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Critique de la raison pure

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Qualité des jugements


Jugements affirmatifs    :   "L'âme est mortelle"

Jugements négatifs       :   "L'âme n'est pas mortelle"

Jugements infinis          :   " L'âme est non-mortelle"

La logique formelle ne retient que les deux premiers jugements, le jugement  affirmatif et son contraire le jugement négatif.

Kant introduit un troisième jugement, le jugement infini, au nom de la logique transcendantale.

Ce troisième jugement est assez subtil. Quelle différence ici entre le jugement négatif et le jugement infini ? Dans "l'âme n'est pas mortelle" l'âme est fixée en tant que telle et le prédicat s'y rapporte. Dans "l'âme est non-mortelle" l'âme n'est plus fixée en tant que telle mais elle fait partie de l'ensemble des êtres qui subsistent une fois que l'on en a ôté les êtres mortels. Du coup l'âme est un être indéfini inclus dans  l'infini des êtres qui subsistent  quand on en a retranché les êtres mortels.

Prenons un autre exemple  : 

"Les bois sont conducteurs"

"Les bois ne sont pas conducteurs"

"Les bois sont non-conducteurs"

Dans le jugement infini "Les bois sont non-conducteurs", les bois font partie des matériaux qui subsistent une fois que l'on a retranché de tous les matériaux ceux qui sont conducteurs. Donc les bois ne sont pas définis en tant que tels.

Dans la Logique Kant explique que ce jugement est infini "car il ne détermine pas, au-delà de la sphère finie A, de quel concept l'objet relève, mais simplement qu'il relève de la sphère extérieure à A"

Le problème de tels jugements c'est qu'ils obligent à se référer à des ensembles (ensembles qui contiennent A et non A) qui incluent le prédicat-sujet : les "êtres" pour l'âme, les "matériaux" pour le bois.

Note : selon les traducteurs, il est question de jugements infinis, indéfinis ou encore limitatifs, ces trois mots étant traduits du même mot allemand.

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Relation des jugements


Jugements catégoriques


Dans ce premier type de jugements deux concepts sont dans un rapport qui ne comporte ni condition, ni alternative, exemple : " Socrate est athénien".


Jugements hypothétiques


Dans ce deuxième type de jugements il y a deux jugements dont l'un est la conséquence de l'autre : si A alors B, A et B étant deux jugements. Exemple donné par Kant : "S'il y a une justice parfaite, alors le méchant qui persévère sera puni". On ne s'intéresse pas à la vérité des deux propositions mais seulement à la conséquence qui se trouve pensée dans ce jugement.


Jugements disjonctifs


Dans ce troisième type de jugements nous avons affaire a un ensemble qui subit une partition au regard d'un critère donné, c'est le "ou" exclusif de la logique mathématique. Par exemple ou un nombre est pair ou un nombre est impair, l'ensemble est celui des nombres naturels et le critère de partition est la parité.

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Modalité des jugements


Kant pose la modalité comme la façon dont l'entendement pense le rapport du prédicat au sujet. La modalité concerne la valeur de la copule "est".

Page 159 : 

"Les jugements problématiques sont ceux où l'on admet l'affirmation ou la négation comme simplement possibles"
"Les jugements assertoriques  sont ceux où l'affirmation ou la négation sont considérées comme réelles (vraies)"
"Les jugements apodictiques  sont ceux où l'on tient affirmation et négation pour nécessaires".

Page 160 :

"La proposition problématique est celle qui exprime une simple possibilité logique".
"La proposition assertorique porte sur la réalité logique autrement dit sur la vérité "
"La proposition apodictique est... déterminée par les lois mêmes de l'entendement et par conséquent comme procédant à une affirmation a priori, elle exprime de cette façon une nécessité logique".


Note. 

