JimmyB a écrit: J'ai dit que généralement on considère un acte fait par un humain comme inhumain car il semble être exécuté à l'encontre de valeurs que l'on pense universelles. J'ai donné des exemples. Ce sont des valeurs que personne ne remettrait en cause. En effet personne ne remettrait en cause que c'est complètement immoral, et donc inhumain de torturer un bébé ou un enfant.
Eh bien si, vous avez des exemples montrant le contraire. Un bombardement de l'OTAN au phosphore blanc ou l'exposition volontaire de bébés à une catastrophe atomique (Tchernobyl, Fukushima). Autrefois, on trouvait bien, dans l'armée française, de lancer sur des baïonnettes pointées vers le ciel, et en présence de la mère, les enfants des populations ennemies. Que cela offense le bobo ou l'ouvrier, je le comprends, mais ce ne sera pas le cas du politique, et encore moins des deux précédentes catégories de personnes si on leur expose le bien-fondé de ces actes de torture en prenant pour argument, entre autres, la nécessité de la guerre ou de l'énergie atomique. Il ne s'agit là que d'une hypocrisie doublée d'une sensibilité à géométrie variable. Les mêmes qui s'horrifient de ces actes seront les premiers à se jeter sur les journaux "trash" (presse et TV) pour contempler ces spectacles "à ne pas mettre sous tous les yeux" ("attention si vous avez des enfants près de vous, certaines images peuvent choquer"). C'est pour cette raison que les guerres finissent par me faire éclater de rire, devant la duplicité et la stupidité humaines prenant l'air du grand sérieux. Pour le côté philosophique (et non simplement factuel), même Hitler, cité généralement comme le pire criminel de l'histoire, était un homme et ses actes ne sont qu'humains, trop humains. C'est précisément cela qui nous fait enrager, car ce crime nous paraît avoir pu être évité, ou bien on le porte sur le compte de la fatalité de notre destinée. La comparaison homme/animal pour juger de la barbarie d'un acte, ne veut quant à elle rien dire, étant donné que ce n'est pas sur l'aspect terrible du crime que notre jugement se porte, mais sur l'aspect culturel. Autrement dit, un quintette de Mozart et la "solution finale" sont tout aussi humains l'un que l'autre, et tout aussi éloignés de l'animalité. Nietzsche nous précise combien les singes se rapprochent de l'homme, car ils sont déjà cruels dans leurs comportements, Nietzsche voulant montrer par là que l'animal est innocent, et que le singe, un animal, nous fait penser à l'homme par sa cruauté (et non l'inverse, comme vous semblez le défendre). Or, ici il s'agit de juger de la culpabilité de l'homme qui torture un enfant. Un chien qui déchiquette un bébé est complètement innocent. Seulement, on considère qu'il a été éduqué par l'homme, donc on lui colle un anthropomorphisme de bon aloi, contrairement à un requin qui croque un surfeur, requin dont personne ne viendra remettre en cause le caractère innocent.
Dernière édition par Liber le Lun 6 Aoû 2012 - 16:17, édité 2 fois