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Bonjour à tous,

Lisant La République de Platon pendant mes vacances, je suis arrêté au livre II par une déduction arrivant dans le dialogue qu'a Socrate avec Glaucon et son frère. Socrate, dans sa recherche de la nature du juste et de l'injuste, qu'il décide de mener dans le cadre de la cité (si j'ai bien compris) en vient à présenter les caractéristiques de la cité (de luxe). Celle-ci, se développant sur des besoins beaucoup plus nombreux que la société en formation ("saine") va développer un désir de posséder davantage de terres, ce qui fait naître la guerre, elle-même demandant la création d'une armée. Socrate tente de définir les qualités que devront avoir les soldats de cette armée. Ils devront être à la fois doux envers leur cité et irascibles envers les ennemis. C'est donc à ce moment que le passage me pose problème :

 
Maintenant, ne crois-tu pas qu'il manque encore quelque chose à notre futur gardien ? Outre l'humeur irascible, il doit avoir un naturel philosophe.
  Comment donc, dit-il, je ne comprends pas.
  Tu remarqueras, poursuivis-je, cette qualité chez le chien, et elle est digne d'admiration dans un animal.
  Quelle qualité ?
  Qu'il se montre méchant quand il voit l'inconnu, quoiqu'il n'en ait reçu aucun mal, tandis qu'il flatte celui qu'il connaît, même s'il n'en a reçu aucun bien. Cela ne t'a jamais étonné ?
  Je n'y ai guère, jusqu'ici, fait attention, répondit-il ; mais il est évident que le chien agit ainsi.
  Et il manifeste par là une jolie façon de sentir, et vraiment philosophique.
  Comment ?
  Par le fait, dis-je, qu'il discerne un visage ami d'un visage ennemi à ce seul signe qu'il connaît l'un et ne connaît pas l'autre. Or, comment n'aurait-on pas le désir d'apprendre quand on distingue par la connaissance et l'ignorance l'ami de l'étranger ?
  Il ne peut se faire, répondit-il, qu'il en soit autrement.
  Mais, repris-je, le naturel avide d'apprendre est le même que le naturel philosophe ?
  C'est le même, reconnut-il.
  Eh bien ! n'oserons-nous pas poser aussi que l'homme, pour être doux envers ses amis et ses connaissances, doit par nature, être philosophe et avide d'apprendre ?
  Posons-le.
  Donc, philosophe, irascible, agile et fort sera celui que nous destinons à devenir un beau et bon gardien de la cité.

GF-Flammarion, pages 125-126.




Comment Socrate peut-il déduire que, pour que les hommes soient doux envers ceux qu'ils connaissent et méfiants à l'égard des inconnus, il faut qu'ils développent un naturel philosophe (soit une soif d'apprendre) ?

Matthieu T.

descriptionQuestion relative à La République de Platon EmptyRe: Question relative à La République de Platon

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Matthieutheo a écrit:
Comment Socrate peut-il déduire que, pour que les hommes soient doux envers ceux qu'ils connaissent et méfiants à l'égard des inconnus, il faut qu'ils développent un naturel philosophe (soit une soif d'apprendre) ?

Bonjour,
Il me semble que la difficulté vient de ce que vous transposez le contenu de la connaissance du chien à celle du gardien. Le chien discerne le visage connu de l'inconnu, puisqu'il se montre amical envers le premier et hostile au second ; son attitude est réglée sur cette connaissance. Ceci pour surmonter la difficulté qui précède dans le dialogue : s'il est colérique, irascible et violent, le gardien ne provoquera-t-il pas la destruction de la cité ? Il faut que son attitude, à l'image du chien, soit réglée sur une connaissance ; mais ce que lui, le gardien, doit apprendre à discerner, c'est le bien de la cité. La connaissance de ce bien relève de la philosophie. S'il n'est pas philosophe, rien ne permet au gardien d'entretenir le bien de la cité ni ne l'empêche de participer à sa destruction. "Donc, philosophe, irascible, agile et fort sera celui que nous destinons à devenir un beau et bon gardien de la cité."

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Le raisonnement de Platon est analogique : la soif d'apprendre et de connaître est à celui qui est "naturellement philosophe" (phusei philosophos) ce que l'instinct de protection est au bon chien de garde. Ce qui explique que Platon emploie souvent l'expression "gardien (phulax) de la Cité (polis)" lorsqu'il parle du philosophe-roi. Dans les deux cas, ce qui est en jeu, c'est le bien du maître (la Cité pour le philosophe).
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