jean ghislain a écrit:
Est-ce à dire qu'il faut faire table-rase et prôner comme les sceptiques que la vérité n'est pas accessible ? Que tout n'est qu'opinions, croyances, préjugés ? Devant un tel relativisme, nous pouvons opposer qu'il existe des vérités fondamentales, par exemple le raisonnement mathématique, ou les faits physiques. Il est alors permis d'entrevoir la vérité du côté du raisonnement juste.

Si les mathématiques nous fournissent des vérités, n'est-ce pas parce que, finalement, les mathématiques ne sont qu'un discours ?

Il me semble que seul le discours peut être vrai ou faux. Il sera dit vrai lorsqu'il est en adéquation avec les lois de l'esprit, de la logique. Faux dans le cas contraire.

La "réalité" n'est jamais vraie ou fausse. Elle est ce qu'elle est. C'est notre discours sur la réalité qui est faux quand il est impossible aux yeux des lois de la logique. Par contre, ce n'est pas parce qu'un discours est possible qu'il est nécessairement vrai, il est juste possible. Dans ce cas, vient la question de l'adéquation entre le discours et la réalité. Question problématique comme vous le remarquez vous-même.

Quant à la logique, par nature, elle est construite selon ce que l'esprit humain ne peut concevoir autrement. Elle sera donc forcément cohérente. Et un discours (tel que les mathématique) respectant la logique sera nécessairement cohérent pour nous.
Ce que nous considérons comme contraire à la vérité me semble être ce qui nous paraît impossible au yeux de la logique, elle-même fondée sur les lois de l'esprit humain.

Pour ma part, je pense que même lorsqu'un modèle scientifique fonctionne parfaitement, il ne constitue qu'une explication possible (et partielle) du monde, explication cohérente par rapport à la logique. On ne peut jamais exclure qu'un autre modèle différent, voire totalement différent explique tout aussi bien le monde en étant tout aussi cohérent du point de vue logique. En outre, il semble que ce que certaines choses qui semblaient logiquement fausses (car impossibles) en ce qui concerne la physique classique sont possibles au niveau de la mécanique quantique. Cela me semble indiquer le caractère subjectif (en ce sens qu'elle est une construction humaine) de la vérité.

Il n'y aurait donc de vérité que pour et par l'esprit. Parler d' "une vérité absolue" n'est-il pas un contre-sens ?

Bien à vous.