Merci de votre réponse,
Quant à votre remarque sur le fait que la psychologie cognitive étudie la normalité en lien avec les symptômes, je vous suis tout à fait. Mais se pose alors une autre interrogation :
je pensais qu'il était plus facile de partir du symptôme (un excès de la normalité) pour comprendre la normalité, mais je me rends compte par votre remarque (pas si anodine que cela) qu'on peut aussi commencer par observer la normalité pour mieux comprendre le symptôme. Cela me fait penser à Copernic : il a émis une probabilité et chercha à savoir si elle était vraie : ce serait la terre qui tournerait et pas les astres... Il n'avait pas de faits tangibles pour faire sa recherche alors il est parti d'une idée fondée au départ sur une interprétation qu'il a ensuite voulu passer au crible de la science pour évaluer la probabilité... Je crois que c'est là, toute la problématique de Kant dans sa Critique de la raison pure : est-ce qu'une raison pure peut exister (dans les math peut-être) ? est-ce que la science se vérifie par l'expérience empirique ou est-ce l'expérience empirique qui nourrit la science ? etc.
De même quand j'écris j'essaie de partir d'une idée pour lui donner corps. Écrire, c'est souvent cela. Mais il arrive aussi que certains écrivains partent d'un fait, d'émotions et
arrivent à une/des idées.
Les rapports entre sciences, connaissances, croyances, expériences empiriques, raison, etc., ne me semblent pas simples, il me semble qu'on peut trouver quelques réponses avec Kant dans la Critique de la raison pure, mais c'est un gros pavé qui m'a l'air difficile à lire, je ne sais pas si j'aurais le temps et le courage, ni même la maturité pour l'appréhender... D'autre part Onfray dit que Kant était raciste (il parle de la puanteur des nègres) et que certes il incite l'homme à penser par lui-même, tout en lui conseillant d’obéir aux règles de l'État, ce serait ici que le nazisme aurait pris corps en se revendiquant de Kant, car si l’État déclare que les juifs ne sont pas humains alors on peut les exterminer puisque la raison d’État est à respecter... Du coup ça ne donne pas trop envie de le lire, même si je sais au fond de moi qu'il va falloir que je me le coltine à un moment ou un autre pour me faire ma propre raison...
Merci encore pour votre réponse...