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Darwin et Dieu (interrogation sur l'absence réelle de sacré chez Darwin).

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Vangelis a écrit:
Le plaisir ne créé pas l'organe à ses fins. Il apparaît des organes et des plaisirs associés qui n'ont aucune fin en soi. Il se trouve juste que leur combinaison donne un avantage ou pas, et il sera retenu ou disparaîtra.


Voilà la véritable explication :
Les sensations de plaisir, d'un autre côté, peuvent être ressenties longtemps sans effet dépressif; au contraire elles stimulent tout le système pour une action accrue. C'est pourquoi il est arrivé que la totalité, ou au moins la plupart des êtres vivants se sont développés par sélection naturelle d'une manière telle que les sensations de plaisir leur servent de guides habituels.


Et s'ensuit une autre corrélation entre plaisir et bonheur :
La somme de ces plaisirs, qui sont habituels ou reviennent fréquemment, donne, j'ai du mal à en douter, à la plupart des êtres sensibles un excédent de bonheur sur le malheur, en dépit de grandes souffrances occasionnelles. Une telle souffrance est tout à fait compatible avec la croyance en la sélection naturelle


Je ne critique pas l’anthropomorphisme de Darwin, mais je note simplement qu'à ce stade, nous ne sommes plus du tout dans la science.

Et Darwin de nous expliquer que la souffrance en dehors du cadre de l'évolution n'a pas de sens, en regard des millions d'animaux qui souffrent sans l'ombre d'une perspective de perfectionnement moral.

Eh bien si, justement, Darwin lui donne un sens, en mettant en contrepoids de la souffrance le plaisir, qui donne le bonheur, qui donne le perfectionnement de la nature :
Si tous les individus d'une espèce devaient habituellement souffrir à un degré extrême, ils négligeraient de se propager. Mais nous n'avons pas de raison de croire que cela se soit jamais, ou du moins souvent, produit. De plus, d'autres considérations mènent à croire que tous les êtres sensibles ont été formés pour jouir du bonheur, en règle générale.


Concernant le bivalve, Darwin dit justement que sa belle charnière ne doit plus être considérée comme étant l'œuvre d'un être intelligent.

Il ne peut malgré tout se défaire de l'idée que cette charnière est "belle", et de tous les attributs que nous donnons à ces oeuvres de la nature. En bref, il fonctionne toujours de la même manière qu'autrefois, par anthropomorphisme. Et surtout, cette charnière du bivalve a toujours une utilité, elle est produite en vue d'une fin, la survie et le développement de l'espèce. Pourquoi Darwin doit-il chercher une fin, une intention à cet animal, même privé d'intelligence ? Quand nous fabriquons une charnière, nous le faisons dans un but, l'animal aussi. Or, cela ne va pas de soi ! Nous ne pouvons pas nous comporter de la même manière si nous sommes nous intelligents, et lui sans intelligence.

Mais ce n'est pas, par exemple, le crédo de l'église qui s'accorde avec l'évolutionnisme.

Sur quels points ?

Je trouve même que sa position d'agnostique est très honnête d'un point de vue intellectuel.

Elle montre que Darwin est encore sous le joug de la religion. Car rien de plus facile que d'être un athée convaincu, Schopenhauer l'était par exemple (disciple de Lamarck), ou Nietzsche, Nietzsche qui pourtant se revendiquait de Darwin.

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Moi je note que Darwin ne peut pas, à son époque, parler autrement que de bonheur et je n'y vois pas autre chose qu'un mécanisme. On peut aussi le considérer comme parfait, c'est-à-dire qu'il procure à chaque être la volonté de se maintenir en son être et de se reproduire. Mais cette perfection reste une interprétation humaine. Au temps de Darwin, ce genre de question ne peut qu'atterrir sur un domaine non scientifique, mais ce n'est pas d'une volonté qui pèserait les différents domaines.
Sinon il n'y a pas de fin, comme vous le dites, à l'apparition de la charnière du bivalve. Il est apparu par variation ou saut génétique et a été conservé parce qu'il procurait un avantage (et là je tombe dans l'abus de langage car la vie ne saurait dire s'il y a avantage ou pas, disons plutôt que ceux qui en étaient pourvus ont survécu, les autres pas). Mais il n'y a pas de fin à l'évolution, elle se fait elle-même, par hasard et gratuitement. Enfin, c'est mon avis.

