprends plus qui parle ici :

Arcturus a écrit:
Elle répondra elle-même aux questions bien entendu.


Aliochaverkiev, ou Arcturus ? Car dans le contexte, l'un se prend les pattes dans le tapis de l'autre.

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J'aurais dû mettre le plan au début de cette étude. J'ai omis de le faire. Je vais le faire ici.

l Introduction (déjà faite)

ll Aux sources d'une pensée de l'existence

1) L'existence comme défaillance
2) L'existence comme accident
3) L'existence est-elle démontrable?
4) L'existence comme projet

lll Les philosophies existentielles

1) L'existence comme posture: S. Kierkegaard
2) L'existence comme possible: K. Jaspers
3) L'existence comme corporéité: G. Marcel
4) L'existence comme facticité et liberté : JP. Sartre
5) L'existence comme révolte et jouissance: M. Camus.

Je répondrai aux questions.

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Crosswind a écrit:
Bon, bon, bon... Si je comprends bien, pour Sartre (dont je viens de relire le roux roman et surtout parce qu'en définitive il s'agit bien de ses conceptions à lui), l'existence est en quelque sorte la condition première, sine qua non, qui permettra la construction libre, appuyée sur l'ouverture à un monde, d'un être et par lui des concepts, dont le concept d'essence. L'être serait donc cet assemblage produit par une liberté consciente, grâce à l'existence, prise comme origine ultime ? Ce que nous dit Sartre c'est que l'homme est d'abord une conscience, ensuite une construction libre au sein d'un espace contraignant donné par la conscience ?

Mais si tel est le cas, comment justifier la liberté ? Qu'est ce qui est libre sinon une essence ou une existence ? L'existence ne peut l'être puisqu'elle est contingente, et l'essence non plus puisqu'elle semble ne pas pouvoir avoir la liberté suffisante que pour exister préalablement à toute autre chose.

Dites, et je passe du coq à l'âne, je ne comprends plus qui parle ici :

Arcturus a écrit:
Elle répondra elle-même aux questions bien entendu.


Aliochaverkiev, ou Arcturus ? Car dans le contexte, l'un se prend les pattes dans le tapis de l'autre.

A partir de maintenant Arcturus reprend la maitrise de son étude. Je n'ai fait que l'aider à taper ici son exposé (le texte est d'elle mais l'acte de frapper le texte ce fut moi la plupart du temps, uniquement pour l'aider, dans la mesure où elle ne pouvait plus le faire elle même).
Cette période est finie, je n'interviens plus, sauf éventuellement en intervenant au même titre que vous par exemple.
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