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[résolu]Les croyances se discutent-elles ?

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3 participants

description[résolu]Les croyances se discutent-elles ? - Page 2 EmptyRe: [résolu]Les croyances se discutent-elles ?

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jules.D a écrit:
les hommes sont capables de mourir ou de tuer pour défendre leurs croyances.

Il faut remonter encore plus haut. Comment se fait-il que des hommes en viennent à se faire la guerre pour leurs croyances ? Qu'est-ce qui permet de l'expliquer ? Soyez attentif à la syntaxe de la question : on parle des croyances, pas de la croyance. Pourquoi ?

jules.D a écrit:
Mais cela étant dit je me demande une chose : peut-on discuter d'une croyance irrationnelle car elle n'est fondée sur aucune preuve, ou au contraire on ne peut pas discuter de cette croyance car il est impossible de la prouver mais aussi de l'infirmer.

Quatre remarques.
D'abord, il faut exploiter l'étymologie du verbe discuter (même radical que dans le verbe charcuter trancher, couper la chair) : trancher un différend, un désaccord. Cela veut dire la même chose que disputer, mais en insistant sur la séparation. Les croyances se discutent-elles ? Que font des hommes qui se déclarent la guerre au nom de leurs croyances ?
Ensuite, si des croyances se discutent, c'est effectivement qu'elles sont discutables. Que dit-on quand on dit que quelque chose est discutable ?
En outre, le verbe pronominal est intéressant. Cela correspond d'un côté à son emploi le plus fréquent (comme dans la phrase : "ça se discute"), mais d'un autre côté, la question désigne la multiplicité des croyances : les croyances discutent-elles entre elles ?
Enfin, si l'on ne peut ni confirmer, ni infirmer une croyance, il faut consulter la dialectique transcendantale de Kant (et c'est plus que risqué).

description[résolu]Les croyances se discutent-elles ? - Page 2 EmptyRe: [résolu]Les croyances se discutent-elles ?

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Merci pour cette réponse, pensez-vous donc que je doive orienter mon argumentation sur la question qui est de savoir si les croyances se discutent entre elles mais aussi dans un cadre plus général de savoir s'il est bien ou mal de croire en quelque chose ? donc sur le bien fondé des croyances (et donc m'appuyer sur Kant pour répondre à cette question).


Euterpe a écrit:
Ensuite, si des croyances se discutent, c'est effectivement qu'elles sont discutables. Que dit-on quand on dit que quelque chose est discutable ?

Quand quelque chose est discutable, est-il donc "mauvais/mal" d'après les personnes qui en discutent ?

exemple : si les religions sont discutables, c'est bien que certaines personnes sont contres les religions et trouvent donc les religions "mauvaises".

description[résolu]Les croyances se discutent-elles ? - Page 2 EmptyRe: [résolu]Les croyances se discutent-elles ?

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Non, la question de savoir si la croyance est un bien ou un mal ne correspond pas à votre sujet.

Fiez-vous, entre autres exemples, aux guerres de religion des XVIe et XVIIe siècles (protestants vs catholiques). L'intérêt de cet exemple, c'est d'abord qu'il renvoie à de véritables discussions théologiques et dogmatiques (cf. aussi le concile de Trente), mais également aux violences les plus sanglantes, les plus barbares. Discuter une croyance, c'est prendre le risque de la remettre en cause (voyez le procès intenté contre Socrate, aussi). Or, que risque-t-on à la discuter ? On risque de balayer le sacré (qui n'est pas réductible à la religion), autrement dit ce qui est interdit à la connaissance, à la discussion. On risque aussi de balayer l'autorité (XVIIe siècle = crise de l'autorité théologico-politique - l'exemple de Spinoza est très révélateur).

Pour autant, les croyances sont-elles immuables ? L'histoire montre que non. L'histoire des croyances et leur multiplicité permettent d'en venir à la question du relativisme (cf. par exemple Montaigne). Vous devez ainsi envisager les croyances par rapport à la connaissance, et ainsi à la vérité (l'exemple des mythes vous intéressera peut-être plus que celui des religions : mythos veut dire parole, comme logos - et la parole mythique prétend dire le vrai, pas des affabulations).

Enfin, la dialectique transcendantale, chez Kant, vous permettrait d'articuler tous les aspects de votre dissertation. Je me contente, très sommairement, de ceci : les croyances correspondent aux idées de la raisons (idées qui ne sont pas des concepts, donc non vérifiables empiriquement). Elles ne peuvent être dites vraies. Pourtant, elles ont une fonction essentielle, qui est de donner un sens à l'existence.

Essayez, pour lors, d'exploiter ces quelques remarques.
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