Pourquoi la première ne serait-elle pas aussi une affirmation de la vie ?
jean ghislain a écrit:Janus a écrit:Alors disons plutôt que le philosophe crée le médicament qui ne pourra de toute façon "soigner" (donner la vue) uniquement qu'à une certaine "élite" qui a déjà une prédisposition en matière de "lumière".
Cela me rappelle ce que dit Nietzsche dans "Ainsi Parlait Zarathoustra, IV, La Salutation":Car nous sommes venus, avides de spectacle, nous voulions voir ce qui rend clair des yeux troubles
et aussi dans "Le Gai Savoir, avant-propos, §2":Chez cette personne ce sont les manques qui font les raisonnements philosophiques, chez l'autre les richesses et les forces. Le premier a besoin de sa philosophie, soit comme soutien, tranquillisation, médicament, soit comme moyen de salut et d'édification, soit encore pour en arriver à l'oubli de soi ; chez le second la philosophie n'est qu'un bel objet de luxe, dans le meilleur des cas la volupté d'une reconnaissance triomphante qui finit par éprouver le besoin de s'inscrire en majuscules cosmiques dans le ciel des idées.
Il y aurait alors une philosophie qui aide et soigne, et d'un autre côté une philosophie qui est une belle affirmation de la vie. Hélas, je pense, comme Nietzsche:Mais peut-être les penseurs malades dominent-ils dans l'histoire de la philosophie
jean ghislain a écrit:Le problème c'est qu'"une vie pleine et saine" ce ne sera pas la même chose pour tout le monde compte tenu de la diversité des hommes et de leurs penchants divergents. La philosophie au contraire a pour but de définir quels sont les critères "universels" de ce qu'est "une bonne chose", sinon ce ne sera pas de la philosophie mais juste un divertissement, un "oubli" de soi.....Là où la philosophie resterait une bonne chose, ce serait dans le développement d'une vie pleine et saine, mais est-ce le cas?
jean ghislain a écrit:Ce qui veut dire de façon imagée que si l'on donne des instruments intellectuels (par l'enseignement de la philosophie), il débouchera soit d'un côté (si l'âme est à l'origine malade) que des choses malsaines, soit de l'autre côté (si l'âme est déjà saine), que de belles pensées. C'est pour cela que les philosophies qui "soignent" ne peuvent être comparées aux philosophies qui affirment la vie.