Mais je crains que le modèle religieux soit hors de notre portée philosophique
En cela, vous ne suivez pas Jean-Paul Sartre, contrairement à moi qui n'ai de cesse d'essayer de comprendre comment, durant mon enfance et mon adolescence j'ai pu avaler tant de mots sans m'interroger efficacement. Je ne vois que l'effet multiséculaire de la coercition que vous évoquez.
Un extrait , que je trouve émouvant, du livre "Les mots" de Sartre. Les mots ? Tiens, tiens...
"L'illusion rétrospective est en miettes ; martyre, salut, immortalité, tout se délabre, l'édifice est en ruine, j'ai pincé le Saint-Esprit dans les caves et je l'en ai expulsé ; l'athéisme est une entreprise cruelle et de longue haleine : je crois l'avoir menée jusqu'au bout."
en raison de son langage performatif
N'est-ce pas ce mode performatif qui fabrique les ficelles langagières qui nous animent comme des pantins ? Si je vous dis : mangez du miel, c'est bon pour la mémoire. Vous le ferez peut-être et profiterez peut-être d'un effet placebo, mais dans ces conditions la dignité de notre intelligence est bafouée. Contre cela il existe dans certains pays une loi contrôlant les "allégations nutritionnelles et de santé". Alors "mystère", "sacré"... de quel droit ? Rien pour contrôler ces allégations ?