Black Rainbow a écrit:
Vous apprenez donc en quelque sorte les valeurs de la laïcité ?

Les valeurs chrétiennes les plus politiquement correctes possibles, devrais-je plutôt dire, ce qui en revient en quelque sorte à une certaine "laïcité", puisque c'est une acceptation de l'autre dans tout ce qu'il est, abstraction faite donc de sa religion que l'on "tente de comprendre".

Black Rainbow a écrit:
Je suis d'accord pour dire que les cours de religion permettent de réguler les interprétations des dogmes. Mais je suis plutôt disposée à penser que les cours de religions sont de nature à diviser les élèves selon leurs convictions personnelles, alors que ces convictions devraient relever de la sphère privé selon moi.
Si les cours de religion devaient se maintenir, pour remédier à cette séparation, il faudrait que le cours soit commun à tout le monde et qu'il soit une fenêtre sur toutes les religions pour tout le monde. Moi qui suis le cours de morale, je n'ai jamais rien appris sur les différents dogmes. D'ailleurs, le cours de morale n'a jamais été pris au sérieux par les élèves. On y entamait des débats et des questions éthiques, comme "les médias, la sexualité, la différence entre les genres" (sans aborder de philosophes), mais de manière très peu engagée, où les élèves "dorment" volontiers. Je trouve ça dommage, parce que je trouve les sujets abordés intéressants, seulement l'atmosphère ne me semble pas sérieuse. Tout le monde prend ce cours à la légère, et je ne connais l'origine de cette attitude. Je parle de mes expériences bien sûr.

Oh, je vois, d'accord. Dans ma réponse, j'avais, sans le vouloir, considéré les cours de religion qui me sont dispensés comme inhérents à chaque école ; mea culpa.
Pour la religion, tous mes camarades de classe ont le même cours - on ne peut pas choisir -, tous ensemble, musulmans comme athées, chrétiens comme juifs. On ne fait aucune différence : on apprend la religion chrétienne, comment elle est composée, la vie du Christ, l'éthique chrétienne, la bio-éthique, etc. puis, dans un second temps, on analyse et on apprend les autres religions monothéistes. Cela est donc plutôt, je trouve, respectueux des valeurs de chacun, puisqu'on n'impose pas un mode de pensée. Chacun y trouve ce qu'il souhaite et, peut-être, orientera mieux ses idées, tout en gardant le côté "catholique" de l'école.
Évidemment, c'est une vision qui semble un peu idéaliste, certes, mais cela reste généralement dans cet ordre de pensée.

Black Rainbow a écrit:
Sinon, pour ajouter un petit mot sur ce fameux cours "fourre-tout", je vous donne l'aperçu que j'ai de la situation que j'observe dans mon école :
A la base, la majorité des élèves qui s'étaient inscrits en "EPA" (cours de citoyenneté) y sont allé précisément pour "glander". Et c'est d'ailleurs ce qu'ils ont gagné, le professeur venant donner ces cours leurs demande de gentiment s'occuper. A l'avenir, les élèves suivant ce cours d'EPA devraient élaborer eux-même des projets, des travaux personnels, des sorties "musée" ou autres. On verra bien comment la situation aura évolué.
Je suis moi-même encore inscrite en morale, et en ce moment, on analyse le conflit syrien. Une sorte de cours de géo-politique...

Cela ne m'étonne guère que cela ait fonctionné de cette manière ; après tout, rien n'est parfait dès son départ. Mais on peut encore garder espoir, j’imagine.

Black Rainbow a écrit:
Je laisse à chacun libre l'appréciation sur ces faits. Mais moi-même je ne suis pas fort emballée. Je suis une adepte de vrais cours de philosophies comme en France. On en a une ébauche en cours de français, on y aborde quelques philosophes.


Sur ce point-là, je suis totalement d'accord : un cours de philosophie à la française ferait le plus grand bien à tous et pourrait compléter les cours de religions. Le cours de Français, pour les philosophes plus contemporains, et le cours de Latin, pour les philosophes antiques, en montrent une belle représentation, en effet.