C'est un peu exagéré de parler d'État uniquement à propos des États modernes (sauf sous le point de vue du vocabulaire). Rome était un État (République ou Empire), les cités grecques étaient des États, la sérénissime Venise, le Vatican. Je définis l'État comme une puissance impersonnelle, que même le souverain doit servir, et qui subsiste malgré le changement de gouvernant. Ainsi Louis XIV disait que l'État demeurerait après sa mort. C'était déjà le cas chez les Romains. La république passe à l'Empire, les Empereurs meurent, mais Rome subsiste ("la ville éternelle"). Autre exemple : les pharaons d'Égypte. Plus l'État est apte à survivre à la mort de son chef, plus il est solide. Ainsi l'empire hittite ne fut pas aussi solide, malgré sa puissance militaire, que l'Égypte, puisque des dissensions internes entre familles dominantes aboutirent à sa destruction.
Pour répondre directement à la question posée, l'État est la victoire des plus faibles (les plus nombreux) sur les plus forts. L'État sert aux faibles de protection contre les forts. C'est une structure qui ressemble à celle d'une fourmilière ou d'une ruche (Freud parle d'États animaux). Nous ne pouvons être heureux que si cette structure ne nous écrase pas. C'est pourquoi Freud disait que nous serions fort malheureux si nos États ressemblaient à ceux des insectes. Finalement, les animaux ne sont-ils pas plus libres, même en troupeaux, que nous ? Les éléphants, les mustangs, par exemple. Ils n'ont peur de personne, n'ont pas besoin de police, vont où ils veulent. D'un autre côté, l'animal qui est dominé dans le troupeau l'est vraiment plus que nous.
Pour répondre directement à la question posée, l'État est la victoire des plus faibles (les plus nombreux) sur les plus forts. L'État sert aux faibles de protection contre les forts. C'est une structure qui ressemble à celle d'une fourmilière ou d'une ruche (Freud parle d'États animaux). Nous ne pouvons être heureux que si cette structure ne nous écrase pas. C'est pourquoi Freud disait que nous serions fort malheureux si nos États ressemblaient à ceux des insectes. Finalement, les animaux ne sont-ils pas plus libres, même en troupeaux, que nous ? Les éléphants, les mustangs, par exemple. Ils n'ont peur de personne, n'ont pas besoin de police, vont où ils veulent. D'un autre côté, l'animal qui est dominé dans le troupeau l'est vraiment plus que nous.