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Critique de la raison pure

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descriptionCritique de la raison pure - Page 45 EmptyRe: Critique de la raison pure

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J'en viens maintenant à l'Idée "opération de la raison pure" (je reprends là une locution de Luc Ferry dans son livre : Kant).
La raison pure dans ses opérations s'appuie aussi sur l'entendement. Mais elle va en quelque sorte extraire le concept (de l'entendement) pour en faire une abstraction autonome. On pourrait aussitôt objecter que Kant distingue lui aussi des concepts purs (de l'entendement) sans relation avec la sensibilité, ce pourrait être des idées au fond ces concepts purs, mais en fait il ne les définit qu'en fonction de leur aptitude à s’appliquer à la sensibilité. Nous sommes avec Kant dans le transcendantal c'est-à-dire dans l'aptitude des concepts purs à se saisir ou à rendre compte des phénomènes sensibles.
L'idée se déconnecte totalement de tous phénomènes. Le concept dont la raison pure s'empare  existe pour elle en soi, sans relation avec une quelconque réalité qui l'engendrerait.
Ce sont les idées telles que Platon les définit. Prenons l'idée du cheval. Pour Platon, il existe réellement une idée, l'idée du cheval, dont tous les chevaux réels (pour nous réels) sont en fait des copies. Il n ' y a donc qu'une seule réalité : les idées, dont les copies que nous percevons ne sont que des reflets. Dans l'idéalisme il n' y a de vraie connaissance qu'à partir des idées. C'est cela que Kant réfute avec la plus grande vigueur.
Nous pourrions prendre aussi l'idée de Dieu. La raison pure peut penser l'idée d'un Dieu à la connaissance infinie par opposition en quelque sorte avec la finitude de l'homme; il est toujours possible de penser par opposition à un concept de l'entendement; mais pour Kant, ce n'est pas parce que la raison pure peut penser Dieu (comme être parfait) que Dieu existe. (Dieu existe peut-être par l'opération de la foi, mais il ne peut pas exister par l'opération de la raison pure). Kant dénonce  ce mécanisme de la raison pure : donner l'existence à un concept dégagé de toute réalité perçue. Ce type de connaissance pour Kant est illégitime. La raison pure ne peut pas engendrer l’existence pour Kant. La raison pure, seule, ne peut pas engendrer de connaissance légitime car la raison  pure, seule, ne peut pas créer l'existence. Ce qui ne signifie pas que l'idée en soi, est inutile ! Mais elle ne peut pas être utilisée comme source de connaissance.

descriptionCritique de la raison pure - Page 45 EmptyRe: Critique de la raison pure

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Je termine avec les réponses faites à Chrome.
Vous dites  : "La raison fournit les connaissances a priori...".
Il y a là une erreur d'analyse du mécanisme même de la connaissance.
Je vais prendre un exemple pratique.
Pour faire un liant solide, en maçonnerie, il vous faut faire un mélange adéquat de ciment, de sable, de gravier et d'eau. Peut-on dire que les sources du liant sont le "savoir mélanger" ? Non, nous dirons que les sources du liant, les constituants du mélange, sont l'eau, le sable etc.
Bien sûr il faut aussi le savoir faire. Mais nous ne dirons pas que le savoir faire est un constituant du liant. Il ne faut pas confondre les constituants de la connaissance et le fait de savoir les mettre en œuvre, ces constituants. Bien sûr la raison au sens large (pas au seul sens de : raison pure) est nécessaire à l'activité cérébrale. Mais le fait que la raison soit nécessaire à l'activité cérébrale ne signifie pas que la raison est un "matériau" de la connaissance.
Notons, pour éviter d'être taxé de nominalisme, que la raison elle-même est une activité cérébrale, pas une "chose" existant dans l'esprit.

Enfin, à propos des jugements synthétiques a priori qui permettent d'avoir des connaissances sans l'expérience, notons que ces jugements ne peuvent se développer pour Kant que dans les formes pures de l'intuition, l'espace et le temps. Ces connaissances restent donc toujours issues de l'intuition (dans ses formes pures) et de l'entendement (dans ses catégories).


Je vais maintenant continuer l'étude de la Critique là où je l'avais laissée.

descriptionCritique de la raison pure - Page 45 EmptyRe: Critique de la raison pure

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Troisième section : du rapport de l'entendement à des objets en général et de la possibilité de les connaître a priori (page 188).


Les sens, l'imagination et l'aperception sont donc les trois  sources subjectives des connaissances. (Sources subjectives au sens : traitements subjectifs de l'information). Elles sont empiriques dans leur application mais elles ont aussi des fondements a priori qui rendent possibles leur utilisation empirique (c'est là le principe même, l'essence du transcendantal).


Les sens représentent les phénomènes dans la perception, l'imagination dans l'association (et la reproduction), l'aperception dans la conscience de l'unité des représentations avec les phénomènes dont elles sont issues, soit dans la recognition.



Au fondement de la perception il y a la forme de l'intuition pure : le temps; au fondement de l'association, il y a la synthèse pure de l'imagination; au fondement de la conscience empirique il y a l'aperception pure c'est-à-dire l'identité complète de soi-même à travers toutes les représentations possibles.

descriptionCritique de la raison pure - Page 45 EmptyRe: Critique de la raison pure

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Il y a connection des représentations-intuition/imagination/aperception jusqu'au point de convergence dans l'unité de la connaissance qu'exige toute expérience possible.
Toutes les représentations ont une relation nécessaire à une conscience empirique possible, laquelle entretient une relation nécessaire avec une conscience transcendantale : "C'est-à-dire avec la conscience de moi-même en tant qu'aperception originaire" [page 189-note].
"Or il y a une unité synthétique du divers de la conscience qui est connue a priori et qui fournit ce sur quoi se fondent les propositions synthétiques a priori  qui concernent la pensée pure".

Nous voyons là comment Kant va en arriver aux catégories.

Cette unité de la connaissance provient de la continuelle identité de nous-mêmes vis-à-vis de toutes les représentations. C'est même, cette identité de l'aperception, la condition nécessaire  de la possibilité de toutes représentations. "Ce principe est solidement établi a priori et peut s'appeler le principe transcendantal de l'unité de tout le divers de nos représentations" (y compris le divers de l'intuition) [page 189].

"Or l'unité du divers est synthétique : donc l'aperception pure fournit un principe de l'unité synthétique du divers dans toute intuition possible" (est encore annoncée là la catégorie).
"Il ne faut pas laisser échapper que la simple représentation "Je"" constitue ...la conscience transcendantale".

descriptionCritique de la raison pure - Page 45 EmptyRe: Critique de la raison pure

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Ce principe de l'unité synthétique du divers vaut donc pour l'intuition possible mais vaut aussi pour l'imagination.
"L'unité transcendantale de l'aperception se rapporte [aussi] à la synthèse pure de l'imagination" [page 190].
"Nous appelons donc transcendantale la synthèse du divers dans l'imagination quand...elle ne s'applique a priori à rien d'autre qu'à la simple liaison du divers".
"L'unité transcendantale de la synthèse de l'imagination est la forme pure de toute connaissance possible".

"L'unité de l'aperception relativement à la synthèse de l'imagination est l'entendement".
"Il y a dans l'entendement des connaissances pures a priori qui contiennent l'unité nécessaire de la synthèse pure de l'imagination vis-à-vis de tous les phénomènes possibles".

Il s'agit là des catégories.

"L'entendement pur, par la médiation des catégories, est un principe formel et synthétique de toutes les expériences et les phénomènes ont une relation nécessaire à l'entendement".
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