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Évolution de l'esprit sans matière.

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anozerview a écrit:
J'ai dû mal à croire qu'un aveugle de naissance voit des couleurs. Je suis plus d'accord avec la conception de l'esprit par Emmanuel Kant, ne négligeant pas la part d'empirisme dans notre esprit.


Pouvez-vous préciser la nature de votre questionnement en développant un peu votre réflexion sur le sujet ?

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Eh bien je ne suis pas professeur de philosophie. Je ne m'appuie pas sur des théories déjà proposées pour avoir une conclusion subjective qui n'est qu'un cheminement de pensée hasardeux qui n'a plus de lien direct avec la science. Je m'appuie sur nos faibles connaissances sur le fonctionnement du cerveau et ses expériences comme postulat pour comprendre comment on arrive à penser. Leur évidence est telle que ces postulats me paraissent des axiomes.

Premier postulat : si l'homme a la tête coupée, il ne pense plus.
Second postulat : Le cerveau est le lieu de construction de nos pensées. 

Ce que je veux démontrer : Notre esprit serait modélisable par un ordinateur constitué d'une partie logique élémentaire (entendement) dont découle nos pensées déduites et un certain bruit ou des erreurs (exemple : pensée insconsciente). C'est simpliste. Mais je verrais bien une gaussienne représenter notre esprit.

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lcz a écrit:
J'ai eu l'occasion d'avoir un écho de la pensée de Berkeley par l’intermédiaire de Bergson, mais je dois avouer que mes souvenirs sur cet auteur sont assez flous. L’idée d'un recours à Dieu me fait penser à l'occasionnalisme de Malebranche, il me semble que ce dernier affirme que l’intermédiaire, le lien entre corps et esprit est Dieu.

Il me semble en effet que les recherches modernes tendent à affirmer que le cerveau et les connexions neuronales, qui sont donc des éléments purement physiques, seraient au centre de ce problème. J'ai quelques souvenirs d'un cours d'introduction à la philosophie analytique où nous avons justement étudié les différentes hypothèses en ce qui concerne les interactions entre états mentaux et états physiques. Je n'ai malheureusement pas eu le temps d'approfondir le sujet, et ce maigre cours d'un semestre n'a laissé en moi qu'une relative confusion sur le sujet et des questions en suspens. Il reste par exemple difficile pour moi de concevoir dans quelle mesure des facultés propres à l'esprit, notamment la volonté, peuvent se réduire à des stimuli neuronaux. Je vous remercie en tout cas pour ces suggestions de lecture, je suis très intéressé par le sujet.

En fait, Malebranche propose également une thèse dualiste. Par contre, contrairement à Descartes, son dualisme est non-interactionniste. Le problème principal de Descartes provient des interactions entre les deux substances : les interactions causales entre esprit et corps sont évidentes pour nous, mais nous ne parvenons pas à les expliquer. Au contraire de Descartes, Malebranche postule que Dieu lui-même est à l’origine de ces interactions (c’est l’occasionnalisme que vous citiez). Par la suite, Leibniz va contester cet occasionnalisme en faisant remarquer que ce ne serait pas une méthode efficace pour Dieu que d’intervenir directement à chaque interaction causale entre le corps et l’esprit. Il proposera alors sa théorie de l’harmonie préétablie (un autre dualisme non-interactionniste) : esprit et corps sont préalablement synchronisés par Dieu de manière à réagir toujours de façon harmonisée telles deux horloges synchrones qui affichent toujours la même heure.

Ce qui pose problème à Berkeley dans le dualisme, c’est qu’il débouche sur un double scepticisme : un scepticisme ontologique (peut-on être certain que ce que nous percevons existe ?) et un scepticisme épistémologique (que pouvons-nous savoir sur ce que nous percevons ?). L’immatérialisme qu’il propose est là pour réfuter le scepticisme en postulant l’inexistence de la matière. Au fond, ce qui pose problème à Berkeley dans ce scepticisme, c’est qu’il peut facilement déboucher sur l’athéisme : penser les choses sur le plan matériel peut amener à remettre en cause l’existence des choses immatérielle et donc de Dieu. C’est le matérialisme de Locke qui est visé par Berkeley sur ce point.

Pour la petite histoire, ce qui est amusant, c’est que la première publication de cette thèse par Berkeley, en 1710 dans Traité des Principes de la Connaissance Humaine (que je n’ai pas lu) a été très mal perçue (et mal comprise) par le public qui a taxé Berkeley de sceptique. C’est en 1713 que Berkeley publie les Trois dialogues entre Hylas et Philonous pour tenter de s’expliquer plus clairement (toujours sans résultat). Ça donne par contre un texte assez agréable à lire ou l’on se rend compte du travail de pédagogie qui a du motiver Berkeley.

Concernant les thèses modernes en philosophie de l’esprit, le sujet est vaste et encore plein de développements que je connais très mal. En me relisant, j’ai d’ailleurs relevé une imprécision : j’ai associé le physicalisme à un réductionnisme alors qu’il existe également des physicalismes non réductionnistes (l’émergentisme par exemple). Désolé.

Si le sujet vous intéresse, le plus simple est probablement de commencer par un ouvrage de présentation générale pour aller vers les sujets qui vous intéressent le plus ensuite. Ces ouvrages présentent généralement une bibliographie impressionnante : de quoi remplir les longues soirées d’hiver pendant quelques années.

anozerview a écrit:
Eh bien je ne suis pas professeur de philosophie. Je ne m'appuie pas sur des théories déjà proposées pour avoir une conclusion subjective qui n'est qu'un cheminement de pensée hasardeux qui n'a plus de lien direct avec la science. Je m'appuie sur nos faibles connaissances sur le fonctionnement du cerveau et ses expériences comme postulat pour comprendre comment on arrive à penser. Leur évidence est telle que ces postulats me paraissent des axiomes.

Premier postulat : si l'homme a la tête coupée, il ne pense plus.
Second postulat : Le cerveau est le lieu de construction de nos pensées.

Ce que je veux démontrer : Notre esprit serait modélisable par un ordinateur constitué d'une partie logique élémentaire (entendement) dont découle nos pensées déduites et un certain bruit ou des erreurs (exemple : pensée insconsciente). C'est simpliste. Mais je verrais bien une gaussienne représenter notre esprit.

Votre intuition (esprit modélisable par un ordinateur) correspond à un courant de la philosophie de l’esprit appelé fonctionnalisme dont Hilary Putnam (cf. Wiki) est l’un des principaux promoteurs. Des objections peuvent être trouvées chez John Searle (cf. Wiki), avec l’expérience de pensée de la Chambre chinoise (cf. Wiki) par exemple.

Par contre, je ne vois pas bien ce que des gaussiennes viendraient faire sur ce sujet. Ces courbes sont utilisées pour modéliser des phénomènes aléatoires. Avez-vous une idée en tête ?
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