Sans aller jusqu'à défendre le christianisme face au nietzschéisme, n'y a-t-il pas des limites dans la critique nietzschéenne du christianisme ?
Liber a écrit:Nietzsche est le plus radical des anti-chrétiens.
Que l'humanité soit à genoux devant l'exact opposé de ce qu'était l'origine, le sens, la raison d'être de l'Évangile, qu'elle ait sanctifié dans l'idée d' "Église" précisément ce que le messager de la "Bonne Nouvelle" sentait au-dessous de lui, derrière lui...
L'histoire du christianisme - et ce, dès la mort en croix - est l'histoire de l'incompréhension progressive et toujours plus grossière d'un symbolisme originel.
Et pour ne pas laisser de doute sur ce que je méprise, qui je méprise : c'est l'homme d'aujourd'hui [...]. A l'égard du passé, je suis, comme tous ceux qui savent, d'une grande tolérance, c'est-à-dire que j'ai la grande générosité de me dominer : je parcours avec une sombre circonspection cet univers démentiel deux fois millénaire, qu'on l'appelle "christianisme", "foi chrétienne" ou "Église chrétienne". Je me garde bien de tenir l'humanité pour responsable de ses maladies mentales. Mais mes sentiments changent du tout au tout, explosent littéralement, dès que je pénètre dans l'époque moderne, notre époque. Notre époque est consciente... Ce qui, autrefois, était simplement morbide, est devenu maintenant indécent : il est indécent d'être chrétien de nos jours. Et c'est là que commence mon dégoût.