d'abord la difficulté et le choix de cet exemple n'a rien d'anodin .
Vous auriez pu prendre le cas de Timor oriental qui a été annexé de force par l'Indonésie et qui s'est empressé de le coloniser en envoyant des milliers d'Indonésiens sur place. Vous auriez pu prendre Chypre où la Turquie ayant décidé que Chypre appartenait au moins partiellement à la Turquie -en tout cas dans le cas de l'Histoire ça a été le cas pendant une longue période-, et elle a déclenché une guerre contre la Grèce des colonels et conquis la moitié nord de l'île. Ce fut une des raisons du départ des colonels et du retour de la Grèce dans le giron de la démocratie, la dictature grecque ayant perdu cette guerre. Puis la Turquie s'est empressé d'y envoyer des centaines voire des milliers de Turcs et de fermer la frontière entre les 2 parties de l'île, créant une scission et un traumatisme pour beaucoup car cela obligeait de "choisir son camp" pour des Chypriotes qui étaient bilingues et avaient de la famille des 2 côtés: se revendiquant avant cette guerre ayant entrainé une partition comme ni Grecs ni Turcs mais Chypriotes avant tout avec une seule capitale, Nicosie. La Crimée aussi avec la Russie a été l'objet d'une colonisation où la Russie s'est empressée malgré les protestations internationales d'envoyer des ressortissants russes en Crimée et de la revendiquer comme appartenant à la Russie territoriellement mais le point commun de tous ces exemples est que la ou les colonisations ont été décidées chacune au départ par leur État respectif: Turquie, Indonésie ou Russie.
Dans ces 3 derniers cas, il y a eu ostensiblement violation de la Convention de Genève sans que cela n'ait donné lieu à des contre-mesures comme de rétorsion. Il a fallu que Saddam Hussein envahisse le Koweït pour que vraiment là, il y ait condamnation unanime des Etats et réaction militaire d'une coalition laquelle fut décidée à l'ONU.
Dans le cas d'Israel et la Palestine, Israel n'a jamais décrété que la Cisjordanie ou Gaza lui appartenait. Les "colons" israéliens, en majorité des orthodoxes car de nombreux lieux "saints" du judaïsme se trouvent en Cisjordanie, de la même façon que Jérusalem est revendiqué comme "lieu saint" de l'islam alors bien que le nom de cette ville n'apparaisse jamais dans le Coran, y sont partis de leur plein gré et sur leur initiative personnelle: sans que jamais l'État hébreu ne les y pousse ni que cette "colonisation" soit la conséquence d'un diktat de l'État d'Israel qui aurait dit et proclamé officiellement bien sûr "ce territoire nous appartient". Je vous défie de trouver un seul texte officiel de l'État hébreu proclamant que la Cisjordanie appartiendrait à Israel tout comme Gaza, mais de fait il faut reconnaître que c'est malheureusement ce qui se passe en Cisjordanie bien sûr. La loi palestinienne interdit aux Palestiniens de vendre leur habitation à des Israéliens mais c'est ce qui a eu lieu parfois, mais ce n'est pas uniquement la seule raison bien sûr qui a entrainé cette colonisation de fait. De fait et non de droit car c'est devenu -officieusement et non officiellement bien sûr- une monnaie d'échange: la terre contre la paix.
On ne va pas rentrer dans un débat difficile et douloureux qui dure maintenant depuis une cinquantaine d'années, sur lequel des dirigeants israéliens et palestiniens ont cherché maintes fois séparément et ensemble une solution viable. En pensant des fois l'avoir trouvée mais sans parvenir à la faire aboutir dans le concret: un sujet sur lequel des tonnes d'écrits ont été produits et des 2 côtés, qui fait et fera polémique bien sûr tant qu'il n'aura pas été résolu.
Déjà au départ, qu'est-ce qu'un État "juif" ? Cette question s'est avérée compliquée dès le départ, à partir du moment où un certain Herzl a dit que face à toutes les persécutions dont les juifs étaient victimes en Europe comme les pogroms ou l'affaire Dreyfus au cours de laquelle en France dans les manifestations on criait "mort aux Juifs" car Dreyfus était suspecté de haute trahison, il fallait retourner dans la terre d'origine. Et ainsi est né le mouvement sioniste qui n'était au départ ni de droite ni de gauche. Ni même spécialement ou particulièrement religieux non plus au départ.
Et la question recèle des difficultés des le départ car les premiers Israéliens étaient des survivants de camps de la mort, généralement membres de l'Internationale ou ayant participé à la révolution bolchévique et pour la plupart bien sûr athées.
Cette question apparemment simple dans sa formulation renvoie inévitablement à la question "qu'est-ce qu'être juif". La question s'est posée plein de fois dans l'Histoire et dans plein de pays notamment au moment de la Révolution française où fut décrété le droit du sol comme fondement du droit de la nationalité. À propos des juifs vivant sur le territoire français de l'époque, la question que se posait l'État français de l'époque était: qui est juif et qui ne l'est pas ? La question fut résolue provisoirement en disant que les "juifs" étaient ceux qui fréquentaient les lieux de culte donc ceux qui allaient à la synagogue. Plus tard les nazis vont faire des recherches en biologie pour isoler des gènes marquant les caractères juif afin de les distinguer des aryens dans un but évident: celui de la ségrégation raciale, ségrégation hautement revendiquée par Heidegger lui-même qui y voyait la base et le principe d'un État allemand fort et pérenne. D'un Reich qui puisse durer mille ans comme a dit Hitler...