Ici Kant emploie indifféremment les mots jugements et propositions. Pourtant il établit tout de même une différence entre les deux mots.
Kant-Lexikon, Rudolf Eisler (Gallimard) page 867 : 
"C'est sur la différence entre jugements problématiques et jugements assertoriques que repose la vraie différence entre jugement et proposition. Dans le jugement le rapport des diverses représentations à l'unité de conscience est pensé simplement comme problématique; dans la proposition au contraire comme assertorique".
"Avant d'avoir une proposition il faut assurément d'abord que je juge; et je juge sur bien des choses dans rien décider, ce que je dois cependant faire dès que je détermine un jugement comme proposition" [Logique]

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Nous allons maintenant étudier la déduction métaphysique (il existe une seconde déduction : la déduction transcendantale) c'est-à-dire l'élaboration de la table des concepts purs de l'entendement (catégories) à partir de la table des jugements. Kant définit la déduction métaphysique dans un paragraphe écrit plus loin dans la Critique, en page 214, paragraphe 26 : "Dans la déduction métaphysique l'origine a priori des catégories a été démontrée en général par leur parfait accord avec les fonctions logiques universelles de la pensée". Il s'agit donc d'une déduction effectuée de manière rationnelle en s'appuyant sur la capacité d'induction de la raison, induction, puisque Kant part de la recension de tous les jugements possibles répertoriés empiriquement, puis formalisés (soustraction du contenu des jugements pour n'en garder que la forme logique) avant d'en induire les catégories. C'est cette démarche qui sera critiquée par Einstein qui ne manquera pas de souligner le caractère inductif d'une telle démarche (nous publierons la critique d'Einstein ultérieurement après l'étude des déductions).

L'étude de la déduction métaphysique nécessite de reprendre in extenso le texte de Kant, texte dense dont il est impossible de soustraire aucun mot.

Page 161 :

"La logique transcendantale a devant elle un divers de la sensibilité a priori que l'esthétique transcendantale lui offre pour donner matière aux concepts purs de l'entendement"
"L'espace et le temps contiennent un divers de l'intuition pure a priori mais appartiennent cependant aux conditions de la réceptivité de notre esprit, sous lesquelles seulement  il peut recevoir des représentations d'objets, et doivent par conséquent  aussi en affecter toujours le concept. Simplement la spontanéité de notre pensée exige-t-elle  que ce divers soit d'abord d'une certaine manière repris, assimilé et lié pour en faire une connaissance. Cette action je l'appelle synthèse".
"J'entends par synthèse ...l'action d'ajouter différentes représentations les unes aux autres et de rassembler leur diversité dans une connaissance. Une telle synthèse est pure quand le divers est donné, non pas empiriquement  mais a priori (comme celui qui est donné dans l'espace et le temps). Avant toute analyse de nos représentations il faut que celles-ci soient tout d'abord données, et aucun concept ne peut naitre analytiquement quand à son contenu".

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Nous avons ici une esquisse du mode de fabrication de nos représentations finales.

Le divers donné a priori dans l'espace et le temps sera la matière des concepts purs de l'entendement. L'activité de ces concepts purs consistera à synthétiser ce divers sous l'unité d'une représentation. Cette activité aura besoin de la médiation de l'imagination.

Page 162 : "La synthèse pure, représentée d'une manière générale, donne le concept pur de l'entendement". Sous ce concept l'unité devient nécessaire dans la synthèse du divers car la fonction même du concept pur est une fonction d'unification synthétique a priori.

Le premier élément qui doit nous être donné en vue de la connaissance de tous les objets a priori c'est le divers de l'intuition pure. Le deuxième élément est la synthèse de ce divers par l'imaginaire mais il ne s'agit pas d'unification, il s'agit d'une mise en relation du divers sous un concept de la table des jugements  (logique générale). Le troisième élément est l'unification des éléments de la synthèse imaginative sous l'action des concepts purs de l'entendement. Alors seulement nous accédons à la connaissance d'un objet.

La même fonction fournit l'unité aux diverses représentations sises dans un jugement ainsi qu'aux diverses représentations dans une intuition. Cette fonction Kant l'appelle : concept pur de l'entendement. Appeler fonction le concept pur lui même évite de tomber dans l'innéité. Il n' y a pas dans l'entendement un concept pur (ce qui renvoie aux idées innées) mais l'entendement lui- même est activité, fonction d'unification, fonction désignée par : concept pur de l'entendement.

Il ne faut pas ici confondre éléments et moments. L'activité qui préside est l'entendement dans le concept pur. Il se saisit du divers de l'intuition pure, l'imagination semblant être essentiellement le laboratoire de cette fonction d'unification synthétique.

Suit la table des catégories, au nombre de 12 (chaque catégorie correspondant à un jugement).
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