Euterpe a écrit: Zingaro a écrit: En quoi Spinoza est-il un philosophe de la lumière par exemple ? Qu'a sa philosophie en commun avec la peinture d'un Delacroix ?
Il faudrait expliciter votre remarque. En l'état, ça ressemble à une analogie fantaisiste. Quel rapport avec votre question initiale ?
Deleuze fait un parallèle entre le basculement, dans l'art, vers une peinture de la lumière - de l'optique - et la recherche d'un signe équivoque à partir duquel ériger une philosophie, par exemple chez Spinoza. Dans les deux cas, c'est la création d'un "espace optique pur".
Si j'ai bien compris, la peinture de la lumière est une peinture qui donne forme par la lumière. De tels tableaux sont nécessairement sombres puisqu'on s'y emploi aux jeux de lumière, lesquels necessitent une atmosphère neutre : grise. Delacroix est un peintre de la lumière en ce sens. Il arrache l'expérience tactile du monde en hissant sa peinture vers quelque chose de plus lumineux, plus optique. Et ça se ressent, je trouve, dans le quelque chose de vaporeux de ses tableaux ; ils dégagent une inconsistance... À moins que ce ne soit Deleuze qui, m'ayant suggéré un tel regard, influence ma perception du tableau ?
Quoi qu'il en soit Deleuze suggère que les tendances artistiques et philosophique dialoguent, voire qu'elles sont intimement liées. J'ai conscience que ça puisse être le cas, meme si personnellement j'ai un peu de mal avec cette idée. Je ne crois pas qu'il faille réduire l'œuvre à un enjeu philosophique. Par exemple chez Dali la psychanalyse n'aura servi que de médias à sa puissance artistique, voire de materiau au même titre que ses pinceaux. Et c'est ce qu'il a montré lorsqu'il s'est vendu et s'est transformé en Avida Dollars.
Les concepts de styles linéaire et pictural m'ont fait penser à cette réflexion. Y a-t-il une opposition philosophique sous-jascente ?
Je conçois quelle peut-être sa nature, s'il y en a une, mais j'ai du mal à la poser clairement.