Pour ce qui est de l'Église catholique, elle admet depuis Jean Paul II la variation des espèces.

Et pour revenir au cœur du débat, il me semble que Darwin s'est fait peur. Il parle bien de désenchantement, mais aussi d'impossibilité à tout expliquer et cela semble le rassurer. Et quand il parle de cet enfant, élevé dans la religion et qui aura toutes les peines du monde à s'imaginer un monde sans dieu, que cette idée surpuissante pourrait bien se transmettre héréditairement, ne parle-t-il pas de lui-même ?

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Vangelis a écrit:
Sinon il n'y a pas de fin, comme vous le dites, à l'apparition de la charnière du bivalve. Il est apparu par variation ou saut génétique et a été conservé parce qu'il procurait un avantage

Ce qui contredit l'explication avancée par Darwin pour expliquer la longueur du cou de la girafe. La végétation manque, pour telle ou telle cause naturelle, peu importe. Pour survivre, son cou s'allonge afin de permettre à la girafe de manger les feuilles des arbres. Il y a donc une finalité, le long cou est un outil pour se procurer de la nourriture, finalité qui serait l'instinct de survie, un instinct créateur, inventif de formes nouvelles.

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Non, ça c'est du Lamarck, Philosophie zoologique, ou Exposition des considérations relatives à l’histoire naturelle des animaux, chap 7. De l'influence des circonstances sur les actions et les habitudes des animaux, et de celle des actions et des habitudes de ces corps vivans, comme causes qui modifient leur organisation et leurs parties.

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Vangelis a écrit:
Non, ça c'est du Lamarck, Philosophie zoologique, ou Exposition des considérations relatives à l’histoire naturelle des animaux, chap 7. De l'influence des circonstances sur les actions et les habitudes des animaux, et de celle des actions et des habitudes de ces corps vivans, comme causes qui modifient leur organisation et leurs parties.

Non :
Pour ce qui est du cou de la girafe, je n'ai, jusqu'à présent, rien écrit dessus. Je parle effectivement de cet animal dans L'Origine des espèces, mais uniquement à propos de sa queue. Cela dit, en ce qui concerne la girafe, ma théorie peut parfaitement expliquer son apparition à partir d’un ancêtre dont la taille du cou était normale. En effet, la conservation continue des individus de quelque ruminant éteint, devant à la longueur de leur cou, de leurs jambes, etc., la faculté de brouter au-dessus de la hauteur moyenne, et la destruction continue de ceux qui ne pouvaient atteindre la même hauteur, a suffi à produire ce quadrupède remarquable.

Dire que les girafes sont apparues parce qu’il y avait des conditions favorables à leur apparition n’est pas faux; mais cela n’explique rien, car ça n’explique pas par quels mécanismes, dans des conditions favorables, les girafes ont pu apparaître. Ce qui explique leur apparition, c’est le fait que, dans un habitat ou la source principale de nourriture est le feuillage des arbres, les individus ayant un cou plus long sont avantagés par rapport aux autres. Et si ce caractère est transmissible à la descendance, alors, par l’accumulation au cours des temps géologiques de petites augmentations de taille du cou à chaque génération, un quadrupède comme la girafe peut apparaître. Ceci est le mécanisme explicatif de l’apparition des girafes dans des conditions particulières.

En 1809, Lamarck pensait qu'à force d'allonger le cou, elle avait transmis ce trait à sa descendance. En 1872, Darwin pensait que son long cou était dû à une sélection liée aux périodes de famines, où un ou deux pouces faisaient la différence et permettaient de survivre. L'hypothèse de la sélection sexuelle est aussi avancée, les mâles se battant à coup de cou ou au contraire se caressant (comportement appelé necking).
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