jean ghislain a écrit:Et pourtant la notion d'universalité est essentielle en philosophie. Mais le but de la philosophie n'est pas d'établir un modèle "idéal et universel" d'existence pour quiconque, ou nous convaincre que ce modèle serait le meilleur, mais plus exactement d'observer et de décrire comment les "choses" se passent dans la nature, dans l'histoire, etc... Ceux qui ont la prétention d'établir et de nous proposer des modèles idéaux de société ou de conduite sont les hommes politiques et non les philosophes, qui eux n'ont pour rôle que d'interpréter le plus objectivement possible la réalité et le réel.J'ai beaucoup de mal avec ce qui voudrait passer pour universel. Finalement chacun ne partage pas grand chose avec le reste du monde, et ce serait un peu idéaliste que d'avoir des prétentions à l'universalité.
Mais je serais d'accord avec le fait qu'il faut faire avec la diversité humaine. Je suis plus pour la notion de totalité à l'échelle de tous les hommes, et pour celle de plénitude à l'échelle individuelle, plutôt que pour celle d'universalité. L'universel, c'est faire rentrer l'autre dans ce qui nous est propre. C'est rare et ça ne doit pas être le but de la philosophie d'après moi, que de faire d'autrui un "semblable". Au contraire l'autre, c'est l'altérité, que je fais aussi rentrer dans mon domaine, mais que je laisse être différent.
Une vie pleine et saine, ce ne serait pas un idéal universel d'existence pour moi, mais un développement de chaque individualité. Là je trouverais une utilité à la philosophie, si elle permettait cela. C'est le cas au moins pour mes philosophes préférés !
Nous dévoiler la portée de ce concept d'universalité, nous faire comprendre sa fonctionnalité, sa portée... à cela se limite le rôle du philosophe et non à nous "faire passer pour universel" ce qui ne l'est pas.
Je dirais donc que le propre de l'homme est de rechercher ce qui est universel dans le divers à commencer par la démarche scientifique (cf. Kant CRP) qui consiste, au moyen de cet outil qu'est la raison, à comprendre les relations qui animent les "lois universelles" de la nature, ce qui est le premier pas qui fut accompli par l'homme vers ce concept fondamental d'universalité.