Aristippe de cyrène a écrit: l'espoir, c'est justement ce par quoi l'homme passe à côté de sa vie au lieu de la vivre réellement, dans l'immanence. Il s'agit, chez Spinoza, d'aimer la vie, et de l'aimer telle qu'elle est et telle qu'elle se présente à nous. Celui qui espère que la vie soit autre chose que ce qu'elle est se retrouve finalement à nier la vie, il refuse la vie au profit d'une image de la vie telle qu'il se l'imagine désirable. Et l'homme qui se met à construire sa vie avec l'espoir au lieu de la construire au présent ne fait que s'épuiser, en tentant de vivre finalement ailleurs qu'ici et maintenant.
Attention à ne pas confondre espoir et bovarysme... Quand vous espérez qu'il fera beau le lendemain, vous ne passez pas à côté de votre vie. L'espoir est aussi une joie parce que, pour le dire autrement, c'est comme ouvrir une fenêtre chez soi : on respire. De là à se croire dehors, c'est un pas que peu franchissent. Il en va de même avec l'espoir.
Aristippe de cyrène a écrit: D'où évidemment l'incompatibilité de sa liberté avec toute croyance religieuse.
Prudence...
Aristippe de cyrène a écrit: nous trouvons dans son Traité Théologico-Politique de nombreux mots en faveur de l'espoir. Mais il me semble nécessaire d'avoir alors toujours à l'esprit que c'est le Spinoza politique qui parle, et que l'enjeu de ce traité est tout simplement (Spinoza était politiquement très incorrect) : que faire de la multitude ?
Attention à ne pas faire de Spinoza le Spinoza du platonisme straussien ! Sur le plan politique, Spinoza est très conventionnel. Son "incorrection" est à regarder du côté de la communauté juive.
Dernière édition par Euterpe le Jeu 8 Mar 2012 - 20:23, édité 1 fois