Desassossego a écrit:Vous touchez ici le point qui me pose problème : je vois très bien les lumières qu'apporte Nietzsche en ce qui concerne l'individu et le déploiement de ce qu'il est, mais je ne comprends pas comment nous pouvons vivre ainsi, puisque notre vie est toujours déjà une vie sociale, faite de rencontres et de liens avec les autres. La vie en société est un fait. Comment être un nietzschéen tout en vivant avec les autres, c'est ça que je ne comprends pas...
En quoi être nietzschéen empêcherait de vivre avec les autres ? Quels sont les problèmes que vous y voyez ?
Je ne vois pas d'incompatibilités avec une vie sociale.
Nash a écrit:Je ne sais pas, quel était le projet de Nietzsche en écrivant ses œuvres. Peut-être souhaitait-il l'avènement du surhomme sans pour autant recommander à ses lecteurs d'agir dans la vie avec ses bouquins dans la poche pour décider comment agir.
Peut-être pensait-il prédire l'avenir de notre civilisation sans pour autant donner des règles à suivre...
Je pense au contraire qu'il espérait farouchement trouver des lecteurs qui comprennent le sens de ses écrits, ce qu'il n'a jamais pu trouver de son vivant, et que ceux-ci s'appliqueraient à suivre le chemin qui mène vers le surhomme.
Il a suffisamment été clair avec la perte des valeurs, la perte de sens de la vie avec la "mort de dieu", le nihilisme inhérent à cette destruction, et les risques d'en arriver au "dernier homme" qui ne croit plus en rien mais ne s'en plaint pas pour autant.
Il a donné de grandes lignes à suivre, notamment dans "Ainsi parlait Zarathoustra".