L'existentialisme, à son fondement, ne consiste-t-il pas à renoncer à tout vouloir définir par la raison en acceptant qu'avant l'essence de la chose, il y a "l'épreuve de cette même chose"? En définissant cette épreuve vécue, on la déforme, car on l'arrache de la temporalité qui est son essence propre. Il se placerait donc en opposition avec le rationalisme qui avance qu'il existe des idées universelles et par conséquent qu'avant de faire l’expérience de x, il y a l'idée de x.
Au contraire, Nietzsche disait que "Tout concept est le résidu d'une métaphore originaire", tout "part" de l'expérience : le concept est la re-présentation par abstraction : on abstrait donc on arrache quelque chose à la chose ; en ceci le concept n'est pas perfectible puisqu'il ne pourra jamais rendre compte de la temporalité.
Ceci dit, je ne connais pas Chestov, donc peut-être ce qui précède n'a-t-il rien à voir avec sa philosophie, du moins c'est ce qui m'est venu à l'idée à la lecture du Rationalisme le plus universel finit toujours par buter sur l'irrationnel de la pensée humaine.