Bonjour
Je suis nouveau ici, en tant que posteur du moins. Je me demande si les neurosciences et l'aide qu'elles pourraient éventuellement apporter dans la compréhension de l'être humain, ont déjà été abordées ici ? Je pense p. ex. à l'imagerie cérébrale.
http://www.nonfiction.fr/article-7583-faut_il_assassiner_les_neurosciences_.htm
J'aimerais aborder ce sujet à l'occasion de la sortie du livre de Denis Forest, Le neuro scepticisme. Livre que j'ai lu, que j'ai trouvé passionnant, mais qui m'a laissé par moments sur ma faim.
Je commence avec l'exemple que D. Forest donne au début de son ouvrage.
Isabella Walker est mal mariée et elle fantasme sur d'autres hommes, vers 1850.
Elle couche tout ça dans son journal secret. Manque de bol, son mari le trouve et lui intente un procès pour adultère (pourtant non consommé si ce n'est sur le papier). La voilà donc prise entre ses devoirs et les tourments de son insatisfaction. Elle rencontre alors George Combe, un spécialiste prestigieux du cerveau, que même la famille royale consulte.
Ce spécialiste lui moule le crâne, ça se fait beaucoup à l'époque, et il en étudie les "anomalies" pour expliquer à la pauvre I. W. pourquoi elle est "comme ça". Son cervelet est de taille inhabituelle, or c'est le siège de l'amativité, ou "amour sexuel".
Des régions au-dessus des oreilles révèlent que les facultés de prudence et de dissimulation ne sont pas très développées, ce qui l'expose aux risques de l'impulsivité. Le sommet aplati de son crâne indique que l'organe de la vénération n'est pas très développé, ce qui la dispose au manque de respect vis-à-vis de l'autorité terrestre ou céleste.
Par contre G. Combe note que l'organe de l'approbation est surdéveloppé. Soucieuse de plaire, Isabella éprouve de la hantise à voir sa conduite condamnée publiquement. Par contre son "adhésivité la prédispose à nouer des relations durables.
Il faut noter aussi que Isabella va tout à fait adhérer aux explications que lui donne ce spécialiste du cerveau des "causes" de ses tourments. Ce n'est pas elle, c'est son cerveau, c'est parce que cet organe est fait comme ça, avec, pour le prouver, les bosses et les creux de son crâne. La voilà donc déchargée d'avoir à s'expliquer sur son "comportement", puisque son anatomie l'explique pour elle.
Cette explication, qui nous semble évidemment farfelue aujourd'hui, est partagée à l'époque par une cohorte d'autres scientifiques. Ainsi progresse la science.
N'a-t-on pas là quelque chose de pas si différent de ce qu'on peut lire aujourd'hui avec l'imagerie cérébrale ? Le cerveau de l'autiste, du criminel, du pédophile, du déprimé, etc. Et toujours l'idée que ce que nous sommes, donc aussi notre âme, nos pensées, notre personnalité, tout ça c'est le "cerveau", avec ses particularités, qui le détermine ?
Si nous rions de G. Combe aujourd'hui, qui dit qu'on ne rira pas, dans 100 ans, des explications données entre les années 1998 et 2015, à partir de l'imagerie cérébrale ?
Je suis nouveau ici, en tant que posteur du moins. Je me demande si les neurosciences et l'aide qu'elles pourraient éventuellement apporter dans la compréhension de l'être humain, ont déjà été abordées ici ? Je pense p. ex. à l'imagerie cérébrale.
http://www.nonfiction.fr/article-7583-faut_il_assassiner_les_neurosciences_.htm
J'aimerais aborder ce sujet à l'occasion de la sortie du livre de Denis Forest, Le neuro scepticisme. Livre que j'ai lu, que j'ai trouvé passionnant, mais qui m'a laissé par moments sur ma faim.
Je commence avec l'exemple que D. Forest donne au début de son ouvrage.
Isabella Walker est mal mariée et elle fantasme sur d'autres hommes, vers 1850.
Elle couche tout ça dans son journal secret. Manque de bol, son mari le trouve et lui intente un procès pour adultère (pourtant non consommé si ce n'est sur le papier). La voilà donc prise entre ses devoirs et les tourments de son insatisfaction. Elle rencontre alors George Combe, un spécialiste prestigieux du cerveau, que même la famille royale consulte.
Ce spécialiste lui moule le crâne, ça se fait beaucoup à l'époque, et il en étudie les "anomalies" pour expliquer à la pauvre I. W. pourquoi elle est "comme ça". Son cervelet est de taille inhabituelle, or c'est le siège de l'amativité, ou "amour sexuel".
Des régions au-dessus des oreilles révèlent que les facultés de prudence et de dissimulation ne sont pas très développées, ce qui l'expose aux risques de l'impulsivité. Le sommet aplati de son crâne indique que l'organe de la vénération n'est pas très développé, ce qui la dispose au manque de respect vis-à-vis de l'autorité terrestre ou céleste.
Par contre G. Combe note que l'organe de l'approbation est surdéveloppé. Soucieuse de plaire, Isabella éprouve de la hantise à voir sa conduite condamnée publiquement. Par contre son "adhésivité la prédispose à nouer des relations durables.
Il faut noter aussi que Isabella va tout à fait adhérer aux explications que lui donne ce spécialiste du cerveau des "causes" de ses tourments. Ce n'est pas elle, c'est son cerveau, c'est parce que cet organe est fait comme ça, avec, pour le prouver, les bosses et les creux de son crâne. La voilà donc déchargée d'avoir à s'expliquer sur son "comportement", puisque son anatomie l'explique pour elle.
Cette explication, qui nous semble évidemment farfelue aujourd'hui, est partagée à l'époque par une cohorte d'autres scientifiques. Ainsi progresse la science.
N'a-t-on pas là quelque chose de pas si différent de ce qu'on peut lire aujourd'hui avec l'imagerie cérébrale ? Le cerveau de l'autiste, du criminel, du pédophile, du déprimé, etc. Et toujours l'idée que ce que nous sommes, donc aussi notre âme, nos pensées, notre personnalité, tout ça c'est le "cerveau", avec ses particularités, qui le détermine ?
Si nous rions de G. Combe aujourd'hui, qui dit qu'on ne rira pas, dans 100 ans, des explications données entre les années 1998 et 2015, à partir de l'imagerie cérébrale